TABLE DE SALON DE LA FIN DE L'EPOQUE TRANSITION
Table de salon par Martin Carlin
TABLE DE SALON DE LA FIN DE L'EPOQUE TRANSITION

ESTAMPILLE DE MARTIN CARLIN, TROISIEME QUART DU XVIIIEME SIECLE

Details
TABLE DE SALON DE LA FIN DE L'EPOQUE TRANSITION
ESTAMPILLE DE MARTIN CARLIN, TROISIEME QUART DU XVIIIEME SIECLE
En laque, Japon, fin du XVIIe - début du XVIIIe siècle, ébène et ornementation de bronze ciselé et doré et filets de laiton, le plateau de forme rectangulaire à décor de paysage lacustre animé d'un palais, muni d'un pupitre en laque nashiji actionné par un bouton poussoir, la ceinture ouvrant par un tiroir garni d'une écritoire gaînée de cuir doré aux petits fers munie au revers d'un miroir et découvrant deux tiroirs et un petit tiroir latéral, la ceinture à décor d'objets, les montants cannelés réunis par une tablette d'entretoise ornée d'une scène de paysage et terminés par des pieds cambrés finissant en griffes, estampillée M. CARLIN et portant l'estampille probablement apocryphe JME sur la traverse arrière ; transformations (cf. Condition report)
Hauteur: 73,5 cm (29 in.) ; Largeur: 42,5 cm (16¾ in.) ; Profondeur: 31 cm. (12 1/3 in.)
Martin Carlin, reçu maître en 1766
Provenance
Vente Christie, Manson & Woods, Londres, 18 mars 1965, lot 77.
Literature
Bibliographie comparative:
Cat. expo., Cinq années d'enrichissement du Patrimoine national. 1975 - 1980, Paris, 1980, p. 108.
Pierre Verlet, Les meubles français du XVIIIe siècle, Presses Universitaires de France, Paris, 1982, n. 120
Daniel Alcouffe, Le Mobilier du Musée du Louvre, tome 1, Editions Faton, Dijon, 1993, pp. 230-231.
Thibaut Wolvesperges, Le Meuble francais en laque au XVIIIème siècle, éditions de l'Amateur, Paris, 2000, pp. 218-219.
Further details
A LATE LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED JAPANESE LACQUER, EBONY AND BRASS-INLAID WRITING TABLE STAMPED BY MARTIN CARLIN, THIRD QUARTER 18TH CENTURY

Lot Essay

Cette remarquable table en pupitre fait partie d'un corpus très réduit d'oeuvres de Martin Carlin. Celui-ci comprend en premier lieu les deux tables conservées dans des collections publiques. La première est celle léguée en 1882 par John Jones au musée londonien qui deviendra le Victoria & Albert Museum (Inv. 1028-1882). Elle est illustrée dans Oliver Brackett, Victoria and Albert Museum. Catalogue of the Jones Collection. Part. I. Furniture, His Majesty's Stationery Office, Londres, n. 71 pl. 38.
La seconde est celle donnée par M. et Mme René Grog au musée du Louvre en 1973 (Inv. OA 10466). Elle est notamment illustrée dans Daniel Alcouffe et al., Le Mobilier du Musée du Louvre. Tome 1. Moyen-Age, Renaissance, XVIIe et XVIIIe s. (ébénisterie), XIXe s., Editions Faton, Dijon, 1993, pp. 230-231.
Ce corpus comprend également plusieurs tables apparues sur le marché de l'art. Citons en premier lieu celle de l'ancienne collection Thelma Chrysler Foy (vente Parke-Bernet, New York, 13-16 mai 1959, lot 306) qui fut vendue à Londres en 2009 ("The Collection of a Lady", vente Christie's, Londres, 10 décembre 2009, lot 555).
Mentionnons aussi celle de la collection Jacques and Henriette Schumann (vente Christie's Paris, 30 septembre 2003, lot 472) ; acquise chez Guiraud en 1906, elle avait ensuite figuré dans la collection de M. et Mme Fernand Halphen.
Citons également celle vendue à Londres en 2003 ("Boulle to Jansen : An Important Private European Collection", vente Christie's, Londres, 11 et 12 juin 2003, lot 15) ; elle avait figuré auparavant dans la collection d'Henri de Rothschild (1872-1946).

Le présent lot -et les tables listées précédemment- illustrent la collaboration si fructueuse entre Martin Carlin et les marchands-merciers ; elle permit la création de meubles qui demeurent encore aujourd'hui parmi les chefs-d'oeuvre de l'ébénisterie française. Ses créations -qu'autorisèrent ses relations d'abord avec Simon Poirier puis avec Dominique Daguerre- comprennent un nombre assez conséquent de précieuses tables ornées de plaques de porcelaine de Sèvres ou de panneaux de laque orientale.

Il est intéressant de rapprocher notre table -et celles appartenant au même groupe- de la mention dans l'inventaire d'une importante cliente de Poirier et de Daguerre, Madame de Montessan, dressé en 1806 : Une petite chiffonière de bois de ébène et laque avec gaines et ornements de cuivre doré, le dessus aussi en laque s'ouvrant et servant du pupitre 100 francs.
Il semblerait que deux tables du même modèle aient appartenu à un serviteur fidèle et discret de la reine, chargé de son Garde-Meuble, Pierre-Charles Bonnefoy du Plan (1732-1824). Il les reçut probablement en cadeau de la souveraine. Inquiété pendant la Révolution, Bonnefoy fut cependant libéré et ses biens échappèrent à la saisie. En 1812, elles sont ainsi décrites : "les petites tables en lac noir aventurine dont les dessus formant pupitre à volonté avec galeries et tiroirs".

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