Lot Essay
Ces deux toiles spectaculaires comptent parmi les exemples les plus remarquables de capricci ou vues imaginaires s'articulant autour de ruines romaines dans l'oeuvre de Francesco Guardi. Son génie s'exprime tant dans la virtuosité de son coup de pinceau, libre et spontané, que dans le dynamisme extrêmement poétique qui s'en dégage. Le genre pictural des vedute était fort en vogue au XVIIIe siècle parmi les collectionneurs italiens et voyageurs éclairés qui en appréciaient le subtil mélange de fantaisie et de monuments archéologiques parfois identifiables. Guardi excellait en la matière élevant ce genre à son plus haut niveau.
Influencé par Canaletto (1697-1768) à ses débuts, il ne tarde pas à affirmer la singularité de son style, s'éloignant du caractère plus réaliste et topographique des compositions du maître, pour nous offrir une toute nouvelle interpretation, au rendu plus atmosphérique, du paysage vénitien. Les deux oeuvres que nous présentons forment en effet un bel ensemble à la fois harmonieux par l'utilisation d'une même palette chromatique, et contrasté dans les ciels et le traitement de la lumière, opposant le calme à la tempête. Son goût pour le clair-obscur et le fondu est perceptible dans les moindres détails. Les dimensions hors normes de nos toiles les distinguent de la plus grande partie des autres caprices architecturaux de Guardi au format généralement plus intimiste.
Dans son catalogue raisonné sur le peintre, Antonio Morassi se montre particulièrement impressionné par la qualité et la transparence de la matière du second tableau qu'il prend le soin de décrire: "Opera di eccezionale trasparenza cromatica (...)", suggérant une date d'exécution vers 1775-1780 (A. Morassi, op. cit. supra, 1975, p. 491). Dario Succi précise encore davantage la date de réalisation des tableaux en les situant vers 1778-1780 (D. Succi, op. cit. supra, 1993, p. 93).
Plusieurs dessins et esquisses sont étroitement liés à nos tableaux:
- Pour la vue avec l'obélisque, citons les dessins du Kupferstichkabinett, Berlin (Morassi, 1975, no. 625, ill. 602), du Metropolitan Museum of Art, New York (Morassi, 1975 no. 627; Bean et Griswold, no. 112, reproduit), celui précédemment dans la collection de S. Kramarsky, Amsterdam (Byam-Shaw, pl. 69; Morassi, 1975, no. 626), et celui précédemment chez B. Meissner, Zurich (Morassi, 1975, no. 628, ill. 603).
- Pour la vue avec l'arche, nous pouvons la rapprocher des dessins au Art Institute of Chicago (Morassi, 1975, no. 643, ill. 617; Joachim and Folds McCullagh, no. 135, ill. 142), et dans la collection Thaw (Byam-Shaw, pl. 72; Bean and Stampfle, no. 205, reproduit; Morassi, 1975, no. 644, ill. 616; Stampfle et Denison, no. 52, reproduit).
Nous remercions Charles Beddington d'avoir également confirmé l'attribution de nos deux capricci à Francesco Guardi, ainsi que pour les informations contenues dans cette notice.
Influencé par Canaletto (1697-1768) à ses débuts, il ne tarde pas à affirmer la singularité de son style, s'éloignant du caractère plus réaliste et topographique des compositions du maître, pour nous offrir une toute nouvelle interpretation, au rendu plus atmosphérique, du paysage vénitien. Les deux oeuvres que nous présentons forment en effet un bel ensemble à la fois harmonieux par l'utilisation d'une même palette chromatique, et contrasté dans les ciels et le traitement de la lumière, opposant le calme à la tempête. Son goût pour le clair-obscur et le fondu est perceptible dans les moindres détails. Les dimensions hors normes de nos toiles les distinguent de la plus grande partie des autres caprices architecturaux de Guardi au format généralement plus intimiste.
Dans son catalogue raisonné sur le peintre, Antonio Morassi se montre particulièrement impressionné par la qualité et la transparence de la matière du second tableau qu'il prend le soin de décrire: "Opera di eccezionale trasparenza cromatica (...)", suggérant une date d'exécution vers 1775-1780 (A. Morassi, op. cit. supra, 1975, p. 491). Dario Succi précise encore davantage la date de réalisation des tableaux en les situant vers 1778-1780 (D. Succi, op. cit. supra, 1993, p. 93).
Plusieurs dessins et esquisses sont étroitement liés à nos tableaux:
- Pour la vue avec l'obélisque, citons les dessins du Kupferstichkabinett, Berlin (Morassi, 1975, no. 625, ill. 602), du Metropolitan Museum of Art, New York (Morassi, 1975 no. 627; Bean et Griswold, no. 112, reproduit), celui précédemment dans la collection de S. Kramarsky, Amsterdam (Byam-Shaw, pl. 69; Morassi, 1975, no. 626), et celui précédemment chez B. Meissner, Zurich (Morassi, 1975, no. 628, ill. 603).
- Pour la vue avec l'arche, nous pouvons la rapprocher des dessins au Art Institute of Chicago (Morassi, 1975, no. 643, ill. 617; Joachim and Folds McCullagh, no. 135, ill. 142), et dans la collection Thaw (Byam-Shaw, pl. 72; Bean and Stampfle, no. 205, reproduit; Morassi, 1975, no. 644, ill. 616; Stampfle et Denison, no. 52, reproduit).
Nous remercions Charles Beddington d'avoir également confirmé l'attribution de nos deux capricci à Francesco Guardi, ainsi que pour les informations contenues dans cette notice.