Jacques Le Chevallier (1896-1987) et René Koechlin (1866-1951)
JACQUES LE CHEVALLIER (1896 - 1987) -- ARTISAN DE LA LUMIERE De 1911 à 1915 Jacques Le Chevallier étudie la gravure et la tapisserie à l'Ecole des Arts Décoratifs. Il jouit d'un grand succès et d'une forte influence en tant que créateur de vitraux modernes et l'on se souvient principalement de lui pour ses innovantes et remarquables séries de luminaires modernes en aluminium, qu'il créera sur une courte période, de 1927 à 1932. En 1920 il rejoint Louis Barillet, artiste peintre à l'origine, et l'assite au développement technique et artistique de ses vitraux et plafonds de verre, afin de répondre aux nombreuses commandes de projets architecturaux qu'il reçoit à cette époque. Très bien introduit dans le milieu culturel, Louis Barillet sera invité à participer au Pavillon du Tourisme lors de l'Exposition Internationale de 1925, en collaboration avec Jacques Le Chevallier. Par le truchement de Robert-Mallet Stevens, tous deux réaliseront cette même année le toit en verre du Parloir Rose de la Villa Noailles, à Hyères, et en 1927 la cage d'escalier de l'appartement/atelier des frères Martel. Ces commandes prestigieuses, associées à leur connaissance inégalée des effets de couleur et de lumière, les mettent sur le devant de la scène architecturale moderne, leur ouvrant les portes de l'UAM en 1930. S'ajouteront d'autres commandes d'importance : en 1930 les vitraux de l'appartement parisien de l'Aga Khan dessiné par René Herbst, puis en 1938 une série de quatorze vitraux pour la basilique parisienne de Notre-Dame de la Trinité en 1938, à la réfection de laquelle participeront encore d'autres membres de l'UAM, tels Jean Lambert-Rucki, Jean Puiforcat et les frères Martel. Le Chevallier et Barillet poursuivront leur fidèle collaboration à la réalisation de vitraux pour des projets architecturaux jusqu'à la mort de ce dernier en 1948. De la fin des années 1920 au début des années 1930, Le Chevallier, de pair avec l'ingénieur René Koechlin, concevra toute une série de luminaires domestiques considérés comme l'une des expressions créatives les plus remarquables de l'entre-deux guerres. L'expérience accumulée dans la création de vitraux donne à Le Chevallier une réelle compréhension de ce qu'est une lumière ambiante diffuse. Jouissant d'une parfaite maîtrise technique, il sait agencer les surfaces planes découpées dans des feuilles d'aluminium poli, de manière à orienter et gérer l'intensité du flux lumineux -- par un jeu de réflecteurs mobiles, tout en jouant sur les propriétés du métal même. Les lampes de Le Chevallier se distinguent par leurs audacieuses formes architectoniques et par l'utilisation soignée des matériaux industriels modernes -- comme l'aluminium et l'ébonite, assemblés au moyen de vis saillantes -- dont elles sont composées. En 1927 l'aluminium est déjà fréquemment utilisé comme surface réfléchissante par les artistes modernes. Cependant, la mise en avant de la mécanisation de l'assemblage des lampes, ainsi que leur conception très architecurée formalise ouvertement cette modernité. Ces lampes de table et appliques composées de surfaces et de plans enchevêtrés suggérant une sculpture cubiste, sont méticuleusement conçues, assemblées et finalisées à la main, traduisant l'amour du travail manuel et de l'artisanat qui caractérise Jacques Le Chevallier. JACQUES LE CHEVALLIER (1896 - 1987) -- ARTISAN OF LIGHT A student of engraving and tapestry at the Ecole des Arts Decoratifs between 1911 and 1915, Jacques Le Chevallier was a successful and influential designer of modernist stained and leaded glass windows, and is primarily remembered today for the remarkable and inventive series of Modernist aluminium lighting that he created briefly between 1927 and 1932. In 1920 Le Chevallier joined Louis Barillet -- a former painter -- to assist with the artistic and technical development of the stained glass panels and ceilings that were the subject of numerous important architectural commissions during the early 1920s. Barillet was well-connected, and by the mid-1920s was able to include the Pavillon de Tourisme at the Exposition Internationale, 1925, amongst the commissions upon which he and Le Chevallier collaborated. At the introduction of Robert Mallet-Stevens, Le Chevallier and Barillet created the glass roofs for both the Pink Parlour of the Villa Noailles, 1925, and the stairwell of the Martel brothers' studio-apartment, 1927. These prestigious commissions, together with their unique ability to manage the effects of light and colour, positioned their speciality at the forefront of modern architecture, with both becoming members of the UAM in 1930. Further significant commissions included stained glass windows for Rene Herbst's design for the Aga Kahn's Paris apartment, 1930, and a series of fourteen stained glass windows for the basilica of Notre-Dame de la Trinite, Paris, 1938. This latter commission also included works by other UAM members; Jean Lambert-Rucki, Jean Puiforcat, and the Martel brothers. Le Chevallier and Barillet continued to collaborate on architectural stained-glass projects until the latter's death, in 1948. From the late 1920s until the early 1930s, Le Chevallier -- together with the engineer Rene Koechlin -- embarked upon a series of designs for domestic lighting that can be regarded as amongst the most uniquely creative expressions of the inter-war period. As a designer of stained glass windows, Le Chevallier's training would have provided him with an understanding of the properties of diffused and ambient light, the technical ability to manage flat planes -- sometimes opaque -- to suggest depth, and the use of exposed, hand-applied leading to unite the composition. He was a manual, physical relationship with the ancient techniques in which he specialised. The lamps were distinguished by their boldly architectonic form and the careful use of modern industrial materials -- aluminium and ebonite -- assembled by means of prominently exposed screws. When illuminated, the polished planes of flat aluminium offered a fragmented tapestry of soft diffused light that celebrated the properties of the material; many of the lamps were fitted with adjustable reflectors that manipulated the emission of luminosity, controlled the density of the light that was emitted. The use of aluminium as a reflective surface was, by 1927, a consciously Modernist statement, however it was the overtly mechanistic identity of the lamps' assembly -- together with their miniaturised architectural scale -- that formalised their modernity. These wall and table lamps, composed of overlapping planes and surfaces suggestive of a Cubist sculpture, were carefully crafted, assembled and finished by hand -- and as such are unique expressions of the perseverance, and importance, of hand-craft int the Machine Age.
Jacques Le Chevallier (1896-1987) et René Koechlin (1866-1951)

LAMPE À PANS MOBILES 'N. 40', 1928

Details
Jacques Le Chevallier (1896-1987) et René Koechlin (1866-1951)
Lampe à pans mobiles 'n. 40', 1928
En aluminium et ébonite, composé de trois déflecteurs orientables de part et d'autre de l'ampoule, flanqués de deux montants évasés, la base rectangulaire à gradin
Hauteur : 41,5 cm. (16 3/8 in.)
Signé du cartouche de l'artiste 'DEPOSE, MADE IN FRANCE, TYPE, JLC, No, R, K' sur un montant, vers la base
Provenance
Vente Christie's, Londres, 20th Century Decorative Art and Design, 26 octobre 2006, lot 121 ;
Collection privée, Paris.
Literature
Léger et l'Esprit Moderne, catalogue d'exposition, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, 17 mars-6 juin 1982, p. 467.
Exhibited
Léger et l'esprit moderne, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, 17 mars-6 juin 1982.
Further details
An aluminium and ebonite 'N. 40' desk lamp, with adjustable reflectors, by Jacques Le Chevallier and René Koechlin, circa 1928, signed with impressed designer's cartouche to base


René Koechlin sent the maquette of this design to Le Chevallier in early February 1928, describing it as a living room table lamp. It was with this design that Le Chevallier established the principle of the adjustable shutter to control the stength and direction of the light. D.I.M. was given the opportunity to manufacture the design but did not take up the offer. The design was removed from the catalogue in 1930.

Examples of this design were exhibited at the XXIst Salon d'Automne in 1928 and in the D.I.M. showroom at 40 Rue du Colisée in 1929.

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Lot Essay

Cf. : Jean Prouvé, Le Métal dans L'Art International d'Aujourd'hui, id., pl. 7 ;
Ernest Tisserand, Chronique de l'Art Décoratif dans L'Art Vivant, 15 mars 1929, n. 102, p. 254 ;
Arlette Barré-Despond, UAM, id., p. 321 ;
Jean-François Archieri, Jacques Le Chevallier 1896-1987, La lumière moderne, catalogue d'exposition, La Piscine-Museé d'Art et d'Industrie André Diligent, Roubaix, 17 mars-20 mai 2007, Musée départemental de l'Oise, Beauvais, 26 juin-30 septembre 2007, 15 square de Vergennes, Paris, 18 octobre 2007-8 février 2008, p. 82


René Koechlin envoie la maquette de ce modèle à Le Chevallier début février 1928, accompagnée d'une petite description qui la qualifie de lampe pour table de salon. C'est avec ce modèle que Le Chevallier pose véritablement le principe du volet mobile comme système de réglage de l'intensité et de l'orientation lumineuse. La lampe sera présentée à la maison D.I.M. pour une production en série, laquelle restera sans suite. Le modèle disparaît du catalogue dès 1930.

Il sera exposé au XXIème Salon d'Automne à Paris en 1928, ainsi que chez D.I.M., 40, rue du Colisée, en 1929.

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