PLAQUE EN BRONZE DU BENIN
PLAQUE EN BRONZE DU BENIN

ENVIRON 1580-1620

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PLAQUE EN BRONZE DU BENIN
Environ 1580-1620
Représentant un chef de guerre tenant un sceptre dans la main droite et une courte épée, eben, dans la main gauche, portant un haut couvre-chef, un faux col en perles et un collier en dents de léopard, des franges simulant une tunique en peau de léopard, une cloche quadrangulaire, de larges bracelets et de hauts bracelets de chevilles perlés, son pagne à décor incisé de visages stylisés, d'un bras et d'un motif floral, le fond à décor gravé de motifs floraux à quatre pétales ebe-ame.
Hauteur: 40 cm
Provenance
E.R. Dimsey, R.N., chirurgien d'état major durant l'Expédition Punitive du Bénin de 1897.
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A BENIN BRONZE PLAQUE

Lot Essay

Cette magnifique représentation montre un important chef de guerre avec tous ses attributs de pouvoir : le haut couvre chef (qui aurait été en tissu rouge), le collier en dents de léopard, la courte épée et le "sceptre". Barbara Blackburn nous a fait le commentaire suivant : "Les membres de la tribu Oba en mission officielle tenaient verticalement une lame plate, asan errie, arrondie à son extrémité. Par exemple, lors des négociations commerciales et lorsque qu'ils précédaient les femmes et les filles de la famille royale sortant du palais pour se rendre dans la ville ; un objet similaire est tenu par un personnage qui pourrait être un prêtre important, c'est un motif souvent trouvé dans les rituels représentés sur les défenses placées sur les autels. Il est rare de voir un asan représenté dans un contexte militaire". Elle suggère que les nombreux bracelets de chevilles ajoutés à notre chef de guerre pourraient indiquer qu'il s'agisse d'un Ezomo, commandeur des nobles héréditaires, ou le Iyase, commandant des chefs des villes, ou l'autre personnage principal du corps militaire, le Edogun. Ces trois catégories de dignitaires portent tous ce haut chapeau rouge, comme il l'est confirmé sur les autres plaques, comme par exemple deux personnages représentés sur deux plaques et portant de longues tuniques, chacun avec deux serviteurs et un avec les représentations de portugais "murmurants" du British Museum. (C.H. Read et O.M. Dalton, Antiquities of the City of Benin and from Other Parts of West Africa in the British Museum, Londres, 1899, Pl.XXI) ; et deux représentations en "costume pangolin" (Pl.XXII).
Kate Ezra considère que le personnage coiffé d'un chapeau similaire faisant partie de la Collection Perls (K.Ezra, Royal Art of Benin: the Perls Collection, New York, 1992, p.137, Pl.38) est le Iyase ou un autre important chef de village. Elle décrit la coiffure "l'avant du chapeau est plat mais est composé de couches de flanelle rouge, ododo, sur les côtés ressemblant aux écailles de pangolin, un symbole d'invulnérabilité car il se met en boule devant le danger". Le personnage tient une épée et un bouclier mais ne porte pas de hauts bracelets de chevilles comme ici. Nous pensons que notre personnage est peut être un Ezomo. Lorsque les chefs de guerre s'affrontaient pour le partage du pouvoir et des trésors de guerre, il s'alliait au Oba. Dans les trois portraits de Oba, il est représenté comme un de ses alliés portant un costume similaire à celui du Oba. D'autres personnages similaires sont illustrés, mais sans les bracelets de chevilles, par F. Von Luschan (Die Altertümer von Benin, Berlin, 1919), dans l'illustration 7 un homme tient une épée et un eben, dans l'illustration 8 quatre personnages distincts tiennent respectivement un eben ( tête de crocodile et une nouvelle lune dans le fond), une épée et un bouclier (trois poissons dans le fond), une épée et un bouclier, et un eben, celui de gauche semble pointer son index vers le ciel. Un personnage du British Museum (op.cit. Pl. XXIX) tient un eben et une épée et porte des bracelets de chevilles avec deux rangs de perles (deux têtes de léopards dans le fond).
Les plaques rectangulaires en laiton, qui font la réputation du Bénin, ont été pour la première fois mentionnées en 1668 par Olfert Dapper dans son recueil de récits de voyages d'explorateurs hollandais du XVIIe siècle : "Le domaine royal est divisé en de nombreux palais mais l'un est plus grand que les autres, repose sur pilotis, est recouvert de haut en bas par des sculptures en cuivre, sur lequel est gravé des représentations de leurs exploits et de leurs batailles, et qui sont souvent nettoyées" (Paula Girshick Ben-Amos, The Art of Benin, Londres, 1995, p.41).
C.H. Read et O.D. Dalton (Antiquities from the City of Benin and other parts of West Africa in the British Museum, Londres, 1899, riémprimé par Hacker, 1973), qui avait comme source d'informations l'historien de la cour Chef Ariyo, ont écrit à propos des plaques: "Quand l'homme blanc est venu, au moment où Esige était roi, un homme appelé Ahammangiwa vint avec eux. Il réalisa des oeuvres en laiton et des plaques pour le roi, il resta très longtemps - il eu beaucoup de femmes mais pas d'enfants - le roi lui confia beaucoup de gargons à instruire. Nous pouvons réaliser des objets en laiton maintenant, mais pas comme lui le faisait car lui et ses garçons sont morts" (page 6).

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