Lot Essay
Ce somptueux secrétaire illustre le talent et la créativité d’un des plus grands ébénistes parisiens du XVIIIe siècle, Jean-François Oeben. Il illustre également un renouveau stylistique passionnant durant le troisième siècle du XVIIIe siècle.
Il se caractérise en particulier par la richesse et la variété de sa marqueterie. Celle-ci, somptueuse, présente notamment cette rare combinaison de cartouches polylobés et de motifs de treillis.
Une révolution stylistique, le goût grec
L’ornementation de bronze ciselé et doré illustre la passionnante articulation entre les styles Louis XV et Louis XVI. La frise de grecques de la galerie ajourée, les masques entourées de sages acanthes et les volutes symétriques des sabots sont caractéristiques des débuts de la vogue néo-classique.
Les bronzes dorés, les motifs et les lignes de ce secrétaire sont caractéristiques du renouveau des motifs classiques et des formes du "goût nouveau", tel qu'il était décrit dans l'inventaire après décès d'Oeben. Ce nouveau style, aussi appelé "goût grec", a été introduit vers le milieu des années 1750 par l'architecte Louis-Joseph Le Lorrain, travaillant probablement avec un marchand mercier tel que Simon-Philippe Poirier. Le "goût grec" de Le Lorrain s'est propagé par les dessins de la célèbre suite de mobilier fournie pour l'hôtel parisien de l'amateur Ange-Laurent Lalive de Jully vers 1775. Ce style renoue avec les motifs classiques tels qu'on peut les trouver sur le présent secrétaire. A partir du milieu des années 1750, Oeben atteignit le sommet de sa notoriété lorsqu'il devint le fournisseur privilégié de madame de Pompadour en mobilier de ce "goût nouveau".
Jean-François Oeben
Ouvrier libre en juillet 1749 lorsqu'il épouse Françoise-Marguerite van der Cruse, soeur de Roger van der Cruse (R.V.LC.), Oeben s'établit rue du Faubourg Saint Antoine. Il acquit très vite une grande notoriété. Il signe un contrat d'apprentissage auprès de Charles-Joseph Boulle, un des fils d'André-Charles Boulle, le 1er décembre 1751. Mais en réalité, étant déjà formé, il loue la moitié de son atelier et de son logement au Louvre. A partir de 1752, il livre du mobilier par l'intermédiaire de Lazare Duvaux à la marquise de Pompadour qui admirait beaucoup son oeuvre. Quand Charles-Joseph Boulle mourut en octobre 1754, elle dut intervenir en faveur d'Oeben pour qu'il obtienne le titre d'ébéniste-mécanicien du Roi et un logement à la manufacture des Gobelins. Il ouvre un atelier supplémentaire à l'Arsenal en 1756. Oeben reçoit de nombreuses commandes royales dont la plus importante est le bureau à cylindre du Roi à Versailles, est commencé en 1760 ; il sera livré après sa mort par Riesener en 1769.
Un corpus réduit
Ce secrétaire appartient à un corpus restreint de créations de Jean-François Oben. Ce dernier appréciait particulièrement ce modèle ; on peut notamment citer le secrétaire de la vente Christie’s, Paris, 14 décembre 2004, lot 126, très proche du présent secrétaire.
Il se caractérise en particulier par la richesse et la variété de sa marqueterie. Celle-ci, somptueuse, présente notamment cette rare combinaison de cartouches polylobés et de motifs de treillis.
Une révolution stylistique, le goût grec
L’ornementation de bronze ciselé et doré illustre la passionnante articulation entre les styles Louis XV et Louis XVI. La frise de grecques de la galerie ajourée, les masques entourées de sages acanthes et les volutes symétriques des sabots sont caractéristiques des débuts de la vogue néo-classique.
Les bronzes dorés, les motifs et les lignes de ce secrétaire sont caractéristiques du renouveau des motifs classiques et des formes du "goût nouveau", tel qu'il était décrit dans l'inventaire après décès d'Oeben. Ce nouveau style, aussi appelé "goût grec", a été introduit vers le milieu des années 1750 par l'architecte Louis-Joseph Le Lorrain, travaillant probablement avec un marchand mercier tel que Simon-Philippe Poirier. Le "goût grec" de Le Lorrain s'est propagé par les dessins de la célèbre suite de mobilier fournie pour l'hôtel parisien de l'amateur Ange-Laurent Lalive de Jully vers 1775. Ce style renoue avec les motifs classiques tels qu'on peut les trouver sur le présent secrétaire. A partir du milieu des années 1750, Oeben atteignit le sommet de sa notoriété lorsqu'il devint le fournisseur privilégié de madame de Pompadour en mobilier de ce "goût nouveau".
Jean-François Oeben
Ouvrier libre en juillet 1749 lorsqu'il épouse Françoise-Marguerite van der Cruse, soeur de Roger van der Cruse (R.V.LC.), Oeben s'établit rue du Faubourg Saint Antoine. Il acquit très vite une grande notoriété. Il signe un contrat d'apprentissage auprès de Charles-Joseph Boulle, un des fils d'André-Charles Boulle, le 1er décembre 1751. Mais en réalité, étant déjà formé, il loue la moitié de son atelier et de son logement au Louvre. A partir de 1752, il livre du mobilier par l'intermédiaire de Lazare Duvaux à la marquise de Pompadour qui admirait beaucoup son oeuvre. Quand Charles-Joseph Boulle mourut en octobre 1754, elle dut intervenir en faveur d'Oeben pour qu'il obtienne le titre d'ébéniste-mécanicien du Roi et un logement à la manufacture des Gobelins. Il ouvre un atelier supplémentaire à l'Arsenal en 1756. Oeben reçoit de nombreuses commandes royales dont la plus importante est le bureau à cylindre du Roi à Versailles, est commencé en 1760 ; il sera livré après sa mort par Riesener en 1769.
Un corpus réduit
Ce secrétaire appartient à un corpus restreint de créations de Jean-François Oben. Ce dernier appréciait particulièrement ce modèle ; on peut notamment citer le secrétaire de la vente Christie’s, Paris, 14 décembre 2004, lot 126, très proche du présent secrétaire.