FABLES CHOISIES, MISES EN VERS. PARIS : DESAINT & SAILLANT, 1755-1759.
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LE CHEF-D'OEUVRE DE L'IMPRIMERIE FRANÇAISE DU XVIIIE SIÈCLE
FABLES CHOISIES, MISES EN VERS. PARIS : DESAINT & SAILLANT, 1755-1759.

JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695) ET JEAN-BAPTISTE OUDRY (1686-1755)

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FABLES CHOISIES, MISES EN VERS. PARIS : DESAINT & SAILLANT, 1755-1759.
JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695) ET JEAN-BAPTISTE OUDRY (1686-1755)
4 vol. in-folio (478 x 325 mm). Exemplaire sur très grand papier, au filigrane AUVERGNE. Un portrait de Oudry gravé par Tardieu d’après Largillière, une gravure allégorique avec buste de La Fontaine par Oudry, terminé par Dupuis et gravé par Cochin, et 275 planches hors texte gravées par Chedel, Cochin, Dupuis, Fessard, Le Bas, et d'autres artistes d'après Oudry, nombreux culs-de-lampe. Exemplaire de premier tirage, avec la planche de la fable Le Singe et le Léopard avant la lettre.
Provenance
Reliure de l'époque avec meubles des armes de la famille Bouvard de Fourqueux - peut-être Michel Bouvard de Fourqueux (1719-1789) ;
Ex-libris James Toovey (1814-1893 ; A catalogue of books in various languages remarkable for beauty of condition on sale by James Toovey, Londres, 1855, p. 157) ;
Ex-libris Charles Tennant (1823-1906 ; Catalogue of the library collected by Sir Charles Tennant, Bart., 1896, p. 180)
Literature
L’Année littéraire, Paris, Mérigot, 1782, pp. 351-353 ; Brunet III, 753 ; Cohen-de Ricci 548-550 (“magnifique ouvrage") ; C. Lesage, “La Fortune des Fables au XVIIIe siècle", 1995, pp. 160-165 ("Les deux cent soixante-quinze dessins de Jean-Baptiste Oudry… vont donner naissance à l'édition la plus prestigieuse et la plus copiée du siècle et à de très nombreuses déclinaisons dans les Arts décoratifs…") ; Rochambeau n°86 ; Tchemerzine III, 874-875 (“édition magnifique…par les meilleurs graveurs du temps") ; A. Stevenson Hobbs, Fables, V&A Museum, 1986, pp. 27 et 72-73 ("Oudry's four-volume La Fontaine, the 'Paris edition', was the handsomest and most massive of its century").

Lot Essay

Cette édition, certainement la plus fameuse des Fables, est restée célèbre pour les nombreuses gravures qui l'illustrent, exécutées d'après Jean-Baptiste Oudry. Les dessins ont été réalisés entre 1729 et 1733 - si, pour l’éditeur, Oudry “les composoit pour son propre plaisir et dans ces moments de joie et de fantaisie où un artiste donne un libre essor à son génie", il est probable qu’ils étaient à l’origine destinés à une série de cartons de tapisserie. Vers 1751, l’artiste vend ses originaux à Jean-Louis Regnard de Montenault, qui nourrit rapidement le dessein d’une nouvelle édition illustrée des Fables, plus au goût du jour que l’originale. Avec l’aide financière du banquier Darey, les compositions de Oudry sont retravaillées et retouchées spécialement pour la gravure sous la direction de Charles-Nicolas Cochin fils. Les planches, réalisées par les meilleurs graveurs du temps, conservent le format des originaux et l’éditeur choisit une taille inhabituelle pour l’époque - grand in quarto - “quand déjà naît la mode des petits formats [pour renforcer] le caractère prestigieux et monumental de la publication" (C. Lesage). L’éditeur ne recule devant aucun effort « pour rendre cette édition la plus complette et la plus parfaite qu’il fût possible ». Si les deux premiers volumes sont publiés en 1755 et le troisième l’année suivante, les difficultés financières évidentes au vu du luxe de l’édition ne tardent pas à apparaître, et la parution du dernier volume est repoussée jusqu’en 1759, lorsqu’un don de 80 000 livres du roi lui-même permet de mener l’entreprise à son terme.
Le présent exemplaire est revêtu d'une remarquable reliure de l'époque en maroquin rouge. Richement ornée et dorée, ses plats sont encadrés d'une spectaculaire dentelle, avec de larges fers rocaille en écoinçons. On remarque, parmi les éléments constitutifs de ce décor, des étoiles et des croissants de lune, qui semblent être des rappels des meubles des armoiries centrales, attribuables à un membre de la famille Bouvard de Fourqueux. Or, si ces fers embématiques font partie du décor d'origine, les armes centrales ont été frappées sur une pièce de cuir, coupée en médaillon, et insérée dans la couronne de feuillage.
Cette dernière, qui mêle feuilles de laurier et feuilles de chêne, est généralement associée aux armes royales de France : elle fut créée dans le dernier tiers du XVIIe siècle pour marquer les livres de la Bibliothèque royale, en plusieurs tailles pour être utilisée sur des volumes de divers formats. Ces modèles aux armes de France furent utilisés jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Il semble exister de plaques "à champ vide", avec uniquement cette couronne, permettant au destinataire du volume d'apposer ses armes au centre.
Plusieurs hypothèses peuvent ainsi être formulées - la première est que les armes de France se trouvaient à l'origine au centre des plats -et celles-ci, combinées aux éléments emblématiques de la famille Bouvard de Fourqueux, réunissaient à la fois l'origine du cadeau (peut-être le roi lui-même) et le destinataire de l'exemplaire - peut-être Michel Bouvard de Fourqueux (1719-1789), contrôleur général des finances et Ministre d’État de Louis XVI, et ainsi candidat désigné pour un présent d’origine royale. L'autre hypothèse était que la couronne centrale était effectivement vide.
L'exemplaire présente deux ex-libris : James Toovey et Charles Tennant. Le catalogue de la bibliothèque Tennant, établi en 1896, décrit l’exemplaire comme suit : « in richly gilt old French red morocco, large dentelle borders, with the arms of Bouvard de Fourqueux on the sides ».Difficile donc de dire si les armes centrales étaient déjà présentes ou si le catalogue n’évoque que les fers aux angles. Mais le style des armes et la couleur de la dorure suggère que le médaillon central aurait été frappé et apposé à la toute fin du XIXe siècle, peut-être par l'acheteur de l'exemplaire lors de cette vente, pour compléter son décor.

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