[DELAUNAY] -- CENDRARS, Blaise (1887-1961). La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France. Couleurs simultanées de Mme Delaunay-Terk. Paris: Éditions des Hommes nouveaux, 4, rue de Savoie, 1913.
Madame Delaunay a fait un si beau livre de couleurs que mon poème en est plus trempé de lumière que ma vie. Voilà ce qui me rend heureux (Blaise Cendrars in Der Sturm, septembre 1913)
[DELAUNAY] -- CENDRARS, Blaise (1887-1961). La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France. Couleurs simultanées de Mme Delaunay-Terk. Paris: Éditions des Hommes nouveaux, 4, rue de Savoie, 1913.

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[DELAUNAY] -- CENDRARS, Blaise (1887-1961). La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France. Couleurs simultanées de Mme Delaunay-Terk. Paris: Éditions des Hommes nouveaux, 4, rue de Savoie, 1913.

4 feuilles d'environ 355 x 490 mm, imprimées en rouge, bleu, vert et noir et ornées de pochoirs originaux de Sonia Delaunay. Assemblées (ensemble 1960 x 355 mm) et pliées en accordéon au format 180 x 95 mm (2 feuilles détachées, petits trous de punaise). Avec la couverture originale de chevreau noir peinte par Sonia Delaunay et réservée aux exemplaires du tirage de luxe; deux fines incisions y ont été aménagées pour accueillir des fermoirs finalement jamais ajoutés -- en témoigne l'absence de trace de bouton-pression. Rare emboîtage d'origine en carton bleu acier. Provenance: Féla Poznanska Cendrars (envoi) et par descendance à sa fille Miriam Cendrars.

ÉDITION ORIGINALE. L'un des rarissimes exemplaires imprimés sur parchemin, celui-ci numéroté "2". Le tirage annonçait 8 exemplaires sur parchemin, 28 sur Japon et 114 sur simili-Japon -- on ne sait, au juste, combien furent réellement imprimés: "Parce que la reproduction au pochoir de la peinture était relativement coûteuse, on n'aurait réalisé celle-ci, chez Creté, que pour une soixantaine d'exemplaires annoncés, réservant le tirage du reste pour plus tard. Les souscripteurs furent si peu nombreux et la guerre vint si vite qu'on n'eut jamais l'occasion d'achever l'impression. Quand La Prose apparut comme une date capitale dans l'histoire du livre et de la peinture moderne, il était trop tard" (Antoine Coron, Trésors de la Bibliothèque nationale 67).

Exceptionnel exemplaire portant un TRÈS BEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ DE BLAISE CENDRARS À SA PREMIÈRE ÉPOUSE:
A Féla
Ce livre
qui touche à tout
mon être
Blaise Cendrars
1er septembre 1913


D'après Miriam Cendrars, l'exemplaire n° 1 avait été réservé à Sonia Delaunay (cf. Miriam Cendrars, Blaise Cendrars, la Vie, le Verbe, l'Écriture, Denoël, 2006, p. 314). Ce n° 2 fut offert à Félicie Poznanska, Féla, que Cendrars épousera en septembre 1914. Étudiants tous deux, Freddy et la jeune russo-polonaise Féla se sont rencontrés à l'Université de Berne en 1909. Quittant définitivement la Suisse, ils séjournèrent en Belgique, puis à Paris et, durant l'hiver 1911-1912, à New York. C'est là que, à la recherche de sa voie, Frédéric Sauser trouve son nom de plume, son nom réel: Blaise Cendrars. Il écrit le poème Les Pâques qui sera accueilli avec admiration par Guillaume Apollinaire.

De retour à Paris, Blaise et Féla s'installent au 4, rue de Savoie, dans la mansarde qui leur sert de logis autant que d'adresse pour la jeune maison d'édition que Cendrars venait de fonder, "Les Hommes nouveaux". Blaise trouve alors des affinités et des amitiés auprès des artistes de la modernité: Marc Chagall, Fernand Léger, Léopold Survage... Robert et Sonia Delaunay.
Attablé dans les cafés de Montparnasse, Blaise Cendrars écrit La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France.

Le bel envoi que porte cet exemplaire résume de manière très simple l'importance prise par ce poème dans l'oeuvre et la vie même de Cendrars. Dans l'une des nombreuses lettres écrites à son frère Georges, le jeune écrivain soulignait en décembre 1913, peu après la parution du Transsibérien, sa démarche et ses aspirations: "[...] ma poésie est celle d'une humanité qui, à force d'avoir remué ses liens, commence à respirer un peu plus facilement. Je suis et je veux être populaire. [...] Je veux exprimer tout le monde d'aujourd'hui. La vie de tous les jours, les annonces des journaux, les étiquettes des boîtes de conserves, les marques de fabrique, les horaires, ma vie avec toutes ses adresses, une rage de dents, l'eau, la psychiatrie, toi, moi, les saisons, tout ce qui est concret, qui se voit, se touche, se sent, les couleurs, et les échelles dans la lumière, le bois, le marbre, les tapis [...]; en un mot: nos richesses. [...] J'ai fait pleurer des gens. Ces larmes sont mon classicisme..." (ensemble de lettres inédites adressées à son frère, vendues dans nos locaux en novembre 2007). On joint un carton portant la mention "Matinée Blaise Cendrars Fanteil n°", imprimé en bleu.

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