STATUE BIOMA
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STATUE BIOMA

CRIQUE WAPO, RÉGION DU FLEUVE ERA, GOLFE DE PAPOUASIE, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

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STATUE BIOMA
CRIQUE WAPO, RÉGION DU FLEUVE ERA, GOLFE DE PAPOUASIE, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE
Hauteur : 83.5 cm. (32 7/8 in.)
Provenance
Collection Paul Wirz (1892-1955), Bâle
Alain Schoffel, Paris
Collection Béatrice et Patrick Caput, Paris, acquis avant 1989
Literature
Meyer, A., Oceanic Art. Ozeanische Kunst. Art océanien, Cologne, 1995, p. 120, n° 106
Further details
BIOMA FIGURE, WAPO CREEK, ERA RIVER REGION, GULF OF PAPUA, PAPUA NEW GUINEA

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

UNE PRÉSENCE PUISSANTE : BIOMA DU GOLFE DE PAPOUASIE
par Virginia-Lee Webb

Les arts traditionnels du golfe de Papouasie se distinguent par une prolifération de représentations humaines. Tantôt amicales, féroces, charmantes ou animées, ces figures anthropomorphes couvrent une large palette de styles et de modes d’abstraction dans toutes les cultures de cette région. Ces personnages sont représentés sous de multiples formes sur des planches votives en deux dimensions, communément appelées gope, mais aussi sur les statues bioma, autre forme figurative caractéristique, dont cette sculpture offre un exemple rare et exceptionnel.

Les bioma sont originaires des régions du fleuve Era et de l’île d’Urama. Les grandes maisons longues étaient d’importantes structures au sein des clans. Les hommes vivaient séparés des femmes et des enfants. Ils étaient « responsables des rituels et de l’interaction avec le monde des esprits au nom de toute la communauté » (cf. Welsch, R., Coaxing the Spirits to Dance: Art and Society in the Papuan Gulf of New Guinea, Hanover, 2006, p. 9). Les sanctuaires du clan étaient installés dans des espaces individuels, ou cubicules, le long des murs intérieurs de ces habitations. Ces sanctuaires comportaient généralement « un mur d’imunu (esprits du clan) » avec lequel les hommes interagissaient pour le bien de leur famille et de leur communauté (Ibid, p. 11). Les bioma et les planches votives gope incarnaient les esprits du clan qui, depuis le sanctuaire, observaient leur propriétaire/membre du clan. Ces sanctuaires étaient composés de bioma, de planches votives, voire parfois de crânes de crocodiles et d’humains. Des photographies prises à quelques années d’intervalle dans les années 1930 par le collectionneur et ethnologue Paul Wirz ainsi que le photographe et auteur John W. Vandercook montrent sur ces sanctuaires ouverts des gope, au-dessus de rangées de bioma eux-mêmes disposés sur des crânes de crocodiles peints et ornés.

Plus rares, les grands bioma, tels que cette sculpture, représentent le corps humain sous une forme abstraite et minimaliste. Les bras sont généralement sculptés dans une position curviligne. Ils sont pliés au niveau du coude, les avant-bras levés pour suggérer le mouvement. Ici, les épaules du personnage sont arrondies et relevées. On peut imaginer le bioma en train de recevoir l’esprit en un élan puissant. Les bras renversés dans un vaste mouvement sont terminés par des mains abstraites et pointues, tournées vers le ciel. Les motifs emblématiques, étaient facilement identifiables par les membres du clan. Si les bioma de petite taille possèdent des membres fins et plus anguleux, les grands modèles, tels que ce puissant bioma, ont des jambes courtes, épaisses et légèrement arquées. L’organe sexuel masculin est représenté à l’entrejambe. Sur le torse, un dessin linéaire d’une grande inventivité reflète les organes internes et la structure du squelette. Des motifs presque symétriques sont employés dans les sections plus larges, qui étaient peintes à l’aide de pigments blancs, noirs et rouge ocre. Si le corps de ce bioma semble joyeux et en mouvement, l’expression de son visage présente des émotions équivoques. Ses yeux sont grand ouverts, et son large sourire grimaçant dévoile des dents indiquées par des entailles dans les lèvres.

Mouvement, beauté, raffinement, force et puissance : autant d’éléments incarnés dans ce remarquable bioma, donnant accès à des esprits claniques puissants et importants.

A POWERFUL PRESENCE: BIOMA FROM THE PAPUAN GULF
by Virginia-Lee Webb

A classic feature seen in the traditional arts of the Papuan Gulf is the proliferation of human imagery. Friendly, ferocious, charming and animated, the range of styles and abstraction runs the gamut across all of the region’s cultures. While representations of figures in multiple styles are seen on the area’s two-dimensional spirit boards generically known as gope, another unique figurative form is the bioma, of which this sculpture is a rare and exceptional example.

Bioma originate from the Era River and Urama Island areas. Longhouses were important structures in the community. Men lived apart from women and children and "were responsible for rituals and interacting with the spirit world on behalf of the entire community" (cf. Welsch, R., Coaxing the Spirits to Dance: Art and Society in the Papuan Gulf of New Guinea, Hanover, 2006, p. 9). It is in the individual living spaces or cubicles that lined the interior sides of these longhouses where clan shrines were created. These shrines typically had “a wall of imunu (clan spirits)” that men interacted with for the benefit of their families and community (Ibid, p. 11). Bioma and gope spirit boards were the embodiment of clan spirits that literally looked down from the shrine on its owner/member. Bioma, spirit boards, and sometimes crocodile and human skulls were part of these shrines. Photographs made a few years apart in the 1930s by the collector and ethnologist Paul Wirz and the photographer and author John W. Vandercook show these shrines on open platforms with rows of bioma among the gope at the bottom of the platform placed on top of painted and decorated crocodile skulls.

The rarer large bioma like this example, depict the perimeter of the human body in an abstract and minimal form. In these larger bioma, typically the arms are carved in a curvilinear position bent at the elbow with forearms raised indicating movement. Here the figure’s shoulders appear rounded and raised. One can imagine the bioma receiving the spirit in one burst full of power. The arms drop in a wide movement then terminate with abstract pointed hands that turn upward. Design elements were emblematic and easily recognizable to respective clan members. Smaller bioma had thinner more angular limbs. Classic to this large and powerful bioma, he has short, thick and slightly curved legs with the male sex organ depicted at center. The torso has an inventive linear design indicating the internal organs and skeletal structure. Nearly symmetrical design elements are employed in wider sections that were painted in white, black and red ochre pigments. While the body of these bioma appear joyous in movement, the facial expression reflects a duality of emotion. He has open eyes and a wide grinning smile that reveals teeth indicated by notches in the lips.

Movement, beauty, gentility, strength and power are all embodied in this remarkable bioma providing access to powerful and important clan spirits.

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