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Lot Essay
Cette exceptionnelle statue Attie fut présentée lors de l’Exposition internationale de Paris au Trocadéro en 1900, dans le pavillon de la Cote d’Ivoire. Felix von Luschan, conservateur du Museum für Volkerkunde de Berlin, s’y rendit ; il en tira un reportage sous forme
d’un manuscrit accompagne de photographies (conserve a Berlin). L’une d’entre elles (fig. 1), publiée par Bertrand Goy dans Côte d’Ivoire. Premiers regards sur la sculpture 1850-1935 (Paris, 2012 : p.116, ill. 71) indique ≪ les fétiches exposes proviennent des Baoulé et de Bondoukou ≫ .
Bien que le tissu autour des jambes et plusieurs brins de perles aient disparu, la morphologie spécifique du visage, la position des bras et la présence d’une mèche de cheveux indiquent clairement qu’il s’agit de la statue de la collection Vérité – redécouverte après
plus d’un siècle. Contrairement a la majorité des pièces exposées, aucune de ces quatre statues ne fut cédée au Musée d’Ethnographie après l’Exposition de 1900.
La deuxième statue a partir de la droite a récemment réapparu lors de la vente de la collection Blum(Christie’s, 19 juin 2014, lot 22). Von Luschan qui, pour la légende sans doute reprise du commentaire général du catalogue raisonne de l’Exposition, a ajoute un
commentaire personnel : ≪ Gute alte Stucke ≫ (‘bons objets anciens’) ; ils ont vraisemblablement été empruntes par Albert Dauby, négociant a Grand-Bassam qui exploitait également des plantations d’acajou et de caoutchouc à Wappou et Bassa, ainsi que propriétaire d’un comptoir à Alepe (au milieu de la région d’Attie). Sa présence dans le pays est attestée des 1894, ou il est enregistre comme administrateur de la Société des mines d’or de l'indène. En 1900, lors de l’Exposition, il a prêté plusieurs objets au Comite de Cote d’Ivoire.
Ce type de statuette anthropomorphe, caryatide vivante (ici avec les bras levés fixes), est caractéristique de l’art de la région lagunaire de la Cote d’Ivoire. Pour Monica Blackmun Visona, ces bras tendus donnaient a cette figure féminine (nkpasopi, “femme de bois”) une présence énergique et engageante, soulignant sa capacité réputée a se déplacer a travers un village pendant la nuit de sa propre volonté (Visona in African Art in the Barnes Foundation, Philadelphia, 2015, p. 172). On peut rapprocher cette statue de l’atelier du “Maitre des beaux seins” défini par Visona dans le catalogue de l’exposition Afrikanische Meister, Kunst der Elfenbeinküste (Zurich, 2014 : /, / p. 72). Ce style se caractérise en particulier par un nez aquilin, des seins en poire et des scarifications signifiées par des chevilles de bois. La statuette de la collection Vérité, par sa vigueur et sa puissance, est a rapprocher de la figure de la collection Scanzi (op. cit., fig. 77), notamment le traitement de la bouche ouverte laissant apparaitre les dents. Une deuxième statue, vraisemblablement exécutée par le même artiste, avec la même coiffure mais sans bras, se trouve dans la collection Leyden. En 1949, Pierre Vérité a vendu une autre statue Attie aux bras levés au Dr. Girardin, actuellement dans la collection du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (A.M. 305).
d’un manuscrit accompagne de photographies (conserve a Berlin). L’une d’entre elles (fig. 1), publiée par Bertrand Goy dans Côte d’Ivoire. Premiers regards sur la sculpture 1850-1935 (Paris, 2012 : p.116, ill. 71) indique ≪ les fétiches exposes proviennent des Baoulé et de Bondoukou ≫ .
Bien que le tissu autour des jambes et plusieurs brins de perles aient disparu, la morphologie spécifique du visage, la position des bras et la présence d’une mèche de cheveux indiquent clairement qu’il s’agit de la statue de la collection Vérité – redécouverte après
plus d’un siècle. Contrairement a la majorité des pièces exposées, aucune de ces quatre statues ne fut cédée au Musée d’Ethnographie après l’Exposition de 1900.
La deuxième statue a partir de la droite a récemment réapparu lors de la vente de la collection Blum(Christie’s, 19 juin 2014, lot 22). Von Luschan qui, pour la légende sans doute reprise du commentaire général du catalogue raisonne de l’Exposition, a ajoute un
commentaire personnel : ≪ Gute alte Stucke ≫ (‘bons objets anciens’) ; ils ont vraisemblablement été empruntes par Albert Dauby, négociant a Grand-Bassam qui exploitait également des plantations d’acajou et de caoutchouc à Wappou et Bassa, ainsi que propriétaire d’un comptoir à Alepe (au milieu de la région d’Attie). Sa présence dans le pays est attestée des 1894, ou il est enregistre comme administrateur de la Société des mines d’or de l'indène. En 1900, lors de l’Exposition, il a prêté plusieurs objets au Comite de Cote d’Ivoire.
Ce type de statuette anthropomorphe, caryatide vivante (ici avec les bras levés fixes), est caractéristique de l’art de la région lagunaire de la Cote d’Ivoire. Pour Monica Blackmun Visona, ces bras tendus donnaient a cette figure féminine (nkpasopi, “femme de bois”) une présence énergique et engageante, soulignant sa capacité réputée a se déplacer a travers un village pendant la nuit de sa propre volonté (Visona in African Art in the Barnes Foundation, Philadelphia, 2015, p. 172). On peut rapprocher cette statue de l’atelier du “Maitre des beaux seins” défini par Visona dans le catalogue de l’exposition Afrikanische Meister, Kunst der Elfenbeinküste (Zurich, 2014 : /, / p. 72). Ce style se caractérise en particulier par un nez aquilin, des seins en poire et des scarifications signifiées par des chevilles de bois. La statuette de la collection Vérité, par sa vigueur et sa puissance, est a rapprocher de la figure de la collection Scanzi (op. cit., fig. 77), notamment le traitement de la bouche ouverte laissant apparaitre les dents. Une deuxième statue, vraisemblablement exécutée par le même artiste, avec la même coiffure mais sans bras, se trouve dans la collection Leyden. En 1949, Pierre Vérité a vendu une autre statue Attie aux bras levés au Dr. Girardin, actuellement dans la collection du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (A.M. 305).