Lot Essay
Parmi les oeuvres les plus puissantes de l'art Dogon, on compte les grandes statues du village Tintam, situé dans la région Bondum, au nord-est de la région N'duleri.
Moins d'une quinzaine seulement de ces statues mesurent 95 cm ou plus. La plus connue d'entre elles est celle du Metropolitan Museum of Art (Don de Nelson A. Rockefeller, 1969; hauteur: 2 m10; voir H. Leloup, 1995, cat. no.101). Une autre statue du village de Tintam, très similaire, se trouve au Rautenstrauch-Joest Museum de Cologne (inv. no. RJM48587; hauteur: 1m 20); cette dernière datée au carbone 14 entre le XVème et le XVIIème siècle.
Notons également celle de la collection Wielgus de l'Indiana University Museum (inv. no.87.00.27.5.79; hauteur: 1m 15). De plus, celle du Musée Rietberg de Zrich (inv. N RAF257; hauteur: 98 cm), collectée avant 1955 par Emil Storrer.
On trouve aussi dans Bassani, Ezio, Africa. Capolavori da un continente, 2003, une de ces statues, de l'ancienne collection Kegel (hauteur: 1m 25). De plus, il existe celle collectée par Emil Storrer en 1957 (hauteur: 1m 96) de l'ancienne collection Werner Muensterberger (vente Loudmer, Paris, Pierre Amrouche, expert, 26 novembre 1983, lot 53, reproduit en couverture) acquise à la vente par Merton Simpson et cédée à Alan Stone. Enfin, la Menil Collection en possède une de 1m50 de hauteur (voir: La Rime et La Raison, 1984, n350).
Ainsi que le souligne Hélène Leloup, le village de Tintam est très isolé, puisqu'il se trouve au coeur des montagnes Bondu, rendant de ce fait l'obtention d'informations sur ses pratiques cultuelles très difficile. Les habitants de Tintam étaient les seuls à être restés animistes malgré l'influence croissante de l'islam chez leurs voisins Fulani et Songhay. La population de Tintam se caractérise par une forte stature évoquant l'ancien style des sculptures Djennenke. Les habitants vont nus à l'exception, parfois, d'un petit pagne en tissu. En revanche, ils sont très apprêtés, avec une chevelure soignée, fait unique pour la région.
La patine des objets Tintam habituellement, n'a qu'un simple aspect sacrificiel.
Comme on peut le voir ici sur notre sculpture, la filiation avec les Djennenke et autres clans apparentés est soulignée par les scarifications en damier courant tout au long de l'abdomen. Par ailleurs, on retrouve l'influence musulmane au niveau du pectoral "korte" composé d'amulettes (Dogon, 1995, pp. 163-165). Les visages ont les yeux rapprochés, un nez en forme de pointe de flèche, et une bouche en losange.
La sculpture Tintam de la collection Germaine de Brabant est d'une importance primordiale dans l'art Dogon. Nous y voyons la posture des anciens Tellem, monumentalisée. Les bras sont levés en geste de supplication aux dieux et, comme le veut la tradition, la sculpture est nue puisqu'avant d'entrer au sein d'un endroit sacré, le chef devait enlever ses vêtements (Leloup, op. cit., n.101). Des supplications étaient faites spécialement lors des rites appelant la pluie avec les bras levs, dans le même esprit que les Tellem.
L'usure au dos de la statue montre qu'elle a été longtemps couchée, recevant des offrandes huileuses qui exsudent encore par endroits.
Moins d'une quinzaine seulement de ces statues mesurent 95 cm ou plus. La plus connue d'entre elles est celle du Metropolitan Museum of Art (Don de Nelson A. Rockefeller, 1969; hauteur: 2 m10; voir H. Leloup, 1995, cat. no.101). Une autre statue du village de Tintam, très similaire, se trouve au Rautenstrauch-Joest Museum de Cologne (inv. no. RJM48587; hauteur: 1m 20); cette dernière datée au carbone 14 entre le XVème et le XVIIème siècle.
Notons également celle de la collection Wielgus de l'Indiana University Museum (inv. no.87.00.27.5.79; hauteur: 1m 15). De plus, celle du Musée Rietberg de Zrich (inv. N RAF257; hauteur: 98 cm), collectée avant 1955 par Emil Storrer.
On trouve aussi dans Bassani, Ezio, Africa. Capolavori da un continente, 2003, une de ces statues, de l'ancienne collection Kegel (hauteur: 1m 25). De plus, il existe celle collectée par Emil Storrer en 1957 (hauteur: 1m 96) de l'ancienne collection Werner Muensterberger (vente Loudmer, Paris, Pierre Amrouche, expert, 26 novembre 1983, lot 53, reproduit en couverture) acquise à la vente par Merton Simpson et cédée à Alan Stone. Enfin, la Menil Collection en possède une de 1m50 de hauteur (voir: La Rime et La Raison, 1984, n350).
Ainsi que le souligne Hélène Leloup, le village de Tintam est très isolé, puisqu'il se trouve au coeur des montagnes Bondu, rendant de ce fait l'obtention d'informations sur ses pratiques cultuelles très difficile. Les habitants de Tintam étaient les seuls à être restés animistes malgré l'influence croissante de l'islam chez leurs voisins Fulani et Songhay. La population de Tintam se caractérise par une forte stature évoquant l'ancien style des sculptures Djennenke. Les habitants vont nus à l'exception, parfois, d'un petit pagne en tissu. En revanche, ils sont très apprêtés, avec une chevelure soignée, fait unique pour la région.
La patine des objets Tintam habituellement, n'a qu'un simple aspect sacrificiel.
Comme on peut le voir ici sur notre sculpture, la filiation avec les Djennenke et autres clans apparentés est soulignée par les scarifications en damier courant tout au long de l'abdomen. Par ailleurs, on retrouve l'influence musulmane au niveau du pectoral "korte" composé d'amulettes (Dogon, 1995, pp. 163-165). Les visages ont les yeux rapprochés, un nez en forme de pointe de flèche, et une bouche en losange.
La sculpture Tintam de la collection Germaine de Brabant est d'une importance primordiale dans l'art Dogon. Nous y voyons la posture des anciens Tellem, monumentalisée. Les bras sont levés en geste de supplication aux dieux et, comme le veut la tradition, la sculpture est nue puisqu'avant d'entrer au sein d'un endroit sacré, le chef devait enlever ses vêtements (Leloup, op. cit., n.101). Des supplications étaient faites spécialement lors des rites appelant la pluie avec les bras levs, dans le même esprit que les Tellem.
L'usure au dos de la statue montre qu'elle a été longtemps couchée, recevant des offrandes huileuses qui exsudent encore par endroits.