Lot Essay
Ce dessin, que Jacques Thuillier décrit comme « d’un réalisme brutal » (op. cit., 1997-1998), est aussi franc qu’énigmatique. L’historien d’art du XVIIe siècle français George Isarlo a été le premier à établir un lien avec une toile ayant appartenue à la collection d’André Seligmann (fig. 1) (1). Intitulée ‘Le Montreur de tours’ lors de sa dernière exposition en 1937 et mesurant 86 sur 68 cm, son propriétaire la pensait du grand peintre français Georges de La Tour, mais elle est plus probablement de la main d’un de ses contemporains. Le dessin, qui est piqueté pour le transfert, devrait avoir servi de carton pour le tableau (ou une autre version de la même composition), c’est-à-dire un dessin de la taille exacte de la tête peinte.
Tant pour le dessin que pour la peinture, une attribution alternative à un artiste italien a été proposée, mais au final, une attribution française a été retenue (2). Le lien entre les deux œuvres a été perdu au moment de la vente du dessin en 1988 (voir Provenance), après quoi la connexion a été réétablie dans le catalogue de la vente de 1998. Lors de la première publication, Charles Coutela, l’ophtalmologiste célèbre pour avoir traité la vue dégénérative de Claude Monet, a diagnostiqué l’homme représenté comme souffrant d’ectropion à l’œil gauche, une maladie où la surface de la paupière interne est exposée. Il s’agit ici d’un travail unique pour sa représentation fidèle, peut-être légèrement exagérée, de la dégradation physique ainsi que par sa fonction de carton, mais le dessin est également d’une humanité puissante qui rappelle effectivement certaines œuvres de La Tour.
Fig. 1. École française, XVIIe siècle, Le Montreur de tours. Huile sur toile. Autrefois collection André Seligmann, Paris.
(1) Paris, 1937, op. cit., no 126 ; Thuillier, op. cit., 1973, no D 13, ill. ; Nicolson et Wright, op. cit., p. 100, no 38.
(2) Thuillier, op. cit., 1973, p. 100.
Tant pour le dessin que pour la peinture, une attribution alternative à un artiste italien a été proposée, mais au final, une attribution française a été retenue (2). Le lien entre les deux œuvres a été perdu au moment de la vente du dessin en 1988 (voir Provenance), après quoi la connexion a été réétablie dans le catalogue de la vente de 1998. Lors de la première publication, Charles Coutela, l’ophtalmologiste célèbre pour avoir traité la vue dégénérative de Claude Monet, a diagnostiqué l’homme représenté comme souffrant d’ectropion à l’œil gauche, une maladie où la surface de la paupière interne est exposée. Il s’agit ici d’un travail unique pour sa représentation fidèle, peut-être légèrement exagérée, de la dégradation physique ainsi que par sa fonction de carton, mais le dessin est également d’une humanité puissante qui rappelle effectivement certaines œuvres de La Tour.
Fig. 1. École française, XVIIe siècle, Le Montreur de tours. Huile sur toile. Autrefois collection André Seligmann, Paris.
(1) Paris, 1937, op. cit., no 126 ; Thuillier, op. cit., 1973, no D 13, ill. ; Nicolson et Wright, op. cit., p. 100, no 38.
(2) Thuillier, op. cit., 1973, p. 100.