JEAN-FRANCOIS MILLET (GRUCHY 1814-1875 BARBIZON)
JEAN-FRANCOIS MILLET (GRUCHY 1814-1875 BARBIZON)

Étude pour les glaneuses

Details
JEAN-FRANCOIS MILLET (GRUCHY 1814-1875 BARBIZON)
Étude pour les glaneuses
pierre noire
19,8 x 31,1 cm (7 ¾ x 12 ¼ in.)
Provenance
Carel Henny (1855-1944), La Haye, puis par descendance.
Further details
JEAN-FRANÇOIS MILLET, STUDY FOR THE GLEANERS, BLACK CHALK

For his famous composition of Les Glaneuses (The gleaners) from around 1857, preserved at the Musée d’Orsay in Paris (inv. FR 592), Jean-François Millet made many preparatory drawings, among them the present sheet. After a first sketch in black chalk from the 1850s at the Louvre (inv. RF 30 571), Millet produced a much more finished drawing in black chalk heightened with white (Harvard Art Museums, inv. 1978.32), used by Charles Jacque for a series of the twelve months published in L’Illustration in 1852, where the group of women is much larger, with a cart driven by two horses in the background. In both cases, the women look to the right, and Millet then decided to turn this group of gleaners to the left in a study in the Musée Grodet-Labadié in Marseille (inv. 114). This composition was the inspiration for the canvas, L’été, kept at the Yamanashi Prefectural Museum of Art at Kōfu in Japan, made in 1853 for a series of the Four Seasons (Millet, exhib. cat., Lille, Palais des Beaux-Arts, 2018, no. 27).
Within the development of The gleaners, the present drawing probably should be situated circa 1855, when an engraving was pblished (L. Delteil, Le Peintre-graveur illustré, Paris, 1906, I, no. 13), very close to a black chalk drawing with the group of three gleaners in the centre and in the background a cart and haystacks along the horizon, (Maryland Institute College of Art, Baltimore; see Millet, exhib. cat., Paris, Grand Palais, 1976, no. 106). While the Baltimore drawing emphasizes the modelling of the figures, especially the two left-handed gleaners, in the present sheet, which is very similar in composition, Millet focuses more on the framing of the composition: he delineates the scene by adding small vertical lines to the right and left around the drawing as if to create a frame, while the figures remain more sketchy. The farmhouse visible on the horizon on the right in the 1857 painting in the Musée d’Orsay and in the engraving is not yet visible in the present drawing.
Thus, for Robert L. Herbert, ‘this progression from August to Summer and then to the social concerns of the last composition shows the complexity of Millet’s evolution from a naturalism closely linked to tradition, towards a naturalism which is still symbolic but more marked by an awareness of the present’ (in Paris, 1976, op. cit., p. 143).
This drawing belonged to Carel Henry (1855-1944), a Dutch captain of industry and collector who commissioned Jan Toorop, among others, to draw a portrait of his wife Adrienne (1889-1983), which is now in the Groninger Museum (inv. 1960-594).
We would like to thank Alexandra Murphy for confirming the attribution after photographic examination of the work.

Brought to you by

Hélène Rihal
Hélène Rihal Head of Department

Lot Essay

Célèbre composition de Jean-François Millet, Les Glaneuses, ce fameux tableau daté vers 1857 conservé au musée d’Orsay à Paris (inv. FR 592), a fait l’objet de nombreux dessins préparatoires dont la présente feuille.
Après une première étude des années 1850 à la pierre noire de Deux glaneuses au travail avec trois meules à l’arrière-plan conservée au Louvre (inv. RF 30 571), Millet réalise un dessin beaucoup plus abouti, à la pierre noire rehaussé de blanc, Le mois daoût, les glaneuses (Harvard Art Museums ; inv. 1978.32), utilisé par Charles Jacque pour une série des douze mois publiés dans l’Illustration au cours de l’année 1852, où le groupe de femmes est beaucoup plus important avec une charrette conduite par deux chevaux à l’arrière-plan. Dans les deux cas, les femmes regardent vers la droite puis Millet décide de retourner ce groupe des glaneuses vers la gauche dans une étude au plan resserré conservée au musée Grodet-Labadié de Marseille (inv. 114). De cette composition sera inspirée la toile, L’été, conservée au Yamanashi Prefectural Museum of Art de Kōfu au Japon et réalisée en 1853, pour la série des Quatre saisons (Millet, cat. exp., Lille, Palais des beaux-arts, 2018, no. 27).
Au sein du processus créatif pour cette série des Glaneuses, le présent dessin arrive sans doute autour de 1855 lorsque paraît une gravure (Delteil, Le peintre-graveur illustré, Paris, 1906, I, n°13) extrêmement proche d’un dessin à la pierre noire avec le groupe des trois Glaneuses au centre et à l’arrière-plan une charrette et des meules de foin le long de la ligne d’horizon, conservé au Maryland Institute College of Art de Baltimore (Millet, cat. exp., Paris, Grand Palais, 1976, no. 106). Tandis que ce dessin de Baltimore met l’accent sur le modelé des personnages, notamment les deux glaneuses de gauche en train de ramasser des fagots, dans le présent dessin, de composition très proche, Millet se concentre davantage sur le cadrage de la composition : il délimite la scène en ajoutant des petits traits verticaux à droite et à gauche autour du dessin comme pour créer un cadre tandis que les figures restent plus esquissées. La ferme visible à l’horizon sur la droite dans le tableau de 1857 du musée d’Orsay et sur la gravure n’est pas encore visible sur le présent dessin.
Ainsi pour Robert L. Herbet, ‘cette progression depuis Août jusqu’à l’Eté puis aux préoccupations sociales de la dernière composition montre la complexité de l’évolution de Millet à partir d’un naturalisme étroitement lié à la tradition, vers un naturalisme, encore symbolique mais plus marqué par la conscience du présent’ (op. cit., 1976, p. 143).
Ce dessin a appartenu à Carel Henry (1855-1944), capitaine hollandais d'industrie et collectionneur qui commanda notamment à Jan Toorop un portrait de sa fille cadette, Adrienne (1889-1983) aujourd'hui conservé au Groninger Museum (inv. 1960-594).
Nous remercions Alexandra Murphy d’avoir confirmé l’attribution après examen photographique de l’œuvre.

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