LA NYMPHE ERSILIE EFFRAYÉE PAR UN SATYRE MASQUÉ
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LA NYMPHE ERSILIE EFFRAYÉE PAR UN SATYRE MASQUÉ

EDUARD MÜLLER (1828-1895), VERS 1870-1877

Details
LA NYMPHE ERSILIE EFFRAYÉE PAR UN SATYRE MASQUÉ
EDUARD MÜLLER (1828-1895), VERS 1870-1877
Deux sculptures formant groupe en marbre blanc sculpté, la nymphe signée 'EDUARD MÜLLER. / aus Coburg. Rom.' sur la bordure sous le tronc et nommée 'Ersilia' sur le drapé à côté de son pied gauche, le satyre signé 'EDUARD MÜLLER /AUS COBURG /ROM' sur le tronc ; reposant sur deux bases en bois peint modernes de forme ovale et cannelées
H.: 142. cm. (56 in.) et 133 cm. (52 1/4 in.)
Base : H.: 79,5 cm. (31 1/4 in.) ; L.: 74 cm. (29 in.) ; P.: 48 cm. (19 in.)
Literature
Bibliographie comparative :
B. M.‚ ‘Die Berliner akademische Ausstellung IV‘, in Zeitschrift für bildende Kunst, Leipzig, 1871, pp. 171-185.
Brockhaus Konversationslexikon
, vol. 12, 1894-1896, p. 56.
D. C. Gilman et H. T. Peck, The new international encyclopaedia, New York, 1906, p. 98.
J. Meyers, Großes Konversations-Lexikon, Leipizig/Vienne, vol. 14, 1908.
P. d’Achinardi, ‘Il premio Müller’ in Annuario della R. Accademia di S. Luca, vol. I, 1909-1911, p. 47.
H. Thieme et F. Becker, Künstlerverzeichnis, vol. 25, 1931, p. 223.
J.-M. Moulin, Guide du musée national du château de Compiègne, Paris, 1992, p. 45 et ill. p. 46.
H. J. Schröder, Heinrich Freiherr von Ohlendorff, Ein Hamburger Kaufmann im Spiegel der Tagebücher seiner Ehefrau Elisabeth, Hambourg, 2014.
B. Ernsting, ‘Von allen Seiten schön? : Eduard Müllers "Prometheus und die Okeaniden"‘, in Anzeiger des Germanischen Nationalmuseums, 2006, pp. 139-161.
Cat. expo. Victoria & Albert: Art & Love, Londres, 2010, p. 460.
Special notice
Veuillez noter que Christie's demandera aux acheteurs non professionnels résidant dans l'Union Européenne (hors France) d'organiser le transport de ce lot. Please note that Christie's will ask non-professional buyers residing in the European Union (outside France) to organize the transport of this lot.
Further details
A CARVED MARBLE GROUP WITH TWO FIGURES REPRESENTING THE NYMPH ERSILIA FRIGHTENED BY A MASKED SATYR, SIGNED BY EDUARD MÜLLER (1828-1895), CIRCA 1870-1877
Sale room notice
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Lot Essay

Remarquable par sa composition et son traitement, le groupe du satyre et de la nymphe témoigne de la virtuosité d’Eduard Müller et doit être placé parmi les chefs-d’œuvre de l’artiste.


Müller, sculpteur romain d’adoption

Eduard Müller naquit à Hildburghausen en Thuringe en 1828. Sa famille s’installa à Cobourg en 1830, ville avec laquelle il gardera un lien fort durant toute sa vie. Il fut dans un premier temps cuisinier pour le duc de Coburg, puis il exerça à Munich et enfin à Paris au service du banquier Édouard André (1833-1894). Autodidacte et proche des milieux artistiques avec son frère jumeau le peintre Gustav Müller (1828-1901), il rencontra Joseph Geefs (1808-1885), sculpteur ancien Prix de Rome à Anvers et professeur, qui lui conseilla d’étudier dans son Académie d’Anvers. Il y entra en 1850 et ira ensuite à Bruxelles deux ans plus tard. Müller suivit au milieu du XIXe siècle le mouvement initié quelques années plus tôt par des artistes qui virent en l’Italie une nouvelle Arcadie permettant de s’inscrire à la fois dans la tradition de l’Antiquité et le pittoresque contemporain. Alors que certains, tels l’anglais Charles Francis Fuller (1830-1875) et l’américain Thomas Ball (1819-1911) choisirent Florence, il préféra Rome et s’y installa définitivement en 1854 ou 1857. Bien que réalisant la majeure partie de sa production dans son atelier romain, Müller garda toute sa vie un lien très fort avec sa ville de Cobourg, comme en témoigne sa signature ‘aus Coburg/Rom’ (‘de Cobourg/Rome’) présente sur nos deux œuvres, et en deviendra même citoyen d’honneur.

Son œuvre est fortement marqué par l’héritage antique. Nombreuses sont ses figures issues de la mythologie, son chef-d’œuvre en est d’ailleurs directement inspiré. Il s’agit du groupe monumental intitulé Prométhée enchaîné et pleuré par les Océanides aujourd’hui conservé à la Nationalgalerie de Berlin (inv. B I 33, fig. 1). Réalisé dans un seul bloc de marbre, il est commandé par l’Institution en 1872. Il est en effet membre de l’Académie de Berlin depuis 1869 et entretient des liens avec le directeur du musée, Mark Jordan. Le groupe final sera exposé à partir de 1879. Prométhée domine, surmonté par l’aigle qui s’apprête à lui dévorer le foie, les Océanides, nymphes aquatiques et filles de Thétis, forment un chœur autour de lui. Parallèlement à la mythologie, Müller réalise de rares groupes en lien avec l’Ancien Testament comme le prouve celui du parc du château de Pontchartrain représentant Caïn et Abel dans les bras de leur mère Ève, très probablement commandé par l’industriel et financier Auguste Dreyfus (1827-1897).

Comme précisé, Müller s’écarta parfois de cette veine classique et réalisa quelques groupes fortement influencés par le pittoresque italien. Ainsi Pêcheur napolitain et son fils sculpté en 1876 s’insère directement dans cette thématique comme sa danseuse pleine de vie intitulée La Fiaccola dont un exemplaire en bronze a été vendu par Beijing Inzone International Auction Co., 1er juin 2014, lot 429 et un autre offert par l’artiste à l’Accademia di San Luca en 1895 (toujours in situ à Rome, inv. 162). D’autres réalisations s’inscrivent de façon évidente dans la tradition séculaire du portrait, probablement des commandes reçues par l’artiste qui fréquentait les milieux mondains. Le portrait de jeune femme (vente Dorotheum, Vienne, 26 avril 2018, lot 590), le buste de Femme au voile (modèle anonyme présent sur une photographie de 1854-1858 conservée dans les collections royales anglaises, dans un album du prince Albert, inv. RCIN 2906003) en témoignent. Après avoir esquissé un pendant à son chef-d’œuvre illustrant la libération de Prométhée par Hercule, il mit un terme à sa carrière. Professeur et membre de l'Accademia di San Luca de Rome, de l’Académie de Berlin et de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando à Madrid, il fut inhumé à Rome comme son frère.


Le satyre et la nymphe

Son œuvre oscille entre taille réelle et légèrement plus petite que nature ce qui est le cas du satyre et de la nymphe. Notre groupe formé de deux sculptures séparées formant pendant est d’une importante vivacité. Le spectateur est ici particulièrement mis à contribution, se devant de tourner autour de chacune d’elles, de constater la jeunesse du satyre qui tient dans sa main le masque de la Tragédie et qui semble apprécier l’étonnement, voire la peur, de la nymphe dont la sensualité du corps est dévoilée malgré une draperie retenue dans le pli de son bras gauche. Les points de vues sont démultipliés, créant un grand dynamisme et une interaction rares, accentuant le mouvement et l’érotisme des corps.

La figure intitulée Satyr mit der Maske (Satyre au masque) représente un jeune homme sans les attributs classiques des satyres, faunes ou de Pan que sont le corps velu, les oreilles pointues, les cornes ou les pattes de bouc. Seule une simple petite queue dans le bas de son dos permet de rendre l’hybridité. Le satyre s’intègre parfaitement dans l’esprit antiquisant gréco-romain et puise directement dans l’humour de certains groupes réalisés durant la période hellénistique. Le sujet est également à relier à une autre de ses réalisations, Le Secret du faune, qu’il sculpte en 1874, deux années avant que Stéphane Mallarmé ne publie son poème L’Après-midi d’un faune.
Ce satyre est une des sculptures les plus célèbres d’Eduard Müller et on connaît un exemplaire en marbre à l’Accademia di San Luca. Rares sont les versions en bronze. Une fonte du satyre par la fonderie Nelli, de même taille que notre marbre, est passée sur le marché de l’art en 2021 (vente Sotheby’s Londres, 14 juillet 2021, lot 18). Le sculpteur n’ayant autorisé le tirage de fontes que tardivement, vers 1885-1888, peu sont recensées (op. cit. H. Thieme et F. Becker, p. 223. Pour Prométhée, voir une réduction au Germanisches Nationalmuseum, inv. PI.O.3380).
Le satyre fut exposé à l’Exposition de Berlin (Berliner Austellung) de 1871 où il fut encensé et l’artiste reçut alors une médaille d’or. La Revue des arts visuels (Zeitschrift für bildende Kunst) loua dans son article la composition et l’expression, et illustra la sculpture en gravure (fig. 2).

La Nymphe effrayée (Die erschreckte Nymphe) puise quant à elle son inspiration dans différentes typologies de Vénus antiques, ou encore des représentations de Niobé. Les modèles visibles en Italie, permirent sans aucun doute à Müller de trouver de multiples sources à ses femmes aux traits classiques.
La nymphe est très discrètement nommée Ersilia sur le drapé, pouvant laisser penser qu’elle est issue de La Nymphe fidèle (La Fida Ninfa), fable pastorale d’après Pétrarque, attribuée à Francesco Contarini, publiée en 1598 et dédiée à Ferdinand 1er de Médicis (voir acte 1, scène 4).
Parmi les modèles féminins les plus tôt réalisés par le sculpteur, comptons la femme debout drapée de l’album du prince Albert (photographie anonyme, vers 1854-1858, inv. RCIN 2906002). On retrouve dans son œuvre des parallèles avec notamment Psyché, un marbre de même dimension que le nôtre daté de 1861 et offert par le prince Albert à son épouse la reine Victoria le 26 août de la même année (Buckingham Palace, inv. RCIN 2048, op. cit. cat. expo. Victoria & Albert: Art & Love). Les corps de notre nymphe et de Psyché sont tous deux légèrement penchés vers l’avant et en mouvement induisant une délicate torsion du dos, les visages sont légèrement tournés sur le côté, un bras est relevé au niveau du visage. L’autre sculpture intéressante des collections royales anglaises est le cadeau d’anniversaire offert l’année suivante, en 1862, par la reine à son époux, certainement en réponse à Psyché. Il s’agit de L’Innocence en danger ou Vénus et Cupidon (Osborne House, inv. RCIN 41014) avec une figure féminine ici directement inspirée des Vénus accroupies antiques. Ces deux achats par la famille royale anglaise sont peut-être à relier au fait que le prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1827-1897) est originaire de Cobourg comme Müller.

Eduard Müller travailla le sujet opposant masculin et féminin pour un autre groupe comme l’illustre la sculpture, plus statique, représentant une femme et un jeune homme insistant, intitulée Beauté et Pan (vente New Art Est-Ouest Auctions, Tokyo, 31 mars 2012, lot 18). Notre groupe est situé avant le rapprochement des deux êtres, comme ont pu le traduire P.-P. Rubens et J. Brueghel I, mais à l’opposé de ce que certains contemporains de Müller ont pu faire, faisant se confondre les corps, comme A.-E. Carrier-Belleuse (terre cuite, vers 1868, musée d’Orsay, Paris, inv. RF 2335) ou encore A. Cabanel (huile sur toile, 1860, Palais des Beaux-Arts, Lille, inv. RF 274).

La réunion des deux figures est exceptionnelle. Une telle composition n’avait pas été vue depuis celle mise en place par Sir John Henry Schroder (1825-1910). Personnalité intéressante issue d’une riche famille de marchands et banquiers, né à Hambourg et très tôt installé à Londres, il présenta dans sa résidence de The Dell à Old Windsor des œuvres contemporaines et d’artistes du XIXe siècle dont E. Delacroix, L. Alma-Tadema et également E. Müller (op. cit. H. J. Schröder, p. 62) dont un couple formé d’un satyre et d’une nymphe (op. cit. Brockhaus Konversationslexikon, p. 56). La source Brockhaus Konversationslexikon indique une date différente pour chacun, 1870 pour le satyre et 1877 pour la nymphe, permettant d’avancer l’idée que le satyre est une composition autonome à laquelle le sculpteur a peut-être souhaité ajouter une compagne quelques années plus tard. Toujours est-il que certaines sources parlent d’eux comme une paire dont J. Meyers (op. cit.).




Remarkable in its composition and treatment, the group of the satyr and the nymph testifies to Eduard Müller's virtuosity and must be placed among the artist's masterpieces.


Müller, Roman sculptor by adoption

Eduard Müller was born in Hildburghausen in Thuringia in 1828. His family moved to Coburg in 1830. At first he was a cook for the Duke of Coburg, then he worked in Munich and finally in Paris for the banker Edouard André (1833-1894). Self-taught and close to artistic circles with his twin brother, the painter Gustav Müller (1828-1901), he met Joseph Geefs (1808-1885), a sculptor and former Prix de Rome in Antwerp, who advised him to study at his Academy in Antwerp. He entered in 1850 and went to Brussels two years later. In the middle of the 19th century, Müller followed the movement initiated a few years earlier by artists who saw in Italy a new Arcadia that allowed them the traditions of Antiquity simultaneously as contemporary style of the era. While some, such as the Englishman Charles Francis Fuller (1830-1875) and the American Thomas Ball (1819-1911), chose Florence, he preferred Rome and settled there permanently in 1854 or 1857. Although he produced most of his work in his Roman studio, Müller retained a strong lifelong connection to his home town of Coburg, as evidenced by his signature 'aus Coburg/Rom' ('from Coburg/Rome') on our two works, and even became an honorary citizen.

His work is strongly influenced by the ancient heritage. Many of his figures are derived from mythology, and his masterpiece is directly inspired by it. This is the monumental group entitled Prometheus bound and the Oceanids, now in the Nationalgalerie in Berlin (inv. B I 33, fig.1). Made from a single block of marble, it was projected in 1868 in Rome before the Nationalgalerie in Berlin commissioned a version in 1872. He had been a member of the Berlin Academy since 1869. The final group was exhibited from 1879. Prometheus dominates, surmounted by the eagle that is about to devour his liver, the Oceanides, aquatic nymphs and daughters of Thetis, form a chorus around him. In addition to mythology, Müller also created rare groups related to the Old Testament, as shown by the one in the park of the Château de Pontchartrain representing Cain and Abel in the arms of their mother Eve, most probably commissioned by the industrialist and financier Auguste Dreyfus (1827-1897).

As mentioned, Müller sometimes deviated from this classical vein and produced a few groups strongly influenced by the Italian picturesque. The Neapolitan Fisherman and his Son, sculpted in 1876, fits directly into this theme, as does the lively dancer entitled La Fiaccola (one bronze version sold at Beijing Inzone International Auction Co., 1 June 2014, lot 429, another donated by the artist to the Accademia di San Luca in 1895, still in situ in Rome, inv. 162). Other works are clearly part of the age-old tradition of portraiture, probably commissions received by the artist who frequented social circles. The portrait of a young woman (Dorotheum sale, Vienna, 26 April 2018, lot 590) and the bust of Woman with a Veil (an anonymous model in a photograph from 1854-1858 in the English Royal Collection, in an album belonging to Prince Albert, inv. RCIN 2906003) are examples. After sketching a counterpart to his masterpiece illustrating the liberation of Prometheus by Hercules, he ended his career. He was a professor and member of the Accademia di San Luca in Rome, the Berlin Academy and the Real Academia de Bellas Artes de San Fernando in Madrid, and was buried in Rome like his brother.


The satyr and the nymph

The present ‘pendant’ figures form an interactive pair, conceived in spontaneous and lively ‘conversation’ with each other. Individually, the viewer is particularly encouraged to turn around each figure to appreciate the youthfulness of the satyr who holds in his hand the mask of Tragedy and who seems to appreciate the astonishment or even the fear produced on the nymph. The nymph, in turn, evokes sensuality despite a drapery held in the fold of her proper left arm. The points of view are multiplied, creating great dynamism and a rare interaction, accentuating the movement and eroticism of the bodies.

The figure called Satyr mit der Maske (Satyr with Mask) represents a young man without the classic attributes of satyrs, fauns or Pan, such as a hairy body, pointed ears, horns or goat's feet. Only a simple little tail on his lower back makes the hybridity clear. The satyr fits in perfectly with the Greco-Roman spirit of antiquity and draws directly on the humour of groups produced during the Hellenistic period. The subject can also be linked to another of his works, The Faun’s secret, which he sculpted in 1874, two years before Stéphane Mallarmé published his poem L'Après-midi d'un faune.
This satyr is one of Eduard Müller's most famous sculptures, and a marble copy is known in the Accademia di San Luca. Rare are the bronze versions, of which one by the Nelli foundry, of the same size as our marble, came on the art market in 2021 (Sotheby's, London, 14 July 2021, lot 18). As the sculptor did not authorise the production of casts until late, around 1885-1888, only a few have been recorded (op. cit. H. Thieme and F. Becker, p. 223. For Prometheus, see a reduction in the Germanisches Nationalmuseum, inv. PI.O.3380).
The satyr was exhibited at the Berlin Exhibition (Berliner Austellung) of 1871 where it was very popular and the artist was awarded a gold medal. The Visual Arts Review (Zeitschrift für bildende Kunst) praised the composition and expression in its article and illustrated the sculpture (fig. 2).

The frightened nymph (Die erschreckte Nymphe) was inspired by various types of ancient Venus and representations of Niobe. The models seen in Italy undoubtedly enabled Müller to find multiple sources for his women with classical features.
The nymph is very discreetly named Ersilia on the drapery, which may suggest that she comes from La Fida Ninfa (The Faithful Nymph), a pastoral fable after Petrarch, attributed to Francesco Contarini, published in 1598 and dedicated to Ferdinand I of Medici (see Act 1, scene 4).
Among the sculptor's earliest female models is the draped standing woman in the album of Prince Albert (anonymous photograph, ca. 1854-1858, inv. RCIN 2906002). There are parallels in his work with Psyche, a marble of the same size as ours, dated 1861 and presented by Prince Albert to his wife Queen Victoria on 26 August of the same year (Buckingham Palace, inv. RCIN 2048, op. cit. Victoria & Albert: Art & Love). The bodies of our nymph and Psyche are both leaning slightly forward and moving inducing a delicate twist of the back, the faces are turned slightly to the side, one arm is raised at the face. The other interesting sculpture in the English Royal Collection is the birthday present given by the Queen to her husband the following year, 1862, certainly in response to Psyche. This is Innocence in Danger or Venus and Cupid (Osborne House, inv. RCIN 41014) with a female figure here directly inspired by the ancient Crouching Venus. These two purchases by the English royal family may be related to the fact that Prince Consort Albert of Saxony-Coburg-Gotha (1827-1897) was a native of Coburg, as was Müller.

Eduard Müller worked on the male-female subject for another group as illustrated by the more static sculpture of a woman and an insistent young man entitled Beauty and Pan (New Art East-West Auctions, Tokyo, 31 March 2012, lot 18). Our group is situated before the satyr caught her as P.-P. Rubens and J. Brueghel I might have translated it, but in contrast to what some contemporaries did with a fusion of bodies such as A.-E. Carrier-Belleuse (terracotta, ca. 1868, Musée d'Orsay, Paris, inv. RF 2335) or A. Cabanel (painting, 1860, Palais des Beaux-Arts, Lille, inv. RF 274).
The reunion of the two figures is exceptional. Such a composition had not been seen since the one installed by Sir John Henry Schroder (1825-1910), 1st Baronet. He was a wealthy merchant and banker, born in Hamburg and early settled in London. He exhibited in his home at The Dell, Old Windsor, contemporary and 19th century works by artists including E. Delacroix, L. Alma-Tadema and also E. Müller (op. cit. H. J. Schröder, p. 62), including a couple of satyrs and nymphs (op. cit. Brockhaus Konversationslexikon, p. 56). The Brockhaus Konversationslexikon source gives a different date for each, 1870 for the satyr and 1877 for the nymph, suggesting that the satyr is an autonomous composition to which the sculptor may have wished to add a female companion some years later. Nevertheless, some sources refer to them as a pair, including J. Meyers (op. cit.).

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