COUPE COUVERTE OVALE SUR PIED
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Prospective purchasers are advised that several co… Read more UNE PERFECTION DES FORMES
COUPE COUVERTE OVALE SUR PIED

ALLEMAGNE DU SUD, XVIIe SIÈCLE

Details
COUPE COUVERTE OVALE SUR PIED
ALLEMAGNE DU SUD, XVIIe SIÈCLE
En ivoire d'éléphant tourné, le couvercle surmonté d'une spirale, l'intérieur centré d'une petite coupe ovale
H. totale : 26 cm. (10 1/4 in.) ; L.: 12,8 cm. (5 in.) ; P.: 11 cm. (4 1/3 in.)
Special notice
Prospective purchasers are advised that several countries prohibit the importation of property containing materials from endangered species, including but not limited to coral, ivory and tortoiseshell. Accordingly, prospective purchasers should familiarize themselves with relevant customs regulations prior to bidding if they intend to import this lot into another country. Veuillez noter que ce lot contient de l’ivoire d’éléphant. Avec son certificat intracommunautaire obtenu avant cette vente, il peut être exporté dans l’Union européenne. Il ne peut être exporté en dehors de l’Union européenne que si l’adjudicataire est un musée. Please note that this lot contains elephant ivory. With its intra-community certificate obtained ahead of this sale, it can be exported within the European Union. It can only be exported outside of the European Union if the buyer is a museum.
Further details
A TURNED ELEPHANT IVORY OVAL CUP WITH A SPIRAL COVER, SOUTH GERMAN, 17th CENTURY

Lot Essay

L’art du travail de l’ivoire est une tradition qui a perduré et dont l’Antiquité, l’Empire Byzantin et le Moyen Âge recèlent d’exemples fastueux. Les maîtres tourneurs sur ivoire apparaissent quant à eux en Europe à la fin du XVIe siècle, probablement suite au réapprovisionnement en ivoire grâce à l’amélioration des voies maritimes. Le milanais Giovanni Ambrogio Maggiore (1550-1617) est considéré comme l’inventeur de cette technique qui fut rapidement diffusée en Europe par ses élèves. On appelle ainsi tour une machine à roue mise en mouvement permettant de travailler une matière pouvant être du bois, de l’ivoire, de la corne, etc. Cet art du tour fut ensuite porté à son plus haut degré de perfection au XVIIe siècle en Allemagne. Les maîtres tourneurs sur ivoire étaient très recherchés et travaillaient essentiellement pour les cours royales. Ainsi, Georg Wecker, Egidius Lobenigk et Jacob Zeller se succédèrent à la cour de Saxe de la fin du XVIe siècle au début du XVIIe siècle. Habiles artisans dotés d’un esprit scientifique, ils élaboraient eux-mêmes les outils nécessaires au tournage. Chaque réalisation en ivoire exige en effet l’emploi d’une multitude d’outils spéciaux et adaptés ainsi que des connaissances pointues en mathématiques afin d’obtenir les formes désirées sophistiquées et complexes, d’une grande perfection géométrique.

L’art du tour était également un divertissement princier et faisait partie de l’éducation de la haute société. Le prince électeur Auguste 1er de Saxe (1526-1586) pratiquait cet art prestigieux et initia également son fils. En France, cet art relève souvent de la tabletterie comme l’indique l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (Neuchâtel, 1765, p. 484 pour la définition du ‘Tourneur’). Louis XVI (1754-1793) et ses frères, les comtes de Provence (1755-1824) et d’Artois (1757-1836), s’étaient exercés dans cette discipline. Des ouvrages consacrés apparaissent également, témoignant de l’engouement extraordinaire pour cet art à la fois mécanique et mathématique. Nous pouvons citer celui du Père Charles Plumier (1646-1701), L’Art de tourner, ou de faire en perfection toutes sortes d’ouvrages au tour (première publication en 1701) ou celui de Johann Martin Teuber, Vollständiger Unterricht Von Der gemeinen und höheren Dreh-Kunst (Enseignement complet de l’art du tour, 1740) ou encore le Manuel du tourneur de Louis-Éloi Bergeron recorrigé et augmenté en 1816.
Ces objets prestigieux en ivoire tourné étaient conservés dans des cabinets de curiosités.

Le cabinet de curiosités, appelé Studiolo en italien, Kunstkammer (chambre des arts) ou Wunderkammer (chambre des merveilles) en allemand, apparaît à la Renaissance. Le terme de cabinet désigne à la fois une pièce spécialement aménagée et un meuble précieux où étaient présentés toutes sortes d’objets insolites.
Le cabinet de curiosités est conçu comme un microcosme du monde, une vision de la Création en abrégé. La classification d’une accumulation d’objets est d’abord personnelle, chaque curieux organisant son propre théâtre du monde. Les curiosités sont choisies pour leur aspect remarquable et leur rareté, elles peuvent être d’origine naturelle ou artificielle, c’est-à-dire créées par la main de l’homme. Parmi les curiosités, les ouvrages en ivoire tourné étaient particulièrement recherchés.
Les princes et les puissants sont les premiers à concevoir ces lieux fabuleux et intimes, accessibles à quelques privilégiés. Les cabinets de curiosités les plus célèbres sont ceux de François Ier de Médicis (1541-1587) à Florence, de Rodolphe II (1552-1612) à Vienne ou encore d’Auguste II Le Fort (1670-1733) à Dresde. Cependant, le cabinet de curiosités n’est pas l’apanage des princes et l’on retrouve ce même désir d’accumulation de merveilles chez les apothicaires, les nobles, les ecclésiastiques, les médecins, les voyageurs ou encore les commerçants, chacun organisant sa collection selon ses goûts personnels et ses moyens financiers. Le cabinet de curiosités de l’apothicaire napolitain Ferrante Imperato (1550-1625) en est un fameux exemple. Celui de Nicolas Grollier de Servière (1596-1689) est certainement un des plus intéressants pour notre sujet. Fils d’un receveur des finances, il fut ingénieur et inventeur, et créa un cabinet autour des techniques dont l’art du tour qu’il exerçait lui-même et dont il fit publier un Recueil d’ouvrages curieux (…) en 1719, illustré de nombreuses planches gravées. Il reçut dans son cabinet d’importantes personnalités dont Louis XIV.
Au siècle des Lumières, le cabinet de curiosités devient plus normé, avec une visée davantage scientifique, chaque salle ayant sa propre spécialité. Ainsi, la Voûte verte à Dresde présente une salle dédiée exclusivement aux objets en ivoire, ouverte au public dès 1729. La classification et l’ordonnancement méthodique des salles de la Voûte verte en font un précurseur de nos musées actuels.

Le XVIIIe siècle voit donc cet art du tournage perdurer avant de disparaître au cours du XIXe siècle à cause du développement des procédés industriels, marquant l’arrêt de la grande tradition des maîtres tourneurs.




The art of ivory is an enduring tradition, of which Antiquity, the Byzantine Empire and the Middle Ages are full of splendid examples. Master ivory turners appeared in Europe at the end of the 16th century, probably as a result of the resupply of ivory thanks to the improvement of sea routes. The Milanese artist Giovanni Ambrogio Maggiore (1550-1617) is considered to be the inventor of this technique, which was quickly spread in Europe by his pupils. The Tour is a machine with a wheel that is set in motion to work a material such as wood, ivory, horn, etc. This art of turning was then brought to its highest degree of perfection in the 17th century in Germany. Master ivory turners were highly sought after and worked mainly for the royal courts. Thus, Georg Wecker, Egidius Lobenigk and Jacob Zeller worked at the Saxon court from the end of the 16th to the beginning of the 17th century. They were skilful craftsmen with a scientific mind and developed the tools needed for turning themselves. Each ivory work requires the use of a multitude of special and adapted tools as well as a thorough knowledge of mathematics in order to obtain the desired sophisticated and complex shapes of great geometric perfection.

The art of turning was also a princely pastime and part of the education of high society. Elector Augustus I of Saxony (1526-1586) practised this prestigious art and also initiated his son. In France, this art is often associated with the art of tabletterie, as indicated in the Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (Neuchâtel, 1765, p. 484 for the definition of 'Tourneur'). King Louis XVI (1754-1793) and his brothers, the Comte de Provence (1755-1824) and the Comte d’Artois (1757-1836), had practised this discipline. Dedicated books, treatises and manuals also appeared, testifying to the extraordinary enthusiasm for this art, which was both mechanical and mathematical. We can cite Father Charles Plumier’s (1646-1701) L'Art de tourner, ou de faire en perfection toutes sortes d'ouvrages au tour (first published in 1701) or Johann Martin Teuber's, Vollständiger Unterricht Von Der gemeinen und höheren Dreh-Kunst (Complete teaching of the art of the turning, 1740) or Louis-Éloi Bergeron's Manuel du tourneur revised and expanded in 1816.
These prestigious turned ivory objects were kept in cabinets of curiosities.

The cabinet of curiosities, called Studiolo in Italian, Kunstkammer (art room) or Wunderkammer (wonder room) in German, appeared during the Renaissance. The term cabinet refers to both a specially furnished room and a piece of valuable furniture where all sorts of unusual objects were displayed.
The cabinet of curiosities is conceived as a microcosm of the world, a vision of Creation in abbreviated form. The classification of an accumulation of objects is first and foremost personal, each curious person organising his or her own theatre of the world. Curiosities are chosen for their remarkable appearance and rarity, and can be of natural or artificial origin, i.e. created by the hand of man. Among the curiosities, turned ivory works were particularly sought after.
Princes and powerful people were the first to design these fabulous and intimate places, accessible to a privileged few. The most famous cabinets of curiosities are those of Francesco I de Medici (1541-1587) in Florence, of Rudolf II (1552-1612) in Vienna and of Augustus II the Strong (1670-1733) in Dresden. However, the cabinet of curiosities was not only the prerogative of princes and the same desire to accumulate marvels was found among apothecaries, nobles, ecclesiastics, doctors, travellers and merchants, each of whom organised their collection according to their personal tastes and financial means. The cabinet of curiosities of the Neapolitan apothecary Ferrante Imperato (1550-1625) is a famous example. That of Nicolas Grollier de Servière (1596-1689) is certainly one of the most interesting for our subject. The son of a Receveur des Finances, he was an engineer and inventor, and created a cabinet around techniques such as the art of turning, which he practised himself and for which he had a Recueil d'ouvrages curieux (...) published in 1719, illustrated with numerous engraved plates. He received important personalities in his cabinet, including Louis XIV.

In the Siècle des Lumières, the cabinet of curiosities became more standardised, with a more scientific focus, each room having its own speciality. For example, the Green Vault in Dresden had a room dedicated exclusively to ivory objects, which was opened to the public in 1729. The classification and methodical arrangement of the rooms in the Green Vault make it a precursor of our current museums.

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