Lot Essay
La tradition des sculptures Bulul a été documentée dès le début du XVII° siècle par les missionnaires espagnols (Blair et Robertson, The Philippine Islands: 1493-1898, 5 volumes. Cleveland, Ohio, 1903-1909 in Ellis (eds.), The People and Art of the Philippines, 1981, p.190). Nous pouvons donc extrapoler en affirmant que la tradition de la sculpture Bulul est antérieure à l’apparition de ces premières publications, aussi rares soient-elles. La présentation de ces remarquables sculptures Bulul des Philippines lors de l’exposition Archipels des Echanges (Monbrison et Alvina (eds), Paris, Musée du Quai Branly, 2013) démontre la véracité supposée de la tradition antique de la sculpture figurative.
D’après Marian Pastor Roces (op. cit., p.215), l’esthétique lfugao serait gouvernée par un système de pensée collective, et serait donc inextricablement lié à leur pratique d’aménagement du paysage, organisé tout autour de la source centrale de production de nourriture: le riz.
Grâce à une tradition datant de plus de 4 000 ans, au Nord de Luzon, les lfugao ont marqué le superbe paysage de la Cordillère centrale, en sculptant les coteaux de leurs célèbres terrasses de rizières. Une prouesse technique qui disparait face à la beauté de la douceur des lignes créées par les terrasses. Le rôle essentiel de la culture de riz pour les lfugao se reflète dans les rituels qui régissent leur vie culturelle et religieuse, et sur l’importance du Bulul qui est « une forme d’expression artistique destinée à comprendre le divin en corrélation avec le riz, sa culture et ses producteurs. » (ibid.)
Cette œuvre, tout en se conformant aux normes esthétiques collectives, maintient également un pouvoir individuel et sensible, en particulier dans l’intégrité de l’expression du visage avec ses yeux et sa bouche incrustés encore intactes. Nous pouvons la comparer à une autre statue Korvar provenant de la collection Hubert Goldet (voir op. cit, fig.154).
D’après Marian Pastor Roces (op. cit., p.215), l’esthétique lfugao serait gouvernée par un système de pensée collective, et serait donc inextricablement lié à leur pratique d’aménagement du paysage, organisé tout autour de la source centrale de production de nourriture: le riz.
Grâce à une tradition datant de plus de 4 000 ans, au Nord de Luzon, les lfugao ont marqué le superbe paysage de la Cordillère centrale, en sculptant les coteaux de leurs célèbres terrasses de rizières. Une prouesse technique qui disparait face à la beauté de la douceur des lignes créées par les terrasses. Le rôle essentiel de la culture de riz pour les lfugao se reflète dans les rituels qui régissent leur vie culturelle et religieuse, et sur l’importance du Bulul qui est « une forme d’expression artistique destinée à comprendre le divin en corrélation avec le riz, sa culture et ses producteurs. » (ibid.)
Cette œuvre, tout en se conformant aux normes esthétiques collectives, maintient également un pouvoir individuel et sensible, en particulier dans l’intégrité de l’expression du visage avec ses yeux et sa bouche incrustés encore intactes. Nous pouvons la comparer à une autre statue Korvar provenant de la collection Hubert Goldet (voir op. cit, fig.154).