COMMODE D'EPOQUE LOUIS XIV
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COMMODE D'EPOQUE LOUIS XIV

ATTRIBUEE A NICOLAS SAGEOT, DEBUT DU XVIIIe SIECLE

Details
COMMODE D'EPOQUE LOUIS XIV
ATTRIBUEE A NICOLAS SAGEOT, DEBUT DU XVIIIe SIECLE
En marqueterie Boulle d'écaille de tortue et de laiton, placage d'ébène, le plateau centré d'un médaillon orné d'une scène de chasse au lièvre, à décor de volutes, de grotesques, oiseaux fantastiques, arabesques et chimères ailées, les côtés centrés de masques d'hommes barbus, la façade ouvrant à quatre tiroirs, les pieds en enroulements ; le tablier associé
H.: 83 cm. (32 3⁄4 in.) ; L. 131 cm. (51 1⁄2 in.) ; P.: 64 cm. (25 in.)
Provenance
Galerie Maurice Segoura, Paris, avril 1981.
Literature
P. Grand, « Le Mobilier Boulle et les ateliers de l’époque », in LEstampille lObjet dArt, n. 266, fevrier 1993, pp. 48-70.
Bibliographie comparative :
C. Demestrescu, Les ébénistes de la Couronne sous le règne de Louis XIV, Lausanne, 2021, p. 287.
Further details
A LOUIS XIV ORMOLU-MOUNTED AND TORTOISESHELL BOULLE MARQUETRY D-SHAPPED COMMODE, ATTRIBUTED TO NICOLAS SAGEOT, EARLY 18TH CENTURY

Lot Essay

Cette spectaculaire commode du tout début du XVIIIe siècle est un remarquable exemple de marqueterie de première partie dont l’intelligence de la composition et l’originalité de l’iconographie nous permettent de la rapprocher de l’œuvre d’un des plus importants ébénistes de son temps : Nicolas Sageot.

Nicolas Sageot (1666-1731)

Le style richement orné de cette commode découle de l'œuvre du célèbre ébéniste du Roi André-Charles Boulle (1642-1732) qui a popularisé la pratique de l'incrustation de meubles en placage d'ébène, de laiton, d’écaille de tortue et de corne teintée à la cour de Louis XIV. Bien que Boulle ait donné son nom à cette technique, elle fut employée par plus d’un ébéniste au début du XVIIIe siècle dont Aubertin Gaudron (mort en 1713), Noël Gérard (1685-1736) et Nicolas Sageot à qui nous pouvons attribuer cette commode.
Nicolas Sageot est reçu à la maîtrise en 1706. Il possède l’un des ateliers les plus importants de Paris, avec André-Charles Boulle, où il fait recourt à des alloués comme Denis Philibert Gaudreaus (frère du célèbre Robert), ou encore au marqueteur Toussaint Devoye dont il adapte les décors à ses meubles. Son enseigne Soufflet royal installée à l’angle de la rue de la Roquette et de la Grande-Rue du Faubourg Saint-Antoine propose ainsi à la vente une multitude de meubles luxueux (bureaux, armoires, commodes), tous en marqueterie Boulle de cuivre et d’écaille de tortue, à des prix très importants et très proches de ceux pratiqués alors par Boulle. Citons par exemple un bureau Mazarin conservé au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris (inv. ODUT1500) portant la singulière estampille circulaire de Nicolas Sageot.

Le succès d’un modèle

La majorité des commodes de ce type attribuées à Sageot adoptent un décor de marqueterie très similaire voir identique à notre présent lot. La marqueterie est classiquement inspirée des dessins gravés de Jean Berain (1640-1711) composés de grotesques, oiseaux fantastiques, arabesques, chimères ailées, etc. Les tiroirs s’ornent ici d’un motif à petit vase fleuri posé sur deux enroulements d’où sortent de larges rinceaux desquels pendent deux délicats fleurons. Parallèlement à cela différents types de plateaux apparaissent dans sa production. Nous connaissons aujourd’hui celui présentant Le triomphe de Bacchus enfant directement inspiré des dessins de Berain ainsi que celui qui figure sur notre présente commode représentant un médaillon ovale où figure une scène champêtre entouré d’un décor de rinceaux, guirlandes et de pampres. Il semble que Nicolas Sageot possédait plusieurs planches gravées de Berain qu’il réutilisera tout à long de sa carrière puisqu’en effet nous retrouverons plus tard ce plateau sur une commode plus tardive dite à la régence (P. Grand, « Le Mobilier Boulle et les ateliers de l’époque », in LEstampille lObjet dArt, n. 266, fevrier 1993, p. 61, ill.).
Ce corpus de commodes est très fourni témoignant du grand succès de ce modèle. Plusieurs d’entre elles attribuées à Sageot et passées en ventes publiques sont d’ailleurs très proches de notre présent lot tant dans leur forme que dans leur décor. Citons deux commodes parfaitement identiques dans le décor du plateau et des tiroirs, l’une en première partie l’autre en contrepartie. La première est passée en vente chez Sotheby’s à Monaco le 16 juin 1990 (P. Grand, opus .cit., p. 61, ill.) et la seconde chez Christie’s à New York le 21 octobre 1977, lot 31. Deux autres en contrepartie aux tiroirs identiques mais surmontées d’un plateau différents sont également passées en vente. L’une provenant de la collection Thyssen chez Christie’s à Londres le 14 décembre 2000, lot 320 et l’autre conservée dans la même famille depuis le XVIIIe siècle, les Dalrymple of Hailes, Lord of Hailes vendue chez Christie’s à Londres le 5 juillet 2018, lot 124.

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