Lot Essay
Une spatule à chaux de Mutuaga
Par Harry Beran
Spatule à chaux Massim dont le manche est sculpté en forme de cochon pouvant être attribuée à Mutuaga pour des raisons stylistiques. Celle-ci est publiée dans Beran (1996, pl.104) et Meyer (1995, fig.731). D'autres spatules avec un manche en forme de cochon sont illustrées dans mon livre sur Mutuaga de 1996, dans Chauvet (1930, fig.223) et Beran (1988, fig.33), Firth (1936, p.55), Guiart (1963, p.318) et Newton (1975, fig. 15).
Mutuaga vivait dans le village de Dagodagoisu, à l'opposé de l'ile de Susau, dans le sud-ouest de la région Massim. Ce sculpteur fut actif d'environ 1880 à 1920. A mon avis, il est un des meilleurs artistes traditionnels Massim et l'un des seuls dont on connaisse le nom. Il débuta sa carrière en sculptant des spatules à chaux et d'autres objets à usage local. Après avoir rencontré le missionnaire Charles Abel, qui devint son mécène, il sculpta des objets afin de les offrir en cadeaux aux missionnaires et pour le commerce avec les occidentaux.
Les manches figuratifs des spatules à chaux Massim présentent plusieurs styles, allant de spatules semi-naturalistes très stylises. Celles réalisées par Mutuaga sont semi-naturalistes, ainsi que sont d'autres spatules à chaux provenant du sud-ouest de la région Massim. L'une d'entre elles est une spatule à chaux figurant une mante religieuse en train de prier, provenant de l'ile Suau et illustrée dans Newton (1975, fig.14).
La spatule de cette vente est probablement la plus belle du groupe des 20 spatules avec un manche en forme de cochon réalisées par Mutuaga. Sa petite taille, sa patine et le dépôt sur la lame suggèrent qu'elle a bien été réalisée pour un usage local et utilisée comme spatule à chaux. La plupart des autres spatules avec un manche en forme de cochon sont plus grandes et ne montrent aucun signe d'utilisation en tant que spatules à chaux. Elles étaient donc vraisemblablement réalisées pour être offertes ou bien pour le commerce avec des missionnaires occidentaux ou des visiteurs.
P. G. Black de la compagnie maritime Burns-Philip aurait été le premier à collecter une de ces spatules entre 1886 et 1901. L'exemplaire présenté ici fut collecté par W. D. Cross, son successeur dans la compagnie en tant qu'inspecteur d'une succursale en Papouasie et aux Iles Salomon, avant 1920. Elle fut vendue par sa fille à la Galleries Primitif de Sydney. Je leur ai acheté en 1993 et la revendis par la suite en 2005 avec le reste de ma collection à John Friede.
L'interprétation de cette iconographie, le manche en forme de cochon, nous vient de Weibo Mamohoi, un informateur Massim, qui jeune homme connut Mutuaga. Il suggère que Mutuaga sculptait de telles spatules car il existait un mythe, largement connu dans la région de Susau, selon lequel un cochon cannibale terrorisait les villageois jusqu'à ce qu'un jeune homme le tue. Une autre raison pour laquelle Mutuaga sculpta ce type de spatules réside dans l'importance à son poque de la présence de cochons lors des festivités de la région de Suau. De telles spatules auraient pu être commissionnées par d'éminents éleveurs de cochons. (Cf. Beran 1996, p.113-14.).
Par Harry Beran
Spatule à chaux Massim dont le manche est sculpté en forme de cochon pouvant être attribuée à Mutuaga pour des raisons stylistiques. Celle-ci est publiée dans Beran (1996, pl.104) et Meyer (1995, fig.731). D'autres spatules avec un manche en forme de cochon sont illustrées dans mon livre sur Mutuaga de 1996, dans Chauvet (1930, fig.223) et Beran (1988, fig.33), Firth (1936, p.55), Guiart (1963, p.318) et Newton (1975, fig. 15).
Mutuaga vivait dans le village de Dagodagoisu, à l'opposé de l'ile de Susau, dans le sud-ouest de la région Massim. Ce sculpteur fut actif d'environ 1880 à 1920. A mon avis, il est un des meilleurs artistes traditionnels Massim et l'un des seuls dont on connaisse le nom. Il débuta sa carrière en sculptant des spatules à chaux et d'autres objets à usage local. Après avoir rencontré le missionnaire Charles Abel, qui devint son mécène, il sculpta des objets afin de les offrir en cadeaux aux missionnaires et pour le commerce avec les occidentaux.
Les manches figuratifs des spatules à chaux Massim présentent plusieurs styles, allant de spatules semi-naturalistes très stylises. Celles réalisées par Mutuaga sont semi-naturalistes, ainsi que sont d'autres spatules à chaux provenant du sud-ouest de la région Massim. L'une d'entre elles est une spatule à chaux figurant une mante religieuse en train de prier, provenant de l'ile Suau et illustrée dans Newton (1975, fig.14).
La spatule de cette vente est probablement la plus belle du groupe des 20 spatules avec un manche en forme de cochon réalisées par Mutuaga. Sa petite taille, sa patine et le dépôt sur la lame suggèrent qu'elle a bien été réalisée pour un usage local et utilisée comme spatule à chaux. La plupart des autres spatules avec un manche en forme de cochon sont plus grandes et ne montrent aucun signe d'utilisation en tant que spatules à chaux. Elles étaient donc vraisemblablement réalisées pour être offertes ou bien pour le commerce avec des missionnaires occidentaux ou des visiteurs.
P. G. Black de la compagnie maritime Burns-Philip aurait été le premier à collecter une de ces spatules entre 1886 et 1901. L'exemplaire présenté ici fut collecté par W. D. Cross, son successeur dans la compagnie en tant qu'inspecteur d'une succursale en Papouasie et aux Iles Salomon, avant 1920. Elle fut vendue par sa fille à la Galleries Primitif de Sydney. Je leur ai acheté en 1993 et la revendis par la suite en 2005 avec le reste de ma collection à John Friede.
L'interprétation de cette iconographie, le manche en forme de cochon, nous vient de Weibo Mamohoi, un informateur Massim, qui jeune homme connut Mutuaga. Il suggère que Mutuaga sculptait de telles spatules car il existait un mythe, largement connu dans la région de Susau, selon lequel un cochon cannibale terrorisait les villageois jusqu'à ce qu'un jeune homme le tue. Une autre raison pour laquelle Mutuaga sculpta ce type de spatules réside dans l'importance à son poque de la présence de cochons lors des festivités de la région de Suau. De telles spatules auraient pu être commissionnées par d'éminents éleveurs de cochons. (Cf. Beran 1996, p.113-14.).