Lot Essay
Ce très grand et élégant bureau encore inspirées des bureaux de la Régence, des fils Boulle et de Charles Cressent illustre l'évolution de la typologie de ce meuble qu'est le bureau plat qui trouvera ses lettres de noblesse sous le règne de Louis XV.
C’est vers Bernard van Risenburgh II, identifié sous l’estampille BVRB, qu’il faut se tourner pour trouver des bureaux plats présentant des similitudes formelles et ornementales. Au-delà ses dimensions hors-normes, il est possible de l’intégrer à un corpus de meubles estampillés BVRB : le chef-d’œuvre de cette production est sans doute le bureau du Dauphin (château de Versailles, inv. GME 11108), livré au moment du mariage de Louis-Ferdinand, fils de Louis XV avec l’infante Marie-Thérèse-Raphaëlle d’Espagne, le 23 février 1745. Pour son ameublement, le Garde-Meuble s’adressa au marchand-mercier Thomas-Joachim Hébert, qui compléta les livraisons de l’ébéniste ordinaire du roi vieillissant, Antoine-Robert Gaudreaus (mort en 1746). Hébert faisait alors travailler les meilleurs ébénistes de Paris, renouvelant les formes, à l’instar de Bernard II van Risenburg, dont il se réservait la majorité de la production. Il faut également mentionner un bureau plat conservé au J. P. Getty Museum à Los Angeles (inv. 78.DA.84) estampillé BVRB, JME et portant le poinçon « C » couronné indiquant une production entre 1745 et 1749. On y retrouve la même courbe de ceinture de tiroirs, le même emplacement des bronzes d’ornement qui s’intègrent parfaitement et soulignent les galbes de la rocaille. Mais l’ouvrage le plus proche de notre bureau est certainement le bureau plat plaqué d’ébène conservé au Metropolitan Museum de New York (inv. 2019.283.5). Un autre bureau de ce modèle (ancienne collection Madame André Saint) est reproduit dans J. Nicolay, L’art et la manière des maîtres ébénistes français du XVIIIe siècle, Paris, 1982, t. 1 (BVRB, fig. C). Alexandre Pradère publie par ailleurs un autre bureau, estampillé BVRB et F.L. (pour François Lieutaud) ayant appartenu vers 1746 à Richard Arundale (Allerdon Park, Yorkshire) présentant une ornementation de bronze (entrées de serrure, chutes…) et une structure générale que l’on peut rapprocher du présent bureau. D’une manière générale, les chutes à double cartouche rocaille superposé entouré de vagues se retrouve dans plusieurs œuvres attribuées à BVRB, tout comme dans certains meubles d’Antoine-Robert Gaudreaus, ébéniste ordinaire de la Couronne (notamment sur le bureau plat livré en 1744 pour Louis XV à Choisy, originellement plaqué de laque noire conservé aux Archives nationales à Paris, et sur la commode en laque de la chambre de la Dauphine à Versailles).
C’est vers Bernard van Risenburgh II, identifié sous l’estampille BVRB, qu’il faut se tourner pour trouver des bureaux plats présentant des similitudes formelles et ornementales. Au-delà ses dimensions hors-normes, il est possible de l’intégrer à un corpus de meubles estampillés BVRB : le chef-d’œuvre de cette production est sans doute le bureau du Dauphin (château de Versailles, inv. GME 11108), livré au moment du mariage de Louis-Ferdinand, fils de Louis XV avec l’infante Marie-Thérèse-Raphaëlle d’Espagne, le 23 février 1745. Pour son ameublement, le Garde-Meuble s’adressa au marchand-mercier Thomas-Joachim Hébert, qui compléta les livraisons de l’ébéniste ordinaire du roi vieillissant, Antoine-Robert Gaudreaus (mort en 1746). Hébert faisait alors travailler les meilleurs ébénistes de Paris, renouvelant les formes, à l’instar de Bernard II van Risenburg, dont il se réservait la majorité de la production. Il faut également mentionner un bureau plat conservé au J. P. Getty Museum à Los Angeles (inv. 78.DA.84) estampillé BVRB, JME et portant le poinçon « C » couronné indiquant une production entre 1745 et 1749. On y retrouve la même courbe de ceinture de tiroirs, le même emplacement des bronzes d’ornement qui s’intègrent parfaitement et soulignent les galbes de la rocaille. Mais l’ouvrage le plus proche de notre bureau est certainement le bureau plat plaqué d’ébène conservé au Metropolitan Museum de New York (inv. 2019.283.5). Un autre bureau de ce modèle (ancienne collection Madame André Saint) est reproduit dans J. Nicolay, L’art et la manière des maîtres ébénistes français du XVIIIe siècle, Paris, 1982, t. 1 (BVRB, fig. C). Alexandre Pradère publie par ailleurs un autre bureau, estampillé BVRB et F.L. (pour François Lieutaud) ayant appartenu vers 1746 à Richard Arundale (Allerdon Park, Yorkshire) présentant une ornementation de bronze (entrées de serrure, chutes…) et une structure générale que l’on peut rapprocher du présent bureau. D’une manière générale, les chutes à double cartouche rocaille superposé entouré de vagues se retrouve dans plusieurs œuvres attribuées à BVRB, tout comme dans certains meubles d’Antoine-Robert Gaudreaus, ébéniste ordinaire de la Couronne (notamment sur le bureau plat livré en 1744 pour Louis XV à Choisy, originellement plaqué de laque noire conservé aux Archives nationales à Paris, et sur la commode en laque de la chambre de la Dauphine à Versailles).