Lot Essay
Différents éléments de notre impressionnante coupe couverte en ivoire se retrouvent sur plusieurs exemplaires répertoriés.
Le pied de la coupe, aux formes étonnamment baroques et empruntées des grandes coupes d’orfèvrerie, est peut-être à rattacher à l’œuvre de Georg Friedel ou à son entourage. Actif à Dresde entre 1610 et 1619, il fut l’un des collaborateurs les plus talentueux de Jacob Zeller au sein de l’atelier du château de Dresde. L’étagement de motifs du pied en forme de corolles, de cupules et de cœurs parfois alignés, décalés voire penchés, se retrouve en effet sur une importante colonne vendue par Christie’s (vente Maîtres anciens, Paris, 15 septembre 2020, lot 77) ainsi que sur d’autres conservées au sein de la Voûte verte de Dresde (loc. cit. D. Syndram).
Une coupe dite de Nuremberg et de dimensions légèrement inférieures présente des similarités dans le traitement des feuilles découpées et dans la partie inférieure du pied à décor de bulbes et d’anneaux empilés. Celle-ci a fait partie de la collection Lily et Edmond Safra (vente Sotheby’s, New York, 18 octobre 2011, lot 775). Certains rapprochent ces feuilles en pointes du travail de Marcus Heiden dont on trouve plusieurs exemples dans les collections du château royal de Rosenborg à Copenhague et du Museo degli Argenti du Palazzo Pitti à Florence (op. cit. E. D. Schmidt et M. Sframeli, notamment une coupe, inv. Bg. Avori 1879, n. 64).
Le traitement en vannerie, à la fois en plein et ajouré, est particulièrement visible sur une planche de L’art de tourner du Père Charles Plumier (pl. LXIII, no. 64).
Pour finir, le bouquet qui couronne la composition n’est pas si fréquent. On connaît bien sûr la célèbre gravure issue de l’Atlas du manuel du tourneur de L.-E. Bergeron (t. 2, Paris, réédition de 1816, pl. LVII, voir fig. 1), mais notre bouquet reste moins dense bien que l’on puisse établir des concordances avec quelques-unes de nos fleurs. Les bouquets du Père Charles Plumier dans son Art de tourner ou de faire en perfection toutes sortes d’ouvrages au tour (…) sont peut-être plus proches encore du notre (Paris, 1706, pl. LXV, no. 66, voir fig. 2), par leur toute relative simplicité.
Pour un texte complet sur l'ivoire et l'art du tour, merci de voir la note du lot 4.
Various elements of our impressive ivory-covered cup can be found on several examples.
The foot of the cup, with its surprisingly baroque forms borrowed from the great goldsmiths' works, can perhaps be traced back to the work of Georg Friedel or his circle. He was active in Dresden between 1610 and 1619 and was one of Jacob Zeller's most talented collaborators in the Dresden Castle workshop. The layering of petal forms, cups and heart-shape elements on the feet, sometimes aligned, sometimes offset and sometimes leaning, can be seen on an important column sold by Christie's (Maîtres anciens sale, Paris, 15 September 2020, lot 77) as well as on other columns in the Dresden Green Vault (loc. cit. D. Syndram).
A slightly smaller Nuremberg cup shows similarities in the treatment of the cut and pierced leaves and in the lower part of the foot with its decoration of bulbs and stacked rings. This was part of the Lily and Edmond Safra Collection (Sotheby's sale, New York, 18 October 2011, lot 775). Some liken these pointed leaves to the production of Marcus Heiden, of which there are several examples in the collections of the Royal Castle of Rosenborg in Copenhagen and the Museo degli Argenti at the Palazzo Pitti in Florence (op. cit. E. D. Schmidt and M. Sframeli, a cup in particular, inv. Bg. Avori 1879, n. 64).
The wickerwork treatment, both full and pierced, is particularly visible on a plate from L'art de tourner by Père Charles Plumier (op. cit. pl. LXIII, no. 64).
Finally, the bouquet that crowns the composition is not so frequent. The famous engraving from the Atlas du manuel du tourneur by L.-E. Bergeron (vol. 2, Paris, reprinted 1816, pl. LVII, see fig. 1) is well known, but our bouquet is less dense, although it can be matched with some of our flowers. The bouquets of Father Charles Plumier in his L’art de tourner (...) are perhaps even closer to ours (op. cit. pl. LXV, no. 66, see fig. 2), in their relative simplicity.
For a complete text on ivory and the art of turning, please refer to lot 4.
Le pied de la coupe, aux formes étonnamment baroques et empruntées des grandes coupes d’orfèvrerie, est peut-être à rattacher à l’œuvre de Georg Friedel ou à son entourage. Actif à Dresde entre 1610 et 1619, il fut l’un des collaborateurs les plus talentueux de Jacob Zeller au sein de l’atelier du château de Dresde. L’étagement de motifs du pied en forme de corolles, de cupules et de cœurs parfois alignés, décalés voire penchés, se retrouve en effet sur une importante colonne vendue par Christie’s (vente Maîtres anciens, Paris, 15 septembre 2020, lot 77) ainsi que sur d’autres conservées au sein de la Voûte verte de Dresde (loc. cit. D. Syndram).
Une coupe dite de Nuremberg et de dimensions légèrement inférieures présente des similarités dans le traitement des feuilles découpées et dans la partie inférieure du pied à décor de bulbes et d’anneaux empilés. Celle-ci a fait partie de la collection Lily et Edmond Safra (vente Sotheby’s, New York, 18 octobre 2011, lot 775). Certains rapprochent ces feuilles en pointes du travail de Marcus Heiden dont on trouve plusieurs exemples dans les collections du château royal de Rosenborg à Copenhague et du Museo degli Argenti du Palazzo Pitti à Florence (op. cit. E. D. Schmidt et M. Sframeli, notamment une coupe, inv. Bg. Avori 1879, n. 64).
Le traitement en vannerie, à la fois en plein et ajouré, est particulièrement visible sur une planche de L’art de tourner du Père Charles Plumier (pl. LXIII, no. 64).
Pour finir, le bouquet qui couronne la composition n’est pas si fréquent. On connaît bien sûr la célèbre gravure issue de l’Atlas du manuel du tourneur de L.-E. Bergeron (t. 2, Paris, réédition de 1816, pl. LVII, voir fig. 1), mais notre bouquet reste moins dense bien que l’on puisse établir des concordances avec quelques-unes de nos fleurs. Les bouquets du Père Charles Plumier dans son Art de tourner ou de faire en perfection toutes sortes d’ouvrages au tour (…) sont peut-être plus proches encore du notre (Paris, 1706, pl. LXV, no. 66, voir fig. 2), par leur toute relative simplicité.
Pour un texte complet sur l'ivoire et l'art du tour, merci de voir la note du lot 4.
Various elements of our impressive ivory-covered cup can be found on several examples.
The foot of the cup, with its surprisingly baroque forms borrowed from the great goldsmiths' works, can perhaps be traced back to the work of Georg Friedel or his circle. He was active in Dresden between 1610 and 1619 and was one of Jacob Zeller's most talented collaborators in the Dresden Castle workshop. The layering of petal forms, cups and heart-shape elements on the feet, sometimes aligned, sometimes offset and sometimes leaning, can be seen on an important column sold by Christie's (Maîtres anciens sale, Paris, 15 September 2020, lot 77) as well as on other columns in the Dresden Green Vault (loc. cit. D. Syndram).
A slightly smaller Nuremberg cup shows similarities in the treatment of the cut and pierced leaves and in the lower part of the foot with its decoration of bulbs and stacked rings. This was part of the Lily and Edmond Safra Collection (Sotheby's sale, New York, 18 October 2011, lot 775). Some liken these pointed leaves to the production of Marcus Heiden, of which there are several examples in the collections of the Royal Castle of Rosenborg in Copenhagen and the Museo degli Argenti at the Palazzo Pitti in Florence (op. cit. E. D. Schmidt and M. Sframeli, a cup in particular, inv. Bg. Avori 1879, n. 64).
The wickerwork treatment, both full and pierced, is particularly visible on a plate from L'art de tourner by Père Charles Plumier (op. cit. pl. LXIII, no. 64).
Finally, the bouquet that crowns the composition is not so frequent. The famous engraving from the Atlas du manuel du tourneur by L.-E. Bergeron (vol. 2, Paris, reprinted 1816, pl. LVII, see fig. 1) is well known, but our bouquet is less dense, although it can be matched with some of our flowers. The bouquets of Father Charles Plumier in his L’art de tourner (...) are perhaps even closer to ours (op. cit. pl. LXV, no. 66, see fig. 2), in their relative simplicity.
For a complete text on ivory and the art of turning, please refer to lot 4.