Lot Essay
Cette exceptionnelle boîte à musique en or et émail et son jeu de dominos en or massif compte parmi les objets de luxe créés pour le plaisir d’une riche clientèle avide de nouveautés.
ORIGINE DU JEU DE DOMINOS
L’Histoire reste vague sur l’origine du jeu de dominos, qui pourrait venir de Chine où il est mentionné dans un texte du XIIIème siècle, être une variante d’un jeu de dé indien, voire même avoir existé du temps de Toutankhamon. L’étymologie du mot « domino » semble en tous les cas européenne. En effet, elle serait tirée soit d’un costume de Carnaval, le Domino - car noir à l’arrière et blanc à l’avant - soit de la cape que revêtaient les prêtres dominicains en hiver - blanche à l’intérieur et noire à l’extérieur.
Ce jeu arrive certainement en Italie vers les années 1760. Ludiques, faciles et transportables, les dominos conquièrent très vite le reste de l’Europe et sont particulièrement en vogue au XIXe siècle. Jeu populaire de cabarets et cafés, les dominos séduisent bientôt les salons privés et toutes les classes sociales. Ainsi, la reine Victoria, grande joueuse, possédait un jeu de dominos identique au nôtre par Bautte & Moynier.
UN OBJET DE LUXE POUR LE MARCHE CHINOIS
Fabriqués en bois, en nacre ou en os puis en plastique après la première guerre mondiale, les dominos en matières précieuses sont finalement rarissimes. Cette version en or appartient donc à donc à un corpus particulièrement restreint constitué de quatre jeux, incluant le présent lot. Ce nombre pair s’explique surtout par le fait que ces objets étaient vendus par paire au marché chinois, comme l’explique Alfred Chapuis dans "Le Miroir de la Séduction" [op. cit. p. 28] : « les chinois aiment la symétrie ; tous les cadeaux à un supérieur, et surtout à l'Empereur, étaient offerts par paires ».
UNE BOITE DATEE 1808
Cette boîte d’une grande qualité de fabrication et de raffinement a probablement été réalisée comme les trois autres exemplaires connus par la maison Moulinié, Bautte & Compagnie, célèbre pour ses objets musicaux et mécaniques en or et émail sertis de diamants et perles, que l’on appelait à l'époque "jouets".
Jean-François Bautte (1772-1837), la tête pensante et l’impulsion créatrice de la compagnie, était le fils d’un émailleur genèvois, Abraham Bautte. Il commence son apprentissage en 1789 dans l’atelier des « monteurs de boîtes » Jacques-Dauphin Moulinié (1761-1838) et Jean-François Blanchot. En 1793, Bautte s’associe pour former Moulinié & Bautte, monteurs de boîtes. Le 1er octobre 1804, Jean-Gabriel Moynier (1772-1840), horloger genevois, les rejoint et l'atelier est rebaptisé Moulinié, Bautte & Cie, fabrique d'horlogerie. L'entreprise exerce son activité sous ce nom pendant quatre ans à compter du 1er octobre 1804. Installée à Genève, elle possède par ailleurs des succursales à Paris et Florence et fournit des clients à travers le monde : Chine, Inde, Espagne, Italie, France, Angleterre et Autriche.
En 1808, la société change de dénomination pour devenir Moulinié, Bautte et Moynier, ce qui permet de dater cette boîte entre 1804 à 1808. Le ressort du mouvement musical est quant à lui signé « Carrisol 10/8 » pour Jean Carrisol, spécialiste des ressorts pour les fabricants de montres musicales, ce qui indique que la pièce a été finalisée en octobre 1808, dernière année d’activité de Moulinié, Baute & Cie.
ORIGINE DU JEU DE DOMINOS
L’Histoire reste vague sur l’origine du jeu de dominos, qui pourrait venir de Chine où il est mentionné dans un texte du XIIIème siècle, être une variante d’un jeu de dé indien, voire même avoir existé du temps de Toutankhamon. L’étymologie du mot « domino » semble en tous les cas européenne. En effet, elle serait tirée soit d’un costume de Carnaval, le Domino - car noir à l’arrière et blanc à l’avant - soit de la cape que revêtaient les prêtres dominicains en hiver - blanche à l’intérieur et noire à l’extérieur.
Ce jeu arrive certainement en Italie vers les années 1760. Ludiques, faciles et transportables, les dominos conquièrent très vite le reste de l’Europe et sont particulièrement en vogue au XIXe siècle. Jeu populaire de cabarets et cafés, les dominos séduisent bientôt les salons privés et toutes les classes sociales. Ainsi, la reine Victoria, grande joueuse, possédait un jeu de dominos identique au nôtre par Bautte & Moynier.
UN OBJET DE LUXE POUR LE MARCHE CHINOIS
Fabriqués en bois, en nacre ou en os puis en plastique après la première guerre mondiale, les dominos en matières précieuses sont finalement rarissimes. Cette version en or appartient donc à donc à un corpus particulièrement restreint constitué de quatre jeux, incluant le présent lot. Ce nombre pair s’explique surtout par le fait que ces objets étaient vendus par paire au marché chinois, comme l’explique Alfred Chapuis dans "Le Miroir de la Séduction" [op. cit. p. 28] : « les chinois aiment la symétrie ; tous les cadeaux à un supérieur, et surtout à l'Empereur, étaient offerts par paires ».
UNE BOITE DATEE 1808
Cette boîte d’une grande qualité de fabrication et de raffinement a probablement été réalisée comme les trois autres exemplaires connus par la maison Moulinié, Bautte & Compagnie, célèbre pour ses objets musicaux et mécaniques en or et émail sertis de diamants et perles, que l’on appelait à l'époque "jouets".
Jean-François Bautte (1772-1837), la tête pensante et l’impulsion créatrice de la compagnie, était le fils d’un émailleur genèvois, Abraham Bautte. Il commence son apprentissage en 1789 dans l’atelier des « monteurs de boîtes » Jacques-Dauphin Moulinié (1761-1838) et Jean-François Blanchot. En 1793, Bautte s’associe pour former Moulinié & Bautte, monteurs de boîtes. Le 1er octobre 1804, Jean-Gabriel Moynier (1772-1840), horloger genevois, les rejoint et l'atelier est rebaptisé Moulinié, Bautte & Cie, fabrique d'horlogerie. L'entreprise exerce son activité sous ce nom pendant quatre ans à compter du 1er octobre 1804. Installée à Genève, elle possède par ailleurs des succursales à Paris et Florence et fournit des clients à travers le monde : Chine, Inde, Espagne, Italie, France, Angleterre et Autriche.
En 1808, la société change de dénomination pour devenir Moulinié, Bautte et Moynier, ce qui permet de dater cette boîte entre 1804 à 1808. Le ressort du mouvement musical est quant à lui signé « Carrisol 10/8 » pour Jean Carrisol, spécialiste des ressorts pour les fabricants de montres musicales, ce qui indique que la pièce a été finalisée en octobre 1808, dernière année d’activité de Moulinié, Baute & Cie.