Lot Essay
Ce type de bouclier de bataille en bois fut utilisé par plusieurs groupes Mongo orientaux, comme les Ngandu, Saka, Tsongo ou encore Kota. Les groupes Mongo n'avaient pas de réelle armée : chaque homme adulte était considéré comme un soldat pouvant être appelé à la bataille à tout moment. Dans son étude sur les Mongo (1961), G. Hulstaert écrivait que les hommes allaient au combat au son énergique de l’ocarina et du tambour. Les jeunes guerriers se positionnaient à l’avant-garde tandis que les anciens guerriers Mongos, armés de lances et de boucliers formaient l'arrière-garde. Ce beau bouclier, taillé dans une seule pièce de bois est orné de motifs rectangulaires rehaussés de pigments rouge et blanc. La partie centrale, non agrémentée, en léger relief est encadrée de deux nervures parallèles imitant l’armature des boucliers Mongo en vannerie (beaucoup plus courants). Un exemplaire très similaire se trouve dans la collection du musée Barbier-Mueller (voir Barbier, J.P., Boyer, A.M. et al., Shields: Africa, Southeast Asia and Oceania, New York, 2000, p. 77, n° 21). Dans ce même ouvrage, une photographie prise in situ au début du XXè siècle montre un groupe de guerriers Saka parmi lesquels certains portent des boucliers en bois dépourvus de pigments (op. cit., p. 76). Pour un bouclier du même atelier et de l’ancienne collection H. Leloup, voir Sotheby’s, Paris, 5 décembre 2007, lot 89.