PENDULE MONUMENTALE A L'ELEPHANT
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PENDULE MONUMENTALE A L'ELEPHANT

PROBABLEMENT DE LA FIN DU XVIIIe SIECLE, LA BASE ASSOCIEE

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PENDULE MONUMENTALE A L'ELEPHANT
PROBABLEMENT DE LA FIN DU XVIIIe SIECLE, LA BASE ASSOCIEE
En bronze patiné, ciselé et doré, le cadran émaillé et signé Chles le Roy / AParis, surmonté d'un Amérindien, le tout reposant sur le dos d'un éléphant se tenant debout sur une terrasse rocheuse, la base rectangulaire ceinte d'une frise d'entrelacs ponctuée d'agrafes feuillagées, le mouvement associé et signé Chles le Roy AParis ; probablement avec un mécanisme musical à l'origine
H. 80 cm. (31 1⁄2 in) ; L.: 49 cm. (19 1⁄4 in.) ; P.: 32 cm. (12 1⁄2 in.)
Provenance
Collection Gabrielle Chanel dite Coco Chanel (selon la documentation d'Hubert de Givenchy);
Collection Hervé et Gérard Mille;
Galerie Didier Aaron, Paris.
Literature
Bibliographie comparative :
« Hommage à un grand amateur », Connaissance des Arts, n° 163, septembre 1965, p. 7.
P. Verlet, Les Bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 2003, p. 199, fig. 228.
D. Alcouffe, A. Dion et G Mabille, Les bronzes d'ameublement du Louvre, Dijon, 2004, p. 142, n°67.
Special notice
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Further details
A FRENCH MONUMENTAL ORMOLU AND PATINATED-BRONZE ELEPHANT MANTEL-CLOCK, PROBABLY LATE 18TH CENTURY, THE BASE OF LATER DATE

Brought to you by

Paul Gallois
Paul Gallois Head of European Furniture

Lot Essay

Provenant probablement de la collection personnelle de Coco Chanel, cette pendule monumentale à l’éléphant illustre le véritable engouement qu’a connu Paris au milieu du XVIIIe siècle pour la représentation du fascinant pachyderme. Cette pendule a notamment pour particularité de choisir une représentation plutôt rare. En effet, nombreux sont les exemples d’éléphants inspirés de ceux de la manufacture de porcelaine de Meissen, ou ceux fondus par les bronziers Jean-Joseph de Saint-Germain ou Jacques et Philippe Caffieri dans le style Louis XV.
Si les éléphants des pendules Louis XV des Saint-Germain et consorts présentent une physionomie plus ou moins fantaisiste, c’est le naturalisme de ce pachyderme qui s’affirme d’emblée. Le bronzier qui en est l’auteur a dû examiner de près un spécimen vivant ou naturalisé, ou bien s’inspirer d’une gravure représentant un éléphant. L’exotisme en vogue en Europe à la fin du XVIIe et durant tout le XVIIIe siècle (encore souligné par la figure de l’amérindien qui coiffe la boîte de pendule) a apporté avec lui un goût pour les animaux sauvages et lointains. À Versailles, la ménagerie construite et réunie par Louis XIV en est le meilleur exemple, faisant de la résidence royale un conservatoire d’espèces exotiques mais aussi un centre d’attraction et de fascination soutenant le pouvoir royal. En 1668, le roi du Portugal offrit un éléphant (femelle) du Congo à Louis XIV en cadeau diplomatique, qui devait mourir en 1681. Louis XV délaissa plutôt la ménagerie de son prédécesseur et l’on ne trouve pas d’éléphant vivant à Paris avant 1772, date à laquelle la ménagerie royale de Versailles accueille un éléphant d’Asie que l’on avait fait venir d’Inde avec son cornac. C’est l’entreprise du comte de Buffon pour catégoriser les espèces naturelles, dans cet esprit universaliste des Lumières, qui renferme le modèle exact de l’éléphant. On conserve le dessin au crayon, encre et lavis ayant servi à la planche illustrant « l’éléphant » dans l’Histoire naturelle générale et particulière publiée par Buffon à partir de 1764 (Paris, Bibliothèque nationale de France, RESERVE JB-23 (C)-BOITE FOL) : il est signé Jacques de Sève, et daté de 1762.

Deux exemplaires de ce modèle sont identifiés. Celle passée en vente chez Christie’s, Monaco, 12 décembre 1999, lot 821 ou encore celle de la collection du duc de Marlborough à Blenheim Palace passée ensuite dans celle du marchand parisien César de Hauke (décédé en 1965). Cette dernière pendule est illustrée dans le Connaissance des Arts de septembre 1965 (op. cit.). Elément très intéressant ici : la pendule de Blenheim Palace est signée de Caffieri-même et serait datée (date malheureusement non précisée dans l’article).
La datation stylistique de ce modèle, tout comme la signature de Caffieri, qui était une pratique fréquente pour Philippe Caffieri, le jeune (1714-1774), ne laissent aucun doute sur la paternité de ce modèle (son père Jacques étant mort en 1755). L’association entre le père et le fils avait déjà un modèle très intéressant de pendule à l’éléphant sur une terrasse, supportant le tambour de la pendule surmonté d’un singe, modèle décrit dans l’atelier des Caffieri dès 1747 et encore en 1755 (voir l’exemplaire vendu chez Christie’s, Paris, 19 décembre 2007, lot 350). Près de dix ans plus tard, Philippe Caffieri reprend ce modèle en le mettant au goût du jour : il suit de près les avancées de l’histoire naturelle avec le modèle de l’éléphant, naturaliste, et celles du goût en proposant un tambour et ses ornements « à la grecque », dans le style Transition. D’ailleurs, l’emploi des lourdes guirlandes de festons de laurier, retenues par des têtes de caprinés sont des éléments récurrents dans les œuvres signées par Philippe Caffieri : les guirlandes sont l’élément majeur des bras de lumière livrés par lui pour le roi de Pologne (voir J. P. Getty Museum, inv. 82.DF.35, P. Verlet, op. cit.) ; et les têtes de bouc avec guirlandes se retrouvent sur la paire de vases conservés au musée du Louvre (inv. OA 11381, D. Alcouffe, et al., op. cit.).
Fils de Jacques Caffieri, fondeur-ciseleur des bâtiments du Roi, le jeune artisan fut reçu maître fondeur-ciseleur le 20 février 1743, puis sculpteur de l'académie de Saint-Luc et sculpteur-ciseleur ordinaire du roi en décembre 1755. Le stock du ciseleur fut inventorié en 1755, à la mort de son père, et était encore entièrement de goût rocaille. Les premiers bronzes à l’antique, dont il fut l’un des meilleurs représentants, furent exécutés notamment pour le collectionneur Lalive de Jully aux environs de 1756-1757 d’après des dessins de Le Lorrain.

Les archives d’Hubert de Givenchy indiquent que cette pendule avant de rejoindre l’hôtel d’Orrouer, appartenait à Hervé Mille qui la tenait lui-même de son amie Gabrielle Chanel (1883-1971) sans plus de précision malheureusement. Les intérieurs privés du 31 rue Cambon étaient réputés, photos d’archive à l’appui, pour leur joyeux et riche dialogue entre antiquité et modernité à travers les nombreuses tables, laques, vases et autres bibelots, lustres, paravents, etc. Chanel aurait peut-être alors offert la pendule à son ami journaliste et directeur de Paris-Match, Hervé Mille (1909-1993). Cette pendule apparaît en effet sur des photos d’archive, posée sur un bureau mazarin dans un salon rue de Varenne, écrin de la collection des frères Mille savamment orchestrée par Gérard, alors décorateur.

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