Statue Dogon
Dogon figure
Statue Dogon Dogon figure

MALI, 1390-1450, (80.7 DE PROBABILITÉ)

Details
Statue Dogon
Dogon figure
Mali, 1390-1450, (80.7 de probabilité)
Hauteur: 172 cm. (67¾ in.)
Provenance
Aurait appartenu à Hélène Leloup, Paris
Germaine de Brabant, Bruxelles
Vente Collection Germaine de Brabant, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, 19 - 20 - 21 et 22 mai 1981, lot 32
Collection privée, Bruxelles

Germaine de Brabant, antiquaire à Bruxelles, avait acquis entre 1955 et 1962 une statue Dogon d'Hélène Kamer-Leloup. Madame Leloup nous a confirmé cette vente à Germaine de Brabant, déclarant que ce Dogon pouvait parfaitement être le même que celui qu'elle avait vendu à l'époque.
Further details
Among some of the most powerful works of African art are the tall figures from the Tintam village of the Bondum region, northeast of the N'duleri region.

We know less than fifteen of these figures that are 95 cm tall or more. The most well-known one is in the Metropolitan Museum of Art (gift of Nelson A. Rockefeller, 1969, height: 2m10, see H. Leloup, 1995, cat. No.101.inv. no. 1978.412.322). Another Tintam figure, very similar to the offered Brabant figure, is located in the Rautenstrauch-Joest Museum of Cologne (inv. no. RJM48587, height: 1m20); the latter has a carbon 14 date between the XVth and the XVIIth century.
Other figure of note: Wielgus Collection of the Indiana University Museum (inv. n 87.00.27.5.79; height: 1m15); Rietberg Museum in Zürich (inv. N RAF257; height: 98 cm), collected before 1955 by Emil Storrer; see Bassani, Ezio, Africa. Capolavori da un continente , 2003, for another formerly in the Kegel collection (height: 1m96); and another collected by Emil Storrer in 1957 (height: 1m96) that was in the Werner Muensterberger collection (Loudmer, Paris, Pierre Amrouche, expert, November 26 1983, lot 53, reproduced on the cover) acquired in the sale by Merton Simpson and later by Allan Stone; the Menil Collection has one that is 1m50 tall (see : La Rime et La Raison, 1984, n350).

As outlined by Leloup, the Tintam village is remotely situated, in and around Bondu Mountain, making early, detailed documentation difficult. In this region, the Tintam were among the very few to remain animist despite the strong Muslim influence of their neighbors, the Fulani and Songhay. The Tintam style is defined by muscular bodies relative to the old Djennenke style, with no clothing, except occasionally a loincloth, they have close-cut, smooth and neat coiffures, unique to the region. The patina usually has only a light sacrificial element.

As evidenced here on the Brabant-Tintam figure, the ancestral relation to the Djennenke and other parental clans is seen by the checkered scarification running centrally along the abdomen; and Muslim influence in the stylized korte at the neck (Dogon, 1995, pp. 163-165). The faces have a tight composition of close-set eyes, a neat, sagittate nose and pursed, lozenge-shaped lips.

The Brabant-Tintam figure is a figure of enormous importance. We see in this figure the posture which comes from the ancient Tellem, here monumentalized. The hands are raised in a gesture of supplication to the gods, and, as tradition dictates, before entering the sacred area of the altar the chief had to remove his clothes (Leloup, op. cit., cat. no. 101). Pleas were made especially for rites involving rain in the same spirit as that seen among the Tellem
The varied surface at the back of the sculpture shows that it was lying on its back for a long period of time, while it continued to be anointed with oil offerings that are still visible on the sculpture.

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Lot Essay

Parmi les oeuvres les plus puissantes de l'art Dogon, on compte les grandes statues du village Tintam, situé dans la région Bondum, au nord-est de la région N'duleri.

Moins d'une quinzaine seulement de ces statues mesurent 95 cm ou plus. La plus connue d'entre elles est celle du Metropolitan Museum of Art (Don de Nelson A. Rockefeller, 1969; hauteur: 2 m10; voir H. Leloup, 1995, cat. no.101). Une autre statue du village de Tintam, très similaire, se trouve au Rautenstrauch-Joest Museum de Cologne (inv. no. RJM48587; hauteur: 1m 20); cette dernière datée au carbone 14 entre le XVème et le XVIIème siècle.

Notons également celle de la collection Wielgus de l'Indiana University Museum (inv. no.87.00.27.5.79; hauteur: 1m 15). De plus, celle du Musée Rietberg de Zrich (inv. N RAF257; hauteur: 98 cm), collectée avant 1955 par Emil Storrer.
On trouve aussi dans Bassani, Ezio, Africa. Capolavori da un continente, 2003, une de ces statues, de l'ancienne collection Kegel (hauteur: 1m 25). De plus, il existe celle collectée par Emil Storrer en 1957 (hauteur: 1m 96) de l'ancienne collection Werner Muensterberger (vente Loudmer, Paris, Pierre Amrouche, expert, 26 novembre 1983, lot 53, reproduit en couverture) acquise à la vente par Merton Simpson et cédée à Alan Stone. Enfin, la Menil Collection en possède une de 1m50 de hauteur (voir: La Rime et La Raison, 1984, n350).

Ainsi que le souligne Hélène Leloup, le village de Tintam est très isolé, puisqu'il se trouve au coeur des montagnes Bondu, rendant de ce fait l'obtention d'informations sur ses pratiques cultuelles très difficile. Les habitants de Tintam étaient les seuls à être restés animistes malgré l'influence croissante de l'islam chez leurs voisins Fulani et Songhay. La population de Tintam se caractérise par une forte stature évoquant l'ancien style des sculptures Djennenke. Les habitants vont nus à l'exception, parfois, d'un petit pagne en tissu. En revanche, ils sont très apprêtés, avec une chevelure soignée, fait unique pour la région.
La patine des objets Tintam habituellement, n'a qu'un simple aspect sacrificiel.

Comme on peut le voir ici sur notre sculpture, la filiation avec les Djennenke et autres clans apparentés est soulignée par les scarifications en damier courant tout au long de l'abdomen. Par ailleurs, on retrouve l'influence musulmane au niveau du pectoral "korte" composé d'amulettes (Dogon, 1995, pp. 163-165). Les visages ont les yeux rapprochés, un nez en forme de pointe de flèche, et une bouche en losange.

La sculpture Tintam de la collection Germaine de Brabant est d'une importance primordiale dans l'art Dogon. Nous y voyons la posture des anciens Tellem, monumentalisée. Les bras sont levés en geste de supplication aux dieux et, comme le veut la tradition, la sculpture est nue puisqu'avant d'entrer au sein d'un endroit sacré, le chef devait enlever ses vêtements (Leloup, op. cit., n.101). Des supplications étaient faites spécialement lors des rites appelant la pluie avec les bras levs, dans le même esprit que les Tellem.
L'usure au dos de la statue montre qu'elle a été longtemps couchée, recevant des offrandes huileuses qui exsudent encore par endroits.

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