A.R. Penck (1939-2017)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … Read more
A.R. Penck (1939-2017)

Konzept

Details
A.R. Penck (1939-2017)
Konzept
dispersion sur toile
195 x 130 cm.
Réalisé en 1982.

dispersion on canvas
76 ¾ x 51 1/8 in.
Executed in 1982.
Provenance
Galerie Michael Werner, Cologne
Sonnabend Gallery, New York
Vente anonyme, Sotheby's Londres, 8 février 2001, lot 301
Collection privée, Europe
Vente anonyme, Christie's Londres, 6 avril 2005, lot 120
Collection privée, Milan (acquis lors de cette vente)
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel vers 2007
Literature
B. Marcadé, A. R. Penck, Paris 1988 (illustré p. 142).
Exhibited
Saint-Etienne, Musée d'art et d'industrie, Mythe, drame et tragédie, été 1982 (illustré au catalogue d'exposition).
Special notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent. This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.

Brought to you by

Josephine Wanecq
Josephine Wanecq Specialist, Head of Evening Sale

Lot Essay

Cette oeuvre est enregistrée dans les archives de l'artiste.

« Les images et les pensées vont de pair. Je pense en images avant de penser en paroles. Avant de penser en images, je pense en mouvements abstraits. Le contenu de ces mouvements est un geste abstrait. Ce sont ces gestes abstraits qui m'intéressent. »
"Pictures and thoughts belong together. I think in pictures before I think in speech. Before I think in pictures I think in abstract motions. The content of such motions is abstract gesture. Such abstract gesture are what interest me."
A.R. Penck

Artiste autodidacte, batteur passionné, réalisateur et poète, Ralf Winkler de son vrai nom, et plus connu sous les pseudonymes de Mike Hammer, T.M., puis A.R. Penck, est l’une des figures phares de la génération d’artistes allemands qui voit le jour dans les années 1970 en Europe. Originaire de Dresde, il s’installe en Allemagne de l’Est, à Berlin, en 1963 avant d’être contraint de partir à l’ouest du fait des tensions politiques. Il adopte le surnom de A. R. Penck afin d’éviter la confiscation de ses œuvres (il a choisi comme pseudonyme le nom du scientifique dresdois, Albrecht Penck, en y ajoutant l'initiale « R » de son prénom de naissance).

Son vocabulaire singulier et graphique rempli d’abréviations symboliques et iconographiques s’inspire de la peinture rupestre et du graffiti, dont il est allé chercher la source à la préhistoire : « Je devais me frayer un chemin à travers beaucoup de couches d'information, au travers de toute l'histoire de l'art; c'est ainsi que j'ai buté sur l'ère glaciaire de la peinture des cavernes ». Il offre une nouvelle vision de la peinture qui se traduit par un nouveau langage fait de texte, symboles et icônes graphiques qu’il nomme ‘Standart’. Ce concept est introduit par l’artiste dans son travail dès le milieu des années 1960. Il s’agit à la fois d’un répertoire de signes, d’un système de communication, et d’une tentative de classification systématique des actions et interactions visuelles, qu’il considère comme une contribution positive au socialisme. La spontanéité gestuelle et l’intensité graphique qui caractérisent son travail dissimulent la sophistication conceptuelle de l’artiste.

Réalisé en 1982, Konzept est un exemple vibrant du vocabulaire codé et schématique de l’artiste. Un grand personnage se dresse debout face à nous, les bras écartés, paumes de mains dirigés vers nous. Les figures et formes emblématiques de l'artiste sont encrées de noir et structurent cette toile grandeur nature. Parmi ces formes, flottent des flèches, des croix, des barres, des yeux, un visage et autres formes plus mystérieuses. Fait de des traits graphiques et énergiques puissants d’un noir profond, Penck évoque une scène vivante sur un fond d'un blanc éclatant. Les larges traits puissants et les aplats brossés par l’artiste rappellent le style primitif et l’Art Brut. Penck nous livre une toile forte, saturant l’espace pictural, en utilisant ses pictogrammes et symboles pour aborder les problèmes sociaux et politiques de son époque. Au début des années 1980, Penck quitte la RDA pour l’Allemagne de l’Ouest, profondément déçu de son pays et de cette Allemagne de l’Est qui va même lui refuser le statut d’artiste : « L’Est m’a recraché, l’Ouest ne m’a pas encore avalé… » Son langage pictural émerge comme une réponse à un contrôle politique et social pour donner une voix à l’individu au sein du collectif. Il va trouver dans l'abstraction et dans sa propre langue des signes un moyen de dépeindre le monde tel qu’il est.

Après son extradition, Penck devient l’une des figures les plus importantes de la nouvelle figuration allemande aux côtés d’Immendorff, Baselitz et Lüpertz et une véritable icône de sa génération. Il voyage à Paris, en Israël, avant de s’installer en Irlande. Ses œuvres sont montrées dans des galeries et musées de renom dans les années 1980 : notamment à la fameuse exposition Zeitgeist au musée Martin Gropius Bau à Berlin ainsi que l’exposition New Art présentée à la Tate en 1983. Michael Werner, célèbre galeriste allemand, a été l’un des premiers à découvrir le talent brut de Penck et lui offrira sa première exposition personnelle dans les années 1960. Outre la galerie Michael Werner, Konzept est également passée par la galerie Sonabend, qui sera la première à lui offrir une exposition outre-Atlantique. L’expressivité emblématique de Penck continue de surprendre et de nombreuses rétrospectives et expositions lui sont aujourd’hui dédiées.

A self-taught artist, passionate drummer, film-maker and poet, the man born as Ralf Winkler was better known by the pseudonyms Mike Hammer, T.M., then A.R. Penck. He was one of the central figures in the generation of German artists that emerged in the 1970s in Europe. The Dresden native moved to Berlin, East Germany, in 1963 and stayed until political tension forced him to move west. He adopted the name A.R. Penck to avoid having his works confiscated. (His pseudonym was inspired by the Dresden scientist Albrecht Penck, to which he added an R in a nod to his own given name).

His singular, graphic vocabulary filled with symbolic and iconographic abbreviations drew on graffiti and cave paintings, whose prehistoric origins he set out to explore: “I had to cut my own path through many layers of information and through the entire history of art; that is how I ended up at the ice age of cave painting”. He proposed a novel vision of painting that translated to a new language made up of text, symbols and graphic icons which he dubbed “Standart”. The artist introduced this concept in his work beginning in the 1960s. It was simultaneously a repository of signs, a communication system and an attempt to systematically classify visual actions and interactions, which he viewed as a positive contribution to socialism. The gestural spontaneity and the graphical intensity that characterise his work conceal the artist’s conceptual sophistication.

Produced in 1982, Konzept is a vibrant example of the artist’s coded, schematic vocabulary. A large figure stands before us, arms spread and palms facing us. The artist’s emblematic figures and forms are inked in black to give structure to this life-size canvas. The shapes include floating arrows, crosses, dashes, eyes, a face and other, more mysterious forms. Penck creates these energetic, graphic markings in the deepest of blacks to evoke a lively scene on a stark white background. The powerful wide lines and blocks brushed on by the artist recall the primitive style and Art Brut. Penck give us a strong canvas that saturates the pictorial space by employing his pictograms and symbols to tackle the social and political problems of his day. In the early 1980s, Penck left the GDR for West Germany, deeply disappointed in his country and an East German regime that even refused to grant him the status of artist: “The East spit me out, the West had not yet swallowed me up...” His pictorial language emerged as a response to political and social control to give a voice back to the individual within the group. Abstraction and his own sign language gave him a way to depict the world as it was.

After his extradition, Penck became one of the most important artists in German new figuration, alongside Immendorff, Baselitz and Lüpertz, and a true icon for his generation. He travelled to Paris and Israel before settling in Ireland. His works were exhibited in prestigious galleries and museums in the 1980s, including the famous Zeitgeist show at the Martin Gropius Bau Museum in Berlin and the New Art exhibition organised at the Tate in 1983. Michael Werner, a prominent German gallery owner, was one of the first to discover Penck’s raw talent and gave him his first solo show in the 1960s. In addition to Michael Werner’s gallery, Konzept was also seen at the Sonabend gallery, which organised Penck’s first exhibition across the Atlantic. Penck’s characteristic expressiveness continues to surprise and there are now many retrospectives and exhibits devoted to his work.

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