Lot Essay
Lorenzo Bartolini (1777-1850), contemporain d'Antonio Canova (1757-1822) est l'un des sculpteurs italiens les plus importants de son temps. Il rejoint en 1797 l’atelier du peintre Desmarets, travaille par la suite dans l’atelier du peintre Jacques-Louis David (1748-1825) et se lie d’amitié avec Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) durant la période révolutionnaire. Il remporte en 1803 le deuxième prix de l’Académie avec un bas-relief Cléobis et Biton, puis le Prix de Rome en 1806. Nommé directeur de l’Académie de Sculpture de Carrare en 1807 par Napoléon Ier et sa sœur Elisa Baciocchi Bonaparte, il devient le sculpteur officiel de la famille impériale. Après la chute de l’Empereur, en 1815, Bartolini revient à Florence et décide d’abandonner sa manière classique pour adopter le style néo-renaissance en vogue en Italie.
C’est en 1816 qu’il sculpte dans le marbre l'Ammostatore, (Bacchus/un enfant qui écrase le raisin), dont le plâtre original est toujours conservé à la galerie de l'Accademia à Florence. En 1818, le comte français Jean-Alexandre de Pourtalès-Gorgier, achète l’œuvre à l’artiste. Les biens du comte sont dispersés en 1865, et l’œuvre de Bartolini, vendue pour la somme de 2050 francs, disparait. Nombreux sont ceux qui pensent que cette sculpture est alors acquise par l’éminente famille Jusupov, dont l’admiration pour l’art de Bartolini était connue, puis emportée en Russie. L'écrivain Sergey Androsov décrit, dans le catalogue de l'exposition After Canova. Sentiers de sculpture à Florence et à Rome (Carrara, Palazzo Cucchiari, du 8 juillet au 22 octobre 2017) qui fait figurer l’Ammostatore de manière centrale, comment la princesse Zinaida Jusupova et son fils Nikolai Jusupov collectionnent diverses sculptures italiennes et françaises au milieu du XIXe siècle. Parmi celles-ci se trouve notamment la Confiance en Dieu, que Zinaida Jusupova avait commandé directement à Bartolini, et qui fut achevée en 1858 par Pasquale Romanelli (Florence, 1812 - 1887), Bartolini étant mort avant de pouvoir honorer la commande. En outre, Sergey Androsov explique que le chef-d'œuvre de Bartolini, l'Ammostatore, est conservé dans le palais de la famille jusqu'en 1926, avant d’être relocalisé à l'Ermitage suite au démantèlement du palais Jusupov.
En revanche, la deuxième version de la sculpture, exécutée par Lorenzo Bartolini entre 1842 et 1844 pour le comte Paolo Tosio Martinengo, (aujourd’hui conservée aux Musées Civiques d'Art et d'Histoire de Brescia), fait sensation. En effet, entre 1816 et 1818, l’artiste acquiert une réputation d’artiste important, apprécié du public et de la critique.
Bien qu’influencé par la forte stylisation néo-classique de Canova, Bartolini sculpte avec liberté et passion, traduisant un grand naturalisme dans l’ensemble de ses modèles. Au fil de son œuvre, il porte un soin particulier aux masses de cheveux mouvementées, aux tissus drapés et aux détails de l'anatomie, sans entraver sa volonté de retranscrire des attitudes puissantes et expressives. Notre sculpture est représentative de cette maîtrise si caractéristique où l'on retrouve des éléments fortement naturalistes dans le visage de Bacchus, son anatomie et sa posture décontractée. On note la même attention portée aux détails des visages, aux masses de cheveux, à la musculature délicate et à la pose décontractée comparables à l’œuvre de Bartolini et de son atelier.
C’est en 1816 qu’il sculpte dans le marbre l'Ammostatore, (Bacchus/un enfant qui écrase le raisin), dont le plâtre original est toujours conservé à la galerie de l'Accademia à Florence. En 1818, le comte français Jean-Alexandre de Pourtalès-Gorgier, achète l’œuvre à l’artiste. Les biens du comte sont dispersés en 1865, et l’œuvre de Bartolini, vendue pour la somme de 2050 francs, disparait. Nombreux sont ceux qui pensent que cette sculpture est alors acquise par l’éminente famille Jusupov, dont l’admiration pour l’art de Bartolini était connue, puis emportée en Russie. L'écrivain Sergey Androsov décrit, dans le catalogue de l'exposition After Canova. Sentiers de sculpture à Florence et à Rome (Carrara, Palazzo Cucchiari, du 8 juillet au 22 octobre 2017) qui fait figurer l’Ammostatore de manière centrale, comment la princesse Zinaida Jusupova et son fils Nikolai Jusupov collectionnent diverses sculptures italiennes et françaises au milieu du XIXe siècle. Parmi celles-ci se trouve notamment la Confiance en Dieu, que Zinaida Jusupova avait commandé directement à Bartolini, et qui fut achevée en 1858 par Pasquale Romanelli (Florence, 1812 - 1887), Bartolini étant mort avant de pouvoir honorer la commande. En outre, Sergey Androsov explique que le chef-d'œuvre de Bartolini, l'Ammostatore, est conservé dans le palais de la famille jusqu'en 1926, avant d’être relocalisé à l'Ermitage suite au démantèlement du palais Jusupov.
En revanche, la deuxième version de la sculpture, exécutée par Lorenzo Bartolini entre 1842 et 1844 pour le comte Paolo Tosio Martinengo, (aujourd’hui conservée aux Musées Civiques d'Art et d'Histoire de Brescia), fait sensation. En effet, entre 1816 et 1818, l’artiste acquiert une réputation d’artiste important, apprécié du public et de la critique.
Bien qu’influencé par la forte stylisation néo-classique de Canova, Bartolini sculpte avec liberté et passion, traduisant un grand naturalisme dans l’ensemble de ses modèles. Au fil de son œuvre, il porte un soin particulier aux masses de cheveux mouvementées, aux tissus drapés et aux détails de l'anatomie, sans entraver sa volonté de retranscrire des attitudes puissantes et expressives. Notre sculpture est représentative de cette maîtrise si caractéristique où l'on retrouve des éléments fortement naturalistes dans le visage de Bacchus, son anatomie et sa posture décontractée. On note la même attention portée aux détails des visages, aux masses de cheveux, à la musculature délicate et à la pose décontractée comparables à l’œuvre de Bartolini et de son atelier.