Lot Essay
En 1966 et 1967, cette statue était la figure centrale du lieu saint Ovughere dans le village d'Ovu Inland, état du Delta, Nigéria. Les neuf statuettes placées dans le sanctuaire (oguan r'edjo) à proximité du centre du village, représentent les membres de la famille Ovughere qui, il y a très longtemps, étaient considérés comme les fondateurs de cette communauté. Ils étaient perçus d'après la légende comme étant des féroces guerriers dotés de pouvoirs surnaturels qui les rendaient invincibles durant les combats. En accord avec les croyances Urhobo, ces pouvoirs magiques, généralement appelés edjo, continuèrent à maintenir le tissu social et le bien être de la communauté.
Cette sculpture représente le Onutu, ou le chef de guerre de la famille Ovughere. Il tient dans sa main gauche une épée (ada) et dans sa main droite une lance (oshue); ils sont disposés de la même manière que dans l'imagerie de la cour royale du Bénin: l'épée pointée vers le ciel est une force positive, et la lance pointée vers le sol est une expression négative et signe d'agressivité. Il porte sous la poitrine une bande de perles (agigo) montrant son appartenance à l'élite dirigeante de la communauté, l'ohonvworhen. Les plumes portées derrière son oreille droite sont celles d'un vautour d'écrou de paume (ugo ufuafon), ceci indiquant l'appartenance aux guerriers Ogbu.
Le chapeau haut-de-forme nous permet d'obtenir une datation pour cette oeuvre. Populaires durant la seconde moitié du XIXe siècle, ces chapeaux furent introduits par les visiteurs européens; ils furent rapidement adoptés par l'élite Urhobo et devinrent ainsi une constante dans l'imagerie edjo.
Le sanctuaire d'Ovughere faisait partie d'un grand nombre de représentations edjo au sein du village Agbon. Cette région a atteint un haut niveau de richesse au milieu du XIXe siècle, grâce au commerce de l'huile de palme sur les rivières Warri, Ughelli et Ethiope. Ces lieux saints étaient probablement établis à une époque antérieure; cependant la tradition orale rapporte que c'était à cette époque que ces très grandes statues furent réalisées.
Perkins Foss
1- L'auteur voudrait remercier pour son aide et son soutien le regretté Chef T. E. A. Salubi et sa famille pour avoir facilité l'accès au sanctuaire Ovughere, et pour avoir accordé la permission de photographier le site.
2- Pour plus de détails sur les représentations du sanctuaire Ovughere, voir Perkins Foss, Where Gods and Mortals Meet: Continuity and Renewal in Urhobo Art, New York, Gand, 2004.
3- Plus d'informations sur l'art du Bénin est disponible dans Paula Ben-Amos, The Art of Benin, London, publié pour les Trustees of the British Museum, British Museum Press, 1995.
Cette sculpture représente le Onutu, ou le chef de guerre de la famille Ovughere. Il tient dans sa main gauche une épée (ada) et dans sa main droite une lance (oshue); ils sont disposés de la même manière que dans l'imagerie de la cour royale du Bénin: l'épée pointée vers le ciel est une force positive, et la lance pointée vers le sol est une expression négative et signe d'agressivité. Il porte sous la poitrine une bande de perles (agigo) montrant son appartenance à l'élite dirigeante de la communauté, l'ohonvworhen. Les plumes portées derrière son oreille droite sont celles d'un vautour d'écrou de paume (ugo ufuafon), ceci indiquant l'appartenance aux guerriers Ogbu.
Le chapeau haut-de-forme nous permet d'obtenir une datation pour cette oeuvre. Populaires durant la seconde moitié du XIXe siècle, ces chapeaux furent introduits par les visiteurs européens; ils furent rapidement adoptés par l'élite Urhobo et devinrent ainsi une constante dans l'imagerie edjo.
Le sanctuaire d'Ovughere faisait partie d'un grand nombre de représentations edjo au sein du village Agbon. Cette région a atteint un haut niveau de richesse au milieu du XIXe siècle, grâce au commerce de l'huile de palme sur les rivières Warri, Ughelli et Ethiope. Ces lieux saints étaient probablement établis à une époque antérieure; cependant la tradition orale rapporte que c'était à cette époque que ces très grandes statues furent réalisées.
Perkins Foss
1- L'auteur voudrait remercier pour son aide et son soutien le regretté Chef T. E. A. Salubi et sa famille pour avoir facilité l'accès au sanctuaire Ovughere, et pour avoir accordé la permission de photographier le site.
2- Pour plus de détails sur les représentations du sanctuaire Ovughere, voir Perkins Foss, Where Gods and Mortals Meet: Continuity and Renewal in Urhobo Art, New York, Gand, 2004.
3- Plus d'informations sur l'art du Bénin est disponible dans Paula Ben-Amos, The Art of Benin, London, publié pour les Trustees of the British Museum, British Museum Press, 1995.