Lot Essay
Cette double boîte surmontée d’un tour de force est une prouesse technique permettant d’illustrer plusieurs éléments gravés dans des traités relatifs à l’art du tour, preuve que cette forme eut un grande renommée au XVIIe siècle et par la suite.
Ainsi, le Père Charles Plumier est un des premiers à illustrer dans ses planches en 1706 (op. cit., pl. LXII, no. 63, voir fig. 1) une boîte double presque identique à notre exemplaire, mis à part la tige supérieure et le tour de force qui ne sont pas du même modèle. On retrouve en effet la même forme ondulante des parois et les mêmes volumes chantournés des boîtes. Le recueil de Nicolas Grollier de Servière présente des boîtes sur ses planches VII, X et XII (op. cit.) et l’Encyclopédie contient dans son recueil de planches la numéro LXII qui montre aussi deux boîtes superposées mais au décor différent (op. cit. pl. LXII, fig. 3, voir fig. 2), comme les boîtes de l’ancienne collection L. et E. J. Safra (vente Sotheby’s, New York, 18 octobre 2011, lot 773). La figure 4 de la même planche de l'Encyclopédie montre par contre une boîte seule aux mêmes accents baroques que les nôtres avec la même tige inclinée. Les éléments penchés de la tige semblent donner l’illusion d’une matière molle et rendent un déséquilibre intéressant à la pièce. Ce goût pour l’asymétrie et le déséquilibre atteindra son apothéose avec la coupe conservée au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 10.212.2a,b).
La tige contient un élément extraordinaire de finesse et de difficulté de tournage : il s’agit d’une sphère percée contenant une imbrication de multiples sphères de tailles dégressives et donc désolidarisées les unes des autres, taillées dans la masse, centrées d’une étoile à douze branches. Outre de nombreux manuels qui font état de cette technique considérée par certains comme la pièce la plus compliquée à réaliser pour un tourneur, L.-E. Bergeron semble avoir illustré dans son Atlas du manuel du tourneur (tome 2, Paris, 1816, pl. XX, voir fig. 3) la plus grande variété de ces tours de force, les figures 7 et 8 se rapprochant de notre exemplaire.
Pour un texte complet sur l'ivoire et l'art du tour, merci de voir la note du lot 4.
This double box topped by a tour de force is a technical feat which incorporates several engraved elements seen in treatises on the art of turning, proof that this shape was very renowned in the 17th century and later.
Thus, Père Charles Plumier was one of the first to illustrate in his plates in 1706 (op. cit., pl. LXII, no. 63, see fig. 1) a double box almost identical to our lot, except for the upper stem and the tour de force which are not of the same model. The same undulating shape of the bodies and the curved volumes of the boxes can be found. The book by Grollier de Servière also illustrates plates with boxes (op. cit., pl. VII, X and XI) and the Encyclopédie contains in its collection of plates number LXII which also shows two boxes superimposed but with different decoration (op. cit. pl. LXII, fig. 3, see fig. 2), as do the boxes in the former L. and E. J. Safra Collection (Sotheby's sale, New York, 18 October 2011, lot 773). Figure 4 of the same plate LXII of the Encyclopédie shows a single box with the same baroque accents as ours and the same sloping stem. The leaning elements of the stem seem to give the illusion of soft material and give an interesting imbalance to the piece. This taste for asymmetry and imbalance will reach its apotheosis with the covered cup at the Metropolitan Museum of Art in New York (inv. 10.212.2a,b).
The finial incorporates an extraordinary element of finesse and difficulty of turning: it is a pierced sphere containing an imbrication of multiple spheres of decreasing sizes and therefore disassociated from each other, cut in the mass, centred by a twelve-pointed star. In addition to numerous manuals which mention this technique, considered by some as the most complicated piece for a turner to make, L.-E. Bergeron seems to have illustrated in his Atlas du manuel du tourneur (volume 2, Paris, 1816, pl. XX, see fig. 3) the greatest variety of these spheres, with figures 7 and 8 coming close to our example.
For a complete text on ivory and the art of turning, please refer to lot 4.
Ainsi, le Père Charles Plumier est un des premiers à illustrer dans ses planches en 1706 (op. cit., pl. LXII, no. 63, voir fig. 1) une boîte double presque identique à notre exemplaire, mis à part la tige supérieure et le tour de force qui ne sont pas du même modèle. On retrouve en effet la même forme ondulante des parois et les mêmes volumes chantournés des boîtes. Le recueil de Nicolas Grollier de Servière présente des boîtes sur ses planches VII, X et XII (op. cit.) et l’Encyclopédie contient dans son recueil de planches la numéro LXII qui montre aussi deux boîtes superposées mais au décor différent (op. cit. pl. LXII, fig. 3, voir fig. 2), comme les boîtes de l’ancienne collection L. et E. J. Safra (vente Sotheby’s, New York, 18 octobre 2011, lot 773). La figure 4 de la même planche de l'Encyclopédie montre par contre une boîte seule aux mêmes accents baroques que les nôtres avec la même tige inclinée. Les éléments penchés de la tige semblent donner l’illusion d’une matière molle et rendent un déséquilibre intéressant à la pièce. Ce goût pour l’asymétrie et le déséquilibre atteindra son apothéose avec la coupe conservée au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 10.212.2a,b).
La tige contient un élément extraordinaire de finesse et de difficulté de tournage : il s’agit d’une sphère percée contenant une imbrication de multiples sphères de tailles dégressives et donc désolidarisées les unes des autres, taillées dans la masse, centrées d’une étoile à douze branches. Outre de nombreux manuels qui font état de cette technique considérée par certains comme la pièce la plus compliquée à réaliser pour un tourneur, L.-E. Bergeron semble avoir illustré dans son Atlas du manuel du tourneur (tome 2, Paris, 1816, pl. XX, voir fig. 3) la plus grande variété de ces tours de force, les figures 7 et 8 se rapprochant de notre exemplaire.
Pour un texte complet sur l'ivoire et l'art du tour, merci de voir la note du lot 4.
This double box topped by a tour de force is a technical feat which incorporates several engraved elements seen in treatises on the art of turning, proof that this shape was very renowned in the 17th century and later.
Thus, Père Charles Plumier was one of the first to illustrate in his plates in 1706 (op. cit., pl. LXII, no. 63, see fig. 1) a double box almost identical to our lot, except for the upper stem and the tour de force which are not of the same model. The same undulating shape of the bodies and the curved volumes of the boxes can be found. The book by Grollier de Servière also illustrates plates with boxes (op. cit., pl. VII, X and XI) and the Encyclopédie contains in its collection of plates number LXII which also shows two boxes superimposed but with different decoration (op. cit. pl. LXII, fig. 3, see fig. 2), as do the boxes in the former L. and E. J. Safra Collection (Sotheby's sale, New York, 18 October 2011, lot 773). Figure 4 of the same plate LXII of the Encyclopédie shows a single box with the same baroque accents as ours and the same sloping stem. The leaning elements of the stem seem to give the illusion of soft material and give an interesting imbalance to the piece. This taste for asymmetry and imbalance will reach its apotheosis with the covered cup at the Metropolitan Museum of Art in New York (inv. 10.212.2a,b).
The finial incorporates an extraordinary element of finesse and difficulty of turning: it is a pierced sphere containing an imbrication of multiple spheres of decreasing sizes and therefore disassociated from each other, cut in the mass, centred by a twelve-pointed star. In addition to numerous manuals which mention this technique, considered by some as the most complicated piece for a turner to make, L.-E. Bergeron seems to have illustrated in his Atlas du manuel du tourneur (volume 2, Paris, 1816, pl. XX, see fig. 3) the greatest variety of these spheres, with figures 7 and 8 coming close to our example.
For a complete text on ivory and the art of turning, please refer to lot 4.