Lot Essay
Par l’intelligence de ses lignes, son sens du dessin, le parfait équilibre entre la rigueur du mouvement et la générosité de la sculpture ainsi que par sa qualité d’exécution supérieure, ce siège, ayant très probablement fait partie des collections de Charles-Maurice de Talleyrand, est caractéristique du meilleur de la production de Georges Jacob au dernier quart du XVIIIe siècle.
Georges Jacob (1739-1814) : génie de son temps
Le plus célèbre mais surtout le plus prolifique de tous les menuisiers en sièges du XVIIIe siècle français, Georges Jacob produisit depuis le règne de Louis XV jusqu’au Consulat une quantité incalculable de sièges de tous types et de tous styles confondus. Au premier rang de sa riche et impressionnante clientèle figurait la famille royale bien sûr mais également de hauts dignitaires de la société comme Charles-Maurice de Talleyrand a qui a très probablement appartenu notre somptueux fauteuil. Il signe ici une réalisation impeccable, emprunte de grandeur, à la hauteur de ses livraisons pour les plus grandes maisons royales. Soucieux du détail, Jacob s’assurait que chacun de ses ensembles demeurent uniques. En revanche il s’amusait bien volontiers à reprendre certains ornements afin de les adapter à sa nouvelle création. Nous pouvons de ce fait mettre en parallèle notre lot avec le fauteuil livré pour le Comte d’Artois en 1778-79 pour le salon des Bains du Château de Bagatelle (Vente Artcurial, Paris, 12 juillet 2021, lot 30). Nous retrouvons en effet ce même foisonnement et cette même délicatesse de sculpture particulièrement visibles à travers les chutes de laurier des consoles d’accotoirs que viennent habiller l’ensemble de notre présent lot.
Le mobilier de Talleyrand (1754-1838)
Aujourd’hui plusieurs éléments tendent à confirmer l’hypothèse que ce fauteuil faisait partie d’un ensemble plus important ayant appartenu à Charles-Maurice de Talleyrand.
Homme aux mille vies Talleyrand occupera tout au long de son existence des postes de pouvoir sous la plupart des régimes successifs que la France connaît à l’époque et dont il sera le témoin privilégié. Poussé par sa famille vers une carrière ecclésiastique il sera nommé en 1788 évêque d’Autun, rôle qu’il ne jouera que très peu de temps puisqu’il renoncera bien vite à la prêtrise en quittant le clergé durant la Révolution pour y mener une vie plus laïque. Député aux Etats généraux sous l’Ancien Régime, président de l’Assemblée nationale pendant la Révolution, ministre sous le Directoire, le Consulat et le Premier Empire puis ambassadeur sous la Monarchie de Juillet, il sera le témoin des couronnements de Louis XVI, Napoléon Ier et Charles X. Réputé pour sa conversation, son esprit et son intelligence il mènera une vie fastueuse entre l’Ancien Régime et le début du XIXe siècle. Surnommé le diable boiteux en raison de son pied bot il sera décrit à la fois comme traître cynique plein de vices ou au contraire comme dirigeant visionnaire soucieux d’harmonie et de raison ; une ambivalence dont il avait d’ailleurs lui-même parfaitement conscience :
On dit toujours de moi ou trop de mal ou trop de bien ; je jouis des honneurs de l'exagération. (cité dans G. Lacour-Gayet, Talleyrand, 1990).
Qu’il soit admiré ou détesté par ses contemporains, il suscitera tout au long de sa vie un grand intérêt et aujourd’hui encore il reste l’objet de nombreuses études historiques et artistiques. En homme d’Etat influent son fidèle ami le baron Gérard fera de lui un sublime portrait pouvant aujourd’hui être admiré au Metropolitan Museum of Art de New York (Inv. 2012.348). Nous retrouvons Talleyrand dans un intérieur fastueux qui se veut être son bureau officiel marqué par un décor totalement néo-classique témoignant de son goût assumé pour l’Ancien Régime. Il affirmait d’ailleurs lui-même que Celui qui n’a pas vécu au dix-huitième siècle avant la Révolution ne connaît pas la douceur de vivre et ne peut imaginer ce qu’il peut y avoir de bonheur dans la vie (cité dans E. de Waresquiel, Talleyrand, Dernières nouvelles du diable, Paris, 2011, p. 37).
Sur ce portrait nous reconnaissons son bureau personnel réalisé par Pierre Garnier entre 1762 et 1765. Nous retrouvons ce bureau quelques années plus tard chez ses héritiers au château de Sagan. Il est en effet représenté sur une gouache dépeignant le salon de famille sur laquelle nous retrouvons ce bureau au côté du portrait du Met. Bien que présenté ici comme un siège quasi-d ‘apparat, nous savons aujourd’hui qu’il faisait partie d’un ensemble plus important dont nous connaissons une paire en suite. Cette paire est illustrée dans l’ouvrage de R.T. Costantino (How to Know French Antiques, Université du Michigan, 1961) et porte une étiquette Chambre à coucher de la Princesse. Il pourrait tout à fait s’agir de la Princesse de Bénévent également épouse de Talleyrand en 1806, nous laissant supposer que ce fauteuil faisait bel et bien partie d’un mobilier de salon ou de chambre alors bien plus conséquent.
Une postérité majeure
Signalons l’intéressant mobilier de salon de style Louis XVI qui a été réalisé d’après le modèle du présent siège durant la seconde moitié du XIXe siècle afin de présenter un fabuleux ensemble de tapisseries de la manufacture royale de Beauvais d’époque Louis XVI. Ces tapisseries, représentant les cinq continents, ont probablement été tissées pour être offertes par Louis XVI à George Washington. L’ensemble comprend quatre tentures et vingt-huit panneaux de garniture pour sièges. Deux fauteuils et un canapé garnis de ces tapisseries figurent désormais dans les collections du Metropolitan Museum of Art à New York (Inv. 1978.404.8a–c) qui en a fait l’acquisition en 1978.
With its sensitivity of form, strong design, perfect balance between rigorous movement and generosity of sculpture, as well as its superior quality of execution, this chair, most likely part of the collection of Charles-Maurice de Talleyrand, is characteristic of the best of Georges Jacob's production in the last quarter of the 18th century.
Georges Jacob (1739-1814): a genius of his time
The most famous and the most prolific of all 18th century French chair makers, Georges Jacob produced an incalculable quantity of chairs of all types and styles from the reign of Louis XV until the Consulat. His rich and impressive clientele included the royal family as well as dignitaries like Charles-Maurice de Talleyrand, to whom this sumptuous armchair most probably belonged. This chair is an impeccable realization, full of grandeur and was executed at the height of his deliveries for the royal household. Jacob was particularly concerned with detail and made sure that each of his sets remained unique but he was happy to reuse certain motifs and adapt them to new creations. We can therefore compare the present lot with the armchair delivered for the Comte d'Artois in 1778-79 for the salon des Bains of the Château de Bagatelle (Artcurial sale, Paris, July 12, 2021, lot 30). Indeed, we find the same abundance and delicacy of sculpture, particularly visible in the laurel trails of the arm supports that adorn the present lot.
Talleyrand’s furniture (1754-1838)
Several elements tend to confirm the hypothesis that this armchair was part of a larger ensemble that belonged to Charles-Maurice de Talleyrand.
A man of a thousand lives, Talleyrand held positions of power throughout his life under most of the successive regimes controlling France and was a privileged witness to them. In 1788, his family pushed him towards an ecclesiastical career, and he was appointed Bishop of Autun, a role he would play for only a short time as he soon gave up the priesthood and left the clergy during the Revolution to lead a more secular life. He was a deputy to the Estates General during the Ancien Régime, president of the National Assembly during the Revolution, minister during the Directory, the Consulate and the First Empire, then ambassador during the July Monarchy. He witnessed the coronations of Louis XVI, Napoleon I and Charles X. Renowned for his conversation, wit and intelligence, he led a sumptuous and extravagant life. Nicknamed the lame devil because of his club foot, he is described both as a cynical traitor full of vices or to the contrary as a visionary leader concerned with harmony and reason; an ambivalence of which he himself was perfectly aware:
They always say of me either too much evil or too much good; I enjoy the honours of exaggeration. (quoted in G. Lacour-Gayet, Talleyrand, 1990).
Whether he was admired or hated by his contemporaries, he aroused great interest throughout his life and even today he remains the subject of numerous historical and artistic studies. His friend Baron Gérard painted a portrait of the influential statesman that can be admired today at the Metropolitan Museum of Art in New York (Inv. 2012.348). It depicts Talleyrand in a sumptuous interior intended to be his office, marked by a complete neo-classical décor that testifies to his taste for the Ancien Régime. He himself stated that He who has not lived in the eighteenth century before the Revolution does not know the sweetness of life and cannot imagine what happiness there can be in life (quoted in E. de Waresquiel, Talleyrand, Dernières nouvelles du diable, Paris, 2011, p. 37).
The portrait shows his personal desk made by Pierre Garnier between 1762 and 1765. This desk is again depicted a few years later in a gouache of his descendants’ castle in Sagan which depicts the family salon containing the desk next to the Met portrait. Although it is shown here as unique chair, we now know that it was part of a larger set of which we know a pair en suite. This pair is illustrated in R.T. Costantino (How to Know French Antiques, University of Michigan, 1961) and is labelled Chambre à coucher de la Princesse. It could well be the Princesse de Bénévent who was Talleyrand's wife in 1806, suggesting that this armchair was part of a much larger salon or bedroom set.
A major legacy
An interesting piece of Louis XVI style salon furniture was made after the model of the present chair during the second half of the 19th century in order to fit a fabulous set of tapestries from the royal Beauvais factory from the Louis XVI period. These tapestries, representing the five continents, were probably woven as a gift from Louis XVI to George Washington. The set includes four hangings and twenty-eight panels of upholstery for seats. Two armchairs and a sofa upholstered with these tapestries are now in the collection of the Metropolitan Museum of Art in New York (Inv. 1978.404.8a-c), which acquired them in 1978.
Georges Jacob (1739-1814) : génie de son temps
Le plus célèbre mais surtout le plus prolifique de tous les menuisiers en sièges du XVIIIe siècle français, Georges Jacob produisit depuis le règne de Louis XV jusqu’au Consulat une quantité incalculable de sièges de tous types et de tous styles confondus. Au premier rang de sa riche et impressionnante clientèle figurait la famille royale bien sûr mais également de hauts dignitaires de la société comme Charles-Maurice de Talleyrand a qui a très probablement appartenu notre somptueux fauteuil. Il signe ici une réalisation impeccable, emprunte de grandeur, à la hauteur de ses livraisons pour les plus grandes maisons royales. Soucieux du détail, Jacob s’assurait que chacun de ses ensembles demeurent uniques. En revanche il s’amusait bien volontiers à reprendre certains ornements afin de les adapter à sa nouvelle création. Nous pouvons de ce fait mettre en parallèle notre lot avec le fauteuil livré pour le Comte d’Artois en 1778-79 pour le salon des Bains du Château de Bagatelle (Vente Artcurial, Paris, 12 juillet 2021, lot 30). Nous retrouvons en effet ce même foisonnement et cette même délicatesse de sculpture particulièrement visibles à travers les chutes de laurier des consoles d’accotoirs que viennent habiller l’ensemble de notre présent lot.
Le mobilier de Talleyrand (1754-1838)
Aujourd’hui plusieurs éléments tendent à confirmer l’hypothèse que ce fauteuil faisait partie d’un ensemble plus important ayant appartenu à Charles-Maurice de Talleyrand.
Homme aux mille vies Talleyrand occupera tout au long de son existence des postes de pouvoir sous la plupart des régimes successifs que la France connaît à l’époque et dont il sera le témoin privilégié. Poussé par sa famille vers une carrière ecclésiastique il sera nommé en 1788 évêque d’Autun, rôle qu’il ne jouera que très peu de temps puisqu’il renoncera bien vite à la prêtrise en quittant le clergé durant la Révolution pour y mener une vie plus laïque. Député aux Etats généraux sous l’Ancien Régime, président de l’Assemblée nationale pendant la Révolution, ministre sous le Directoire, le Consulat et le Premier Empire puis ambassadeur sous la Monarchie de Juillet, il sera le témoin des couronnements de Louis XVI, Napoléon Ier et Charles X. Réputé pour sa conversation, son esprit et son intelligence il mènera une vie fastueuse entre l’Ancien Régime et le début du XIXe siècle. Surnommé le diable boiteux en raison de son pied bot il sera décrit à la fois comme traître cynique plein de vices ou au contraire comme dirigeant visionnaire soucieux d’harmonie et de raison ; une ambivalence dont il avait d’ailleurs lui-même parfaitement conscience :
On dit toujours de moi ou trop de mal ou trop de bien ; je jouis des honneurs de l'exagération. (cité dans G. Lacour-Gayet, Talleyrand, 1990).
Qu’il soit admiré ou détesté par ses contemporains, il suscitera tout au long de sa vie un grand intérêt et aujourd’hui encore il reste l’objet de nombreuses études historiques et artistiques. En homme d’Etat influent son fidèle ami le baron Gérard fera de lui un sublime portrait pouvant aujourd’hui être admiré au Metropolitan Museum of Art de New York (Inv. 2012.348). Nous retrouvons Talleyrand dans un intérieur fastueux qui se veut être son bureau officiel marqué par un décor totalement néo-classique témoignant de son goût assumé pour l’Ancien Régime. Il affirmait d’ailleurs lui-même que Celui qui n’a pas vécu au dix-huitième siècle avant la Révolution ne connaît pas la douceur de vivre et ne peut imaginer ce qu’il peut y avoir de bonheur dans la vie (cité dans E. de Waresquiel, Talleyrand, Dernières nouvelles du diable, Paris, 2011, p. 37).
Sur ce portrait nous reconnaissons son bureau personnel réalisé par Pierre Garnier entre 1762 et 1765. Nous retrouvons ce bureau quelques années plus tard chez ses héritiers au château de Sagan. Il est en effet représenté sur une gouache dépeignant le salon de famille sur laquelle nous retrouvons ce bureau au côté du portrait du Met. Bien que présenté ici comme un siège quasi-d ‘apparat, nous savons aujourd’hui qu’il faisait partie d’un ensemble plus important dont nous connaissons une paire en suite. Cette paire est illustrée dans l’ouvrage de R.T. Costantino (How to Know French Antiques, Université du Michigan, 1961) et porte une étiquette Chambre à coucher de la Princesse. Il pourrait tout à fait s’agir de la Princesse de Bénévent également épouse de Talleyrand en 1806, nous laissant supposer que ce fauteuil faisait bel et bien partie d’un mobilier de salon ou de chambre alors bien plus conséquent.
Une postérité majeure
Signalons l’intéressant mobilier de salon de style Louis XVI qui a été réalisé d’après le modèle du présent siège durant la seconde moitié du XIXe siècle afin de présenter un fabuleux ensemble de tapisseries de la manufacture royale de Beauvais d’époque Louis XVI. Ces tapisseries, représentant les cinq continents, ont probablement été tissées pour être offertes par Louis XVI à George Washington. L’ensemble comprend quatre tentures et vingt-huit panneaux de garniture pour sièges. Deux fauteuils et un canapé garnis de ces tapisseries figurent désormais dans les collections du Metropolitan Museum of Art à New York (Inv. 1978.404.8a–c) qui en a fait l’acquisition en 1978.
With its sensitivity of form, strong design, perfect balance between rigorous movement and generosity of sculpture, as well as its superior quality of execution, this chair, most likely part of the collection of Charles-Maurice de Talleyrand, is characteristic of the best of Georges Jacob's production in the last quarter of the 18th century.
Georges Jacob (1739-1814): a genius of his time
The most famous and the most prolific of all 18th century French chair makers, Georges Jacob produced an incalculable quantity of chairs of all types and styles from the reign of Louis XV until the Consulat. His rich and impressive clientele included the royal family as well as dignitaries like Charles-Maurice de Talleyrand, to whom this sumptuous armchair most probably belonged. This chair is an impeccable realization, full of grandeur and was executed at the height of his deliveries for the royal household. Jacob was particularly concerned with detail and made sure that each of his sets remained unique but he was happy to reuse certain motifs and adapt them to new creations. We can therefore compare the present lot with the armchair delivered for the Comte d'Artois in 1778-79 for the salon des Bains of the Château de Bagatelle (Artcurial sale, Paris, July 12, 2021, lot 30). Indeed, we find the same abundance and delicacy of sculpture, particularly visible in the laurel trails of the arm supports that adorn the present lot.
Talleyrand’s furniture (1754-1838)
Several elements tend to confirm the hypothesis that this armchair was part of a larger ensemble that belonged to Charles-Maurice de Talleyrand.
A man of a thousand lives, Talleyrand held positions of power throughout his life under most of the successive regimes controlling France and was a privileged witness to them. In 1788, his family pushed him towards an ecclesiastical career, and he was appointed Bishop of Autun, a role he would play for only a short time as he soon gave up the priesthood and left the clergy during the Revolution to lead a more secular life. He was a deputy to the Estates General during the Ancien Régime, president of the National Assembly during the Revolution, minister during the Directory, the Consulate and the First Empire, then ambassador during the July Monarchy. He witnessed the coronations of Louis XVI, Napoleon I and Charles X. Renowned for his conversation, wit and intelligence, he led a sumptuous and extravagant life. Nicknamed the lame devil because of his club foot, he is described both as a cynical traitor full of vices or to the contrary as a visionary leader concerned with harmony and reason; an ambivalence of which he himself was perfectly aware:
They always say of me either too much evil or too much good; I enjoy the honours of exaggeration. (quoted in G. Lacour-Gayet, Talleyrand, 1990).
Whether he was admired or hated by his contemporaries, he aroused great interest throughout his life and even today he remains the subject of numerous historical and artistic studies. His friend Baron Gérard painted a portrait of the influential statesman that can be admired today at the Metropolitan Museum of Art in New York (Inv. 2012.348). It depicts Talleyrand in a sumptuous interior intended to be his office, marked by a complete neo-classical décor that testifies to his taste for the Ancien Régime. He himself stated that He who has not lived in the eighteenth century before the Revolution does not know the sweetness of life and cannot imagine what happiness there can be in life (quoted in E. de Waresquiel, Talleyrand, Dernières nouvelles du diable, Paris, 2011, p. 37).
The portrait shows his personal desk made by Pierre Garnier between 1762 and 1765. This desk is again depicted a few years later in a gouache of his descendants’ castle in Sagan which depicts the family salon containing the desk next to the Met portrait. Although it is shown here as unique chair, we now know that it was part of a larger set of which we know a pair en suite. This pair is illustrated in R.T. Costantino (How to Know French Antiques, University of Michigan, 1961) and is labelled Chambre à coucher de la Princesse. It could well be the Princesse de Bénévent who was Talleyrand's wife in 1806, suggesting that this armchair was part of a much larger salon or bedroom set.
A major legacy
An interesting piece of Louis XVI style salon furniture was made after the model of the present chair during the second half of the 19th century in order to fit a fabulous set of tapestries from the royal Beauvais factory from the Louis XVI period. These tapestries, representing the five continents, were probably woven as a gift from Louis XVI to George Washington. The set includes four hangings and twenty-eight panels of upholstery for seats. Two armchairs and a sofa upholstered with these tapestries are now in the collection of the Metropolitan Museum of Art in New York (Inv. 1978.404.8a-c), which acquired them in 1978.