Lot Essay
Le modèle en plâtre d’une forme de vase ovoïde muni d’anses en forme de dauphins, très proche de notre forme de vase, est conservé à la manufacture de Sèvres et reproduit par Troude sous la dénomination vase œuf à anses dauphins (A. Troude, Choix de Modèles de La Manufacture Nationale de Porcelaines de Sèvres, Paris, 1897, pl. 100), (Fig.1). La création de ce modèle est généralement datée par les auteurs autour de 1765 (C.C. Dauterman et al., Decorative Art From The Samuel H. Kress Collection At The Metropolitan Museum of Art, Aylesbury, 1964, p. 214). Toutefois, la première mention du vase Dauphin en deux grandeurs apparait dans l’inventaire de la manufacture pour les travaux de l’année 1770, Sèvres, Manufacture et Musée nationaux, service des collections documentaires (par la suite: SMMN), Registre I, Inventaires généraux, 1771). Les similarités entre le vase Dauphin et le vase Jet d’eau, créé en 1765 (SMMN, Registre I, Inventaires généraux, 1766), dont les anses en forme de dauphin et la prise du couvercle en forme de jet d’eau jaillissant sont très comparables, permettent de penser qu’ils sont du même auteur, probablement Jean-Claude Duplessis père (c. 1695-1774), directeur artistique. Pierre Ennès a suggéré que ces formes sont créées pour célébrer l’avènement du nouveau Dauphin, futur Roi Louis XVI, à la mort de son père en 1765 (R. Savill, The Wallace Collection, Catalogue of Sèvres Porcelain, Londres, 1988, p. 281). Une source possible du vase Dauphin pourrait être une gravure publiée en 1582 d’après Polidoro da Caravaggio (Fig. 2), les gravures d’après Polidoro furent en effet rééditées à Paris par Jean-François Daumont avant 1775 (J. L. McCahey et H. J. McCormick, Vasemania, Neoclassical Form and Ornament in Europe, Selections from the Metropolitan Museum, catalogue d’exposition, The Bard Graduate Center for Studies in the Decorative Arts, Design and Culture, New York, 2004, n° 17, p. 57 et T. Clifford, « Polidoro and English Design », Connoisseur, 192, août 1976, pp. 282-291).
Le registre des Travaux Extraordinaires pour l’année 1774 révèle que le peintre Charles-Nicolas Dodin (1734-1803), l’un des meilleurs peintres de figures de la manufacture royale, reçoit le paiement de 48 livres pour 1 vase Dauphin enfans paysage (SMMN, Travaux extraordinaires, F16, 1774 et M.-L. de Rochebrune, Splendeur de la Peinture sur Porcelaine au XVIIIe Siècle, Charles-Nicolas Dodin et la Manufacture de Vincennes-Sèvres, Paris, 2012, p.231), ce qui correspond très certainement à l’un de nos deux vases daté V pour 1774.
Charles-Nicolas Dodin a peint le même enfant sur un vase de la même forme, également à fond vert, provenant des collections de Lord Hillingdon et aujourd’hui conservé dans la collection Kress au Metropolitan Museum de New York (C.C. Dauterman et al., Decorative Art From The Samuel H. Kress Collection At The Metropolitan Museum of Art, Aylesbury, 1964, pp. 214-215, n°44, Fig. 162-163, gift of Samuel H. Kress Foundation, 1958). Les deux mêmes enfants apparaissent également sur une paire de vases chinois ou à pied de globes vers 1770 (The Chrystner Collection sale, Christie’s, New York, 9 juin 1979, lot 225 puis Christie’s, New York, 1er novembre 1990, lot 22).
Un autre vase Dauphin à fond beau bleu décoré de marines est conservé à Russborough en Irlande (Francis J. B. Watson, « The Collections of Sir Alfred Beit: 2 Furniture and Ceramics », Connoisseur, CXLV, 1960, p. 222) ; enfin, une paire de vases Dauphin décorés de paniers remplis de fleurs sur fond bleu est conservée dans la collection Jones au Victoria and Albert Museum de Londres (W. King, Catalogue of the Jones Collection, Part II, Londres, 1924, p. 19, pl. 21, n° 145.)
A partir de 1775, la manufacture de Sèvres modifie légèrement cette forme de vase pour accueillir un cadran, sous le nom de vase pendule à dauphins. Madame Adélaïde (1732-1800), l’une des filles de Louis XV et tantes de Louis XVI, achète à la manufacture de Sèvres le 18 juin 1777 un vase Dauphin et sa pendule pour 720 livres (SMMN, registre Vy6 f° 194). Le Roi Louis XVI possédait également une vase pendule à dauphins placé à Versailles dans le Cabinet des Bains. Elle est ainsi décrite dans un inventaire des appartements de Louis XVI en 1787 : Une pendule de cheminée à vase en porcelaine bleu, ornée de deux branches de lauriers qui entoure la lunette et de deux dauphins, terminée par un jet d'eau, h. de 14 po. sur 6 po. 9 l. de large, par Roque. Cette pendule a été vendue par Christie’s à Londres, 4 juillet 2013, lot 22 et a rejoint les collections du château de Versailles. Trois autres vases pendules à dauphins sont aujourd’hui connus, l’un vendu par Christie’s, Londres, 6 juillet 2016, lot 80 ( Provenant de l’ancienne collection Hector Binney, Sotheby’s, Londres, 5 décembre 1989, lot 11), un autre conservé au musée de Sèvres (Marcelle Brunet et Tamara Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Fribourg, 1978, p. 202, n° 234) et un troisième avec Adrian Sassoon, Londres, en 2022.
William Kissam Vanderbilt II
William Kissam Vanderbilt II est l’arrière-petit-fils du commodore Cornelius Vanderbilt, considéré en son temps « l’homme le plus riche du monde » et le fils d'Alva Smith et de William Kissam Vanderbilt, une dynastie de magnats de la construction maritime et des chemins de fer
A côté d’une vie remplie de voyages, de courses hippiques, de courses de voiliers et d’automobiles, il rejoint son père dans les bureaux de New York Central Railroad à Grand Central Terminal à Manhattan et se fait construire en 1905 une maison sur la Fifth Avenue.
Divorcé en 1927 de sa première femme Virginia Graham Fair (1875–1935) dont il a eu trois enfants,
il épouse à l'hôtel de ville de Paris Rosamund Lancaster Warburton (1897–1947). Il construit aussi à cette époque un manoir de style renaissance espagnole à Centerport (Long Island), appelé le Nid d'aigle (Eagle's Nest), qui abrite désormais le musée Vanderbilt.
Le registre des Travaux Extraordinaires pour l’année 1774 révèle que le peintre Charles-Nicolas Dodin (1734-1803), l’un des meilleurs peintres de figures de la manufacture royale, reçoit le paiement de 48 livres pour 1 vase Dauphin enfans paysage (SMMN, Travaux extraordinaires, F16, 1774 et M.-L. de Rochebrune, Splendeur de la Peinture sur Porcelaine au XVIIIe Siècle, Charles-Nicolas Dodin et la Manufacture de Vincennes-Sèvres, Paris, 2012, p.231), ce qui correspond très certainement à l’un de nos deux vases daté V pour 1774.
Charles-Nicolas Dodin a peint le même enfant sur un vase de la même forme, également à fond vert, provenant des collections de Lord Hillingdon et aujourd’hui conservé dans la collection Kress au Metropolitan Museum de New York (C.C. Dauterman et al., Decorative Art From The Samuel H. Kress Collection At The Metropolitan Museum of Art, Aylesbury, 1964, pp. 214-215, n°44, Fig. 162-163, gift of Samuel H. Kress Foundation, 1958). Les deux mêmes enfants apparaissent également sur une paire de vases chinois ou à pied de globes vers 1770 (The Chrystner Collection sale, Christie’s, New York, 9 juin 1979, lot 225 puis Christie’s, New York, 1er novembre 1990, lot 22).
Un autre vase Dauphin à fond beau bleu décoré de marines est conservé à Russborough en Irlande (Francis J. B. Watson, « The Collections of Sir Alfred Beit: 2 Furniture and Ceramics », Connoisseur, CXLV, 1960, p. 222) ; enfin, une paire de vases Dauphin décorés de paniers remplis de fleurs sur fond bleu est conservée dans la collection Jones au Victoria and Albert Museum de Londres (W. King, Catalogue of the Jones Collection, Part II, Londres, 1924, p. 19, pl. 21, n° 145.)
A partir de 1775, la manufacture de Sèvres modifie légèrement cette forme de vase pour accueillir un cadran, sous le nom de vase pendule à dauphins. Madame Adélaïde (1732-1800), l’une des filles de Louis XV et tantes de Louis XVI, achète à la manufacture de Sèvres le 18 juin 1777 un vase Dauphin et sa pendule pour 720 livres (SMMN, registre Vy6 f° 194). Le Roi Louis XVI possédait également une vase pendule à dauphins placé à Versailles dans le Cabinet des Bains. Elle est ainsi décrite dans un inventaire des appartements de Louis XVI en 1787 : Une pendule de cheminée à vase en porcelaine bleu, ornée de deux branches de lauriers qui entoure la lunette et de deux dauphins, terminée par un jet d'eau, h. de 14 po. sur 6 po. 9 l. de large, par Roque. Cette pendule a été vendue par Christie’s à Londres, 4 juillet 2013, lot 22 et a rejoint les collections du château de Versailles. Trois autres vases pendules à dauphins sont aujourd’hui connus, l’un vendu par Christie’s, Londres, 6 juillet 2016, lot 80 ( Provenant de l’ancienne collection Hector Binney, Sotheby’s, Londres, 5 décembre 1989, lot 11), un autre conservé au musée de Sèvres (Marcelle Brunet et Tamara Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Fribourg, 1978, p. 202, n° 234) et un troisième avec Adrian Sassoon, Londres, en 2022.
William Kissam Vanderbilt II
William Kissam Vanderbilt II est l’arrière-petit-fils du commodore Cornelius Vanderbilt, considéré en son temps « l’homme le plus riche du monde » et le fils d'Alva Smith et de William Kissam Vanderbilt, une dynastie de magnats de la construction maritime et des chemins de fer
A côté d’une vie remplie de voyages, de courses hippiques, de courses de voiliers et d’automobiles, il rejoint son père dans les bureaux de New York Central Railroad à Grand Central Terminal à Manhattan et se fait construire en 1905 une maison sur la Fifth Avenue.
Divorcé en 1927 de sa première femme Virginia Graham Fair (1875–1935) dont il a eu trois enfants,
il épouse à l'hôtel de ville de Paris Rosamund Lancaster Warburton (1897–1947). Il construit aussi à cette époque un manoir de style renaissance espagnole à Centerport (Long Island), appelé le Nid d'aigle (Eagle's Nest), qui abrite désormais le musée Vanderbilt.