PENDULE A CERCLE TOURNANT D'EPOQUE LOUIS XVI
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PENDULE A CERCLE TOURNANT D'EPOQUE LOUIS XVI

SIGNATURE DE MASSON, DERNIER QUART DU XVIIIe SIECLE

Details
PENDULE A CERCLE TOURNANT D'EPOQUE LOUIS XVI
SIGNATURE DE MASSON, DERNIER QUART DU XVIIIe SIECLE
En porcelaine céladon craquelée de type 'guan', Chine, milieu du XVIIIe siècle et monture de bronze ciselé et doré, de forme ovoïde, le couvercle sommé d'un globe céleste et ceint d'une moulure à motif crénelé et d'une frise d'entrelacs, la panse décorée de cercles entrelacés présentant deux ouvertures laissant apparaitre le cercle sur lequel sont inscrites les heures en chiffres romains, les anses figurant des têtes de coq réunies par une guirlande de fleurs, sur un piédouche à motif de godrons et feuilles d'acanthe ceint d'un tore de laurier reposant sur une base carrée à motif de grecques, le mouvement signé Masson AParis ; le vase et le couvercle restaurés, un élément à refixer
H.: 61 cm. (24 in.) ; L.: 43 cm. (17 in.)
Probablement Charles Masson, reçu maître en 1717
Provenance
Par réputation ancienne collection Sophia Charlotte, Baroness Howe (1762-1835), qui épousa en 1787 the Hon. Penn Assheton Curzon, puis en 1812 Sir Jonathan Wathen Waller, mort en 1853.
Vente Sotheby's, New York, 21 mai 1992, lot 50.
Collection Karl Lagerfeld ; sa vente, Christie's Monaco, 28 avril 2000, lot 125.
Literature
Bibliographie comparative:
E. Niehüser, Die französische Bronzeuhr, Eine Typologie der figürlichen Darstellungen, Munich, 1997, p.260, fig.1263.
J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Genève, 1996, p.213, fig. 171.
Special notice
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Further details
A LOUIS XVI ORMOLU-MOUNTED CHINESE CELADON PORCELAIN PENDULE A CERCLE TOURNANT SIGNED BY MASSON, LAST QUARTER 18TH CENTURY

Lot Essay

Chef-d’œuvre associant porcelaine de Chine et ornements de bronze ciselé et doré cette pendule est à elle seule une véritable démonstration du savoir-faire des artisans de la fin du XVIIIe siècle dans la plus grande tradition de l’excellence parisienne.

Entre Orient et Occident
Pièces orientales de prestige et très appréciées des amateurs, notamment français, des XVIIIe et XIXe siècles, les porcelaines céladon de Chine furent très souvent agrémentées de montures en bronze doré. La rareté de la porcelaine et notamment du céladon en faisait un atout majeur. En effet, les années 1750 verront l’abandon progressif des porcelaines à décor dit bleu blanc ou famille verte pour des pièces monochromes qui mettront davantage en valeur les montures de bronze ciselé. Qu’ils soient incisés de type Longquan ou craquelés, on affectionnera surtout les céladons, comme sur notre présent lot, mais également les porcelaines dites truitées, c’est-à-dire gris craquelé et les monochromes bleus dont les nuances seront multiples : turquoise, profond, poudré, clair de lune...

Artisanat d’art français par excellence, le bronze doré quant à lui, visait à la fois à enrichir ces objets orientaux et à les intégrer à la mode du temps. Amorcée dès la Régence, cette mode connaît avec la fantaisie et l’exubérance décorative caractéristiques du règne de Louis XV son développement le plus heureux. Par la suite on leur adjoindra des montures à la grecque et Louis XVI, tout cela généralement sous la conduite d’un marchand-mercier.

En effet, œuvre remarquable réalisée à plusieurs mains, cette pièce illustre le processus de création et le fonctionnement du luxueux marché parisien des arts décoratifs au XVIIIe siècle. Ces pièces étaient en effet le fruit d’une collaboration étroite entre ornemanistes, artisans (bronzier et horloger dans notre cas) marchands-merciers et commanditaires. Elles impliquaient l’importation de céramiques chinoises d’exception par le biais des compagnies maritimes qui approvisionnaient une France encore démunie de porcelaine dure et qui payait à prix d’or cette denrée recherchée. La collaboration des ornemanistes avec les bronziers sous la houlette de marchands-merciers au service d’une clientèle choisie est une constante de l’époque. Et si tous les maillons de cette chaîne ne sont pas toujours identifiables, leur présence nécessaire et leur association ont donné naissance aux chefs-d’œuvre les plus fameux que nous connaissons aujourd’hui.

Un corpus restreint
Nous connaissons à ce jour trois modèles très proches de notre présent lot présentant un décor de bronze particulièrement similaire monté sur des porcelaines céladon Longquan. Nous ne connaissons en revanche aucun exemple présentant une porcelaine craquelée comme ici faisant de notre pièce une œuvre quasi unique. La première fut vendue chez Christie’s, New York, le 21 mai 1997, lot 576. Elle est surmontée d’une corolle ceinte d’une frise d’oves à la différence de notre lot qui est muni d’un couvercle et d’une sphère armillaire. De la même manière une seconde pendule identique à celle de 1997 est illustrée dans l’ouvrage de Dominique Augarde, Les ouvriers du Temps, Genève, 1996, p.213, fig. 171. Elle se distingue de la première notamment par un piédouche appliqué de larges feuilles d’acanthe et d’un tors de laurier qui sont en revanche identiques à notre présent lot. Enfin la troisième, dont le mouvement est également signé de Masson fut présentée à la vente chez Coutau-Bégarie le 19 novembre 2004, lot 125 lors de la succession de S. del Duca.

Sophia Charlotte, Baroness Howe (1762-1835)
Par réputation cette pendule aurait fait partie des collections de Sophia Charlotte, Baroness Howe (1762-1835), fille aînée de Richard Howe qui connut une brillante carrière militaire et qui sera nommé Grand Amiral. En 1787, elle épousera en première noce Hon. Penn Assheton Curzon puis Sir Waller Jonathan en 1812. Elle est aujourd’hui tristement connue pour avoir détruit la villa du célèbre poète anglais Alexander Pope à Twickenham qu’elle avait acquise en 1808. Aujourd’hui certaines pièces de sa collection resurgissent sur le marché et force est de constater qu’elle portait un goût tout particulier aux objets montés et notamment aux porcelaines de Sèvres comme en témoigne sa paire de vases en bleu nouveau montée de têtes de lion et qui fut vendue chez Christie’s à Londres le 11 juin 1992, lot 100. Une paire de vases couverts (lot 129), une paire de bouteilles (lot 312) ainsi qu’une paire de pots-pourris, tous décrits comme étant en rare apple-green sèvres […] finely mounted […] in or-moulu provenant de sa collection et passés en vente chez Philipps en 1849 (ancienne collection de la comtesse Blessington) viennent également confirmer ses préférences.
Nous retrouverons notre pendule sur le marché bien des années plus tard. Tout d’abord chez Sotheby’s à New-York le 21 mai 1992, lot 50. Elle fera ensuite partie de la fameuse vente de la collection de Karl Lagerfeld où seront dispersées au printemps 2000 chez Christie’s à Monaco environ quatre cent pièces de mobilier français du XVIIIe siècle, d’objets d'art et de textiles provenant de son l'hôtel particulier parisien.

Karl Lagerfeld : collectionneur de collections
Couturier de légende et icone de mode, Karl Lagerfeld éternel amoureux de la France ne cessera de réinventer ses intérieurs. En collectionneur toujours insatiable il naviguera parmi les genres et les styles toujours avec le plus grand raffinement. Il se passionnera tout d’abord pour l’Art Déco puis il optera pour le design italien ultracoloré du groupe Memphis dont il tomba en admiration dès les années 1980. Il se tournera par la suite vers les arts décoratifs français créant une collection essentiellement composée de meubles, tableaux et objets d’art du XVIIIe siècle dont faisait partie notre présent lot. A l’âge de sept ans il confie qu’il aura un véritable coup de foudre devant la reproduction d’un tableau de Menzel représentant le Grand Frédéric entouré d’amis, symbolisant à ses yeux un idéal de vie élégante et raffinée qu’il s’est depuis efforcé d’atteindre à travers ses acquisitions XVIIIe. Particulièrement riche en sièges, sa collection regroupait des exemples emblématiques des styles Louis XVI, Transition et Louis XVI incarnés par des figures majeures de la menuiserie tels que Louis Delanois, Jean Avisse, Jean-Baptiste Tilliard et Pierre Bara.
Pour moi [K. Lagerfeld], la caractéristique principale de l’art français est l’élégance et le fait que même lorsqu’il est très décoratif, il n’atteint jamais la surcharge, à la différence de l’art allemand et italien de la même époque.
Comme il s’amusait à le dire changer n’est pas renier. Prenant un nouveau tournant, au cour des dernières années de sa vie il sera marqué par le design contemporain incarnés par des personnalités marquantes tels que Mark Newson, Martin Szekely ou encore Ronan et Erwan Bouroullec avec qui il créera d’ailleurs un intérieur complétement révolutionnaire à l’aube du 3e millénaire.

A masterpiece combining Chinese porcelain and French ormolu mounts, this clock is a true demonstration of the ingenuity and skill of late 18th century craftsmen and the great tradition of Parisian excellence.

Between East and West
Chinese Celadon objects embellished with ormolu mounts were appreciated as objects of great prestige by the most discerning collectors of the 18th and 19th centuries, especially in France. The rarity of porcelain, and celadon in particular, made it exceedingly desirable. In fact, the 1750s saw the gradual abandonment of porcelain with bleu blanc or famille verte decorations for monochrome pieces that highlighted the chased ormolu mounts. Whether Longquan or craquelée, celadon objects like our present lot were favoured alongside so-called truitées porcelain; cracked grey and blue monochromes with turquoise, deep, powdered, and moonlight tones.
A French craft par excellence, the ormolu mounts served to both enrich these oriental objects and to fit them to the fashions of the time. Commencing during the Régence period, this fashion saw its most prolific development with the decorative exuberance and fantasy characteristic of the reign of Louis XV. Later on, Greek and Louis XVI style mounts became fashionable, generally under the supervision of a marchand-mercier.

A remarkable work made by several hands, this piece illustrates the creative process and the operation of the Parisian market for decorative arts and objets de luxe in the 18th century. These pieces were the result of a close collaboration between craftsmen (bronziers and clockmakers in our case), marchands-merciers and clients. It involved the importation of exceptional sought-after Chinese porcelain at a high price via maritime trade that supplied France, at this time still unable to make its own hard-paste porcelain. The collaboration of designers with bronziers under the leadership of marchands-merciers in the service of a selected clientele was a hallmark of the period. Creative collaboration such as this gave birth to some of the most famous masterpieces known today.

A limited corpus
To date, we know of three models very closely related to our present lot with particularly similar ormolu decoration mounted on Longquan celadon porcelain. However, we do not know of any examples with craquelée porcelain glaze like this one, making our piece almost unique. One of the related models was sold at Christie's, New York, May 21, 1997, lot 576. It is surmounted by a corolla surrounded by a frieze with oval motif, unlike our example which has a cover and an armillary sphere. A second clock identical to the one of 1997 is illustrated in the work of Dominique Augarde, Les ouvriers du Temps, Geneva, 1996, p.213, fig. 171. It differs from the first model in particular by a pedestal applied with large acanthus leaves and a laurel spiral, which are identical to our present lot. Finally, the third, whose movement is also signed by Masson, was presented at the Coutau-Bégarie sale on November 19, 2004, lot 125, during the estate of S. del Duca.

Sophia Charlotte, Baroness Howe (1762-1835)

By repute this clock was part of the collections of Sophia Charlotte, Baroness Howe (1762-1835), eldest daughter of Richard Howe who had a brilliant military career and was reached the rank of Grand Admiral. In 1787, she married the Hon. Penn Assheton Curzon and then Sir Waller Jonathan in 1812. She is now infamous for demolishing the villa of the famous English poet Alexander Pope in Twickenham which she had acquired in 1808. Some pieces from her collection have recently resurfaced on the market and it is clear that she had a particular taste for mounted objects and especially for Sèvres porcelain, as evidenced by a pair of vases in bleu nouveau mounted with lion heads which was sold at Christie's in London on June 11, 1992, lot 100. A pair of vases with covers (lot 129), a pair of bottles (lot 312) and a pair of potpourri, all described as rare apple-green sèvres [...] finely mounted [...] in gold-moulu from her collection and sold at Philipps in 1849 (former collection of Countess Blessington) also confirm the Baroness’s preferences.
This clock came on the market many years later, firstly at Sotheby's in New-York, May 21, 1992, lot 50. It was then part of the famous sale of Karl Lagerfeld's collection where about four hundred pieces of 18th century French furniture, objets d’art and textiles from his Parisian mansion were dispersed at Christie's in Monaco in spring 2000.

Karl Lagerfeld : collector of collections
A legendary couturier and fashion icon, Karl Lagerfeld was an lifelong lover of France and never stopped reinventing his interiors. An insatiable collector, he navigated genres and styles with the utmost refinement. After becoming fascinated with Art Deco, he then turned to the ultra-colorful Italian design of the Memphis group which he admired from the 1980s onwards. He became enamoured with French decorative arts, creating a collection of furniture, paintings and objets d’art from the 18th century, including our present lot. He recounted how at the age of 7 he fell in love with a reproduction of a painting by Menzel representing Frederick the Great surrounded by friends. To him it symbolized an ideal of elegance and refinement that he then endeavored to achieve himself through his 18th century acquisitions. Particularly rich in chairs, his collection included examples emblematic of the Louis XV, Transitional and Louis XVI styles embodied by major figures of menuiserie such as Louis Delanois, Jean Avisse, Jean-Baptiste Tilliard and Pierre Bara.
‘Pour moi [K. Lagerfeld], la caractéristique principale de l’art français est l’élégance et le fait que même lorsqu’il est très décoratif, il n’atteint jamais la surcharge, à la différence de l’art allemand et italien de la même époque.
(‘For me, the main characteristic of French art is elegance and the fact that even when it is very decorative it never appears exaggerated, unlike German and Italian art of the same period.‘)
Karl Lagerfeld often said changer n’est pas renier (to change is not to renounce). The last years of his life were marked by contemporary design embodied by prominent figures such as Mark Newson, Martin Szekely or Ronan and Erwan Bouroullec with whom he created a completely revolutionary interior at the dawn of the 3rd millennium.

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