Lot Essay
« La peinture émaillée sur lave laisse peu à désirer quant à la perfection matérielle, et il semble impossible de donner aux couleurs plus d’éclat , à la matière plus de solidité, puisque ces deux qualités résultent nécessairement, l’une de la vitrification de l’ émail, l’autre de l’intensité d’un feu soutenu pendant plusieurs jours à l’état d’incandescence. »
(commentaire d’un journaliste lors de l’exposition des Produits de l’Industrie en 1834)
Entre curiosité et défis techniques, ce splendide plateau émaillé en pierre de lave témoigne d’un rare savoir-faire français que l’on pourrait qualifier de quasi éphémère dans l’histoire de l’art. La vivacité des couleurs préservée par la solidité du matériau suscite toujours une véritable fascination ; signalons à cet égard la dernière exposition organisée par le musée Sahut à Volvic cette année Laves émaillées. Histoire et techniques d’un art du feu.
Notre précieux guéridon nous épate alors par sa polychromie et la fraîcheur de son décor et arbore avec élégance deux noms incontournables de cette trop rare technique : Pierre Hachette (d. 1848) et Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867), dont les deux noms figurent étonnamment rarement ensemble sur les plateaux.
Un matériau volcanique
Région volcanique, l’Auvergne dispose de ce matériau particulier qu’elle se décide à exploiter à partir des carrières de Volvic et du Mont Dore. L’utilisation de la pierre de lave remonte au XIIIe siècle et est originellement destinée à la construction de bâtiments. A la fois facile à tailler et incroyablement pérenne, ce matériau est employé comme base pour l’émail dès la fin du XVIIIe siècle.
Au tout début du XIXe siècle, la pierre de lave sert à la voierie. C’est en effet un enfant du pays auvergnat et alors préfet de Seine (1812-1830), le comte Gaspard de Chabrol (1773-1843) qui fournit le pavage de certaines rues de la capitale réalisé dans ce matériau avant qu’il ne soit question d’utiliser également ce matériau pour les plaques et les numéros de rue de Paris.
Un support artistique révolutionnaire
En ce qui concerne l’emploi comme base pour l’émail, de nombreux essais ont lieu et c’est au chimiste Ferdinand Mortelèque (1773-1842) que revient la paternité de la technique peinte. La pierre de lave prend alors toute son ampleur en tant que véritable support artistique à une large palette de couleurs.
Après la voierie, Chabrol, peut-être porté par une sorte de patriotisme régional, lance, avant la chute de la Restauration, un vaste programme décoratif notamment destiné aux églises. L’église de Saint-Vincent-de-Paul en est l’emblème. L’architecte d’origine allemande Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867) est choisi pour travailler sur ce chantier (1831-1834).
De veine néoclassique et principal architecte sous la Restauration, Hittorff a notamment été formé auprès de Charles Percier (co-auteur avec Pierre Fontaine du Recueil de décorations intérieures (1801-1812), et s’illustre, grâce au soutien de François Joseph Bélanger, en tant qu’inspecteur des fêtes et cérémonies royales. Certains de ces chantiers marquent encore de nos jours la ville de Paris à l’exemple de la gare du Nord, la mairie de Paris, l’agencement de la place de la Concorde avec l’obélisque de Louxor, la place de l’Etoile ou encore les Champs-Elysées. Particulièrement animé par la référence polychrome des monuments grecs antiques, Hittorff va assouvir sa passion en recourant à la pierre de lave qu’il associe à l’acier pour l’église Saint-Vincent-de-Paul. C’est la toute jeune société fondée en 1831 par Pierre Hachette qui fournit les tables en pierre de lave émaillée.
La collaboration de deux génies
Le présent plateau illustre la collaboration entre ces deux génies que sont Hittorff et Hachette, dont l’enseigne du dernier est domiciliée au 40 rue Coquenard à Paris. Le premier dessine, le second réalise. Hachette, gendre de Mortelèque, décèdera en 1848. Son entreprise étant incontournable dans l’émaillage de la pierre de lave, sa veuve récupèrera l’affaire qu’elle rebaptise alors « Veuve Hachette ».
En tant qu’ornemaniste, Hittorff décline cette technique en plus des plateaux, sur les cheminées, les candélabres et les panneaux.
Notons que c’est l’université de Cologne qui conserve les dessins d’Hittorff. On y retrouve l’influence antique qui lui est si chère et qui apparaît dans son Architecture Antique de la Sicile (1826-1830) ou encore sur le présent guéridon évoquant les mosaïques et les fresques antiques italiennes, dans un style dit pompéïen.
Hittorff utilise les plateaux de table pour cibler les clients potentiels influents, y compris certains membres des cours européennes, espérant ainsi la commande de chantiers importants. Hittorff envoie notamment deux plateaux, aujourd’hui disparus, l’un en 1833 au prince Wilhelm Friedrich de Prusse, futur empereur Wilhelm Ier d’Allemagne pour son palais berlinois, et l’autre en 1836 à Léopold Ier, roi de Belgique. Il envoie également un panneau à Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres, aujourd’hui conservé au musée national de la Céramique (inv. MNC 1738).
Le coût de production de ces plateaux de table est incroyablement élevé. Le prix pour un plateau aussi monumental que le nôtre s’approche de 2.200 francs.
Un corpus restreint
On regrette que la majeure partie de la production Hittorff-Hachette ait disparu. Citons celui conservé au Chrysler Museum, Norfolk, Virginie (inv. 2001.21. et provenant de la vente Sotheby’s, Paris, 5 juillet 2001, lot 99). Le Montreal Museum of Fine Art conserve également dans ses collections un important plateau réalisé par Hachette d’après un dessin d’Hittorff (inv. 2019.96) reposant sur un piètement en acajou et bronze doré réalisé par Pierre-Benoît Marcion (1769-1840). Ce guéridon figurait auparavant dans la collection Desmarais (vente Christie’s, New York, 30 avril 2019, lot 79).
Le guéridon est très certainement le piètement d’origine du plateau. D’excellente facture, il pourrait être rattaché à la production de Marcion.
Born from a fusion of curiosity and technical ingenuity, this splendid enameled tray in lava-stone testifies to a rare French expertise that experienced an almost ephemeral moment in the history of art. The vivid colours preserved by the solidity of this material have long aroused fascination, something highlighted with the 2022 exhibition ‘Laves émaillées. Histoire et techniques d’un art du feu’ held at the Sahut Museum in Volvic.
This precious pedestal table is striking for its polychromy and the freshness of its decoration, and elegantly displays two names that cannot be ignored in this all too rarefied field: Pierre Hachette (d. 1848) and Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867). These two names surprisingly appear together on the tabletop.
A volcanic material
A volcanic region, the Auvergne contains deposits of this particular material which was extracted from the Volvic and Mont Dore quarries. The use of lava stone dates back to the 13th century and was originally used for the construction of buildings. Both easy to cut and incredibly durable, this material was used as a base for enamel from the end of the 18th century. At the very beginning of the 19th century, lava stone was used for road construction. Indeed, it was a native of Auvergne and then Prefect of the Seine (1812-1830), Count Gaspard de Chabrol (1773-1843), who provided paving made of this material for some of the capital's streets and later for some Parisian street signs and numbers.
A revolutionary artistic medium
Numerous attempts were made to use lava stone as a base for enamel and the chemist Ferdinand Mortelèque (1773-1842) invented this painting technique. Lava stone then took on its full potential as an artistic medium with a wide range of colours. After conceiving the road system, Chabrol, perhaps carried away by a sort of regional patriotism, launched a vast decorative programme before the fall of the Restoration, focusing in particular on churches. The church of Saint-Vincent-de-Paul is the embodiment of this programme and the German-born architect Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867) was chosen to work on the project (1831-1834). A neoclassical architect and the main architect under the Restoration, Hittorff was trained by Charles Percier (co-author with Pierre Fontaine of the Recueil de décorations intérieures (1801-1812)), and distinguished himself, thanks to the support of François Joseph Bélanger, as inspector of royal celebrations and ceremonies. Some of his projects still mark the city of Paris today, such as the Gare du Nord, the Paris City Hall, the layout of the Place de la Concorde with the Luxor obelisk, the Place de l'Etoile and the Champs-Elysées. Particularly inspired by the polychrome decoration of Ancient Greek monuments, Hittorff satisfied his passion by using lava stone, which he combined with steel for the Saint-Vincent-de-Paul church. A new company founded in 1831 by Pierre Hachette supplied the enamelled lava stone tables exemplified by the present lot.
The collaboration of two geniuses
The present tabletop is a result of the collaboration between these two geniuses, Hittorff and Hachette, the latter of whom was established at 40 rue Coquenard in Paris. Hittorff designed and Hachette produced the tops. Hachette, Mortelèque's son-in-law, died in 1848. His company was a key player in the enamelling of lava stone, and his widow took over the business, which she then renamed ‘Veuve Hachette’. As a designer Hittorff also applied this technique to fireplaces, candelabras and panels. Hittorff's drawings are preserved at the University of Cologne, where the antique influence so dear to him appears in his Architecture Antique de la Sicile (1826-1830) as well as in the present pedestal table, which evokes Italian mosaics and frescoes in a so-called Pompeian style. Hittorff used the tabletops to target influential potential customers, including some members of European Royal courts in the hope of securing orders for important projects. Hittorff sent two table tops, now lost, one in 1833 to Prince Wilhelm Friedrich of Prussia, the future Emperor Wilhelm I of Germany, for his Berlin palace, and the other in 1836 to Leopold I, King of Belgium. He also sent a panel to Alexandre Brongniart, director of the Sèvres manufactory, which is now in the Musée National de la Céramique (inv. MNC 1738). The production cost of these table tops was incredibly high. The price for a top as monumental as ours was close to 2,200 francs.
A limited corpus
It is regrettable that most of the Hittorff-Hachette production has disappeared. One example is preserved in the Chrysler Museum, Norfolk, Virginia (inv. 2001.21. and from the Sotheby's sale, Paris, 5 July 2001, lot 99). The Montreal Museum of Fine Art also holds an important tray made by Hachette after a design by Hittorff (inv. 2019.96) resting on a mahogany and ormolu base made by Pierre-Benoît Marcion (1769-1840). This pedestal table was previously in the Desmarais collection (Christie's sale, New York, 30 April 2019, lot 79).
The pedestal base is most likely the original base of this top. Of excellent workmanship, it could be linked to Marcion's production.
(commentaire d’un journaliste lors de l’exposition des Produits de l’Industrie en 1834)
Entre curiosité et défis techniques, ce splendide plateau émaillé en pierre de lave témoigne d’un rare savoir-faire français que l’on pourrait qualifier de quasi éphémère dans l’histoire de l’art. La vivacité des couleurs préservée par la solidité du matériau suscite toujours une véritable fascination ; signalons à cet égard la dernière exposition organisée par le musée Sahut à Volvic cette année Laves émaillées. Histoire et techniques d’un art du feu.
Notre précieux guéridon nous épate alors par sa polychromie et la fraîcheur de son décor et arbore avec élégance deux noms incontournables de cette trop rare technique : Pierre Hachette (d. 1848) et Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867), dont les deux noms figurent étonnamment rarement ensemble sur les plateaux.
Un matériau volcanique
Région volcanique, l’Auvergne dispose de ce matériau particulier qu’elle se décide à exploiter à partir des carrières de Volvic et du Mont Dore. L’utilisation de la pierre de lave remonte au XIIIe siècle et est originellement destinée à la construction de bâtiments. A la fois facile à tailler et incroyablement pérenne, ce matériau est employé comme base pour l’émail dès la fin du XVIIIe siècle.
Au tout début du XIXe siècle, la pierre de lave sert à la voierie. C’est en effet un enfant du pays auvergnat et alors préfet de Seine (1812-1830), le comte Gaspard de Chabrol (1773-1843) qui fournit le pavage de certaines rues de la capitale réalisé dans ce matériau avant qu’il ne soit question d’utiliser également ce matériau pour les plaques et les numéros de rue de Paris.
Un support artistique révolutionnaire
En ce qui concerne l’emploi comme base pour l’émail, de nombreux essais ont lieu et c’est au chimiste Ferdinand Mortelèque (1773-1842) que revient la paternité de la technique peinte. La pierre de lave prend alors toute son ampleur en tant que véritable support artistique à une large palette de couleurs.
Après la voierie, Chabrol, peut-être porté par une sorte de patriotisme régional, lance, avant la chute de la Restauration, un vaste programme décoratif notamment destiné aux églises. L’église de Saint-Vincent-de-Paul en est l’emblème. L’architecte d’origine allemande Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867) est choisi pour travailler sur ce chantier (1831-1834).
De veine néoclassique et principal architecte sous la Restauration, Hittorff a notamment été formé auprès de Charles Percier (co-auteur avec Pierre Fontaine du Recueil de décorations intérieures (1801-1812), et s’illustre, grâce au soutien de François Joseph Bélanger, en tant qu’inspecteur des fêtes et cérémonies royales. Certains de ces chantiers marquent encore de nos jours la ville de Paris à l’exemple de la gare du Nord, la mairie de Paris, l’agencement de la place de la Concorde avec l’obélisque de Louxor, la place de l’Etoile ou encore les Champs-Elysées. Particulièrement animé par la référence polychrome des monuments grecs antiques, Hittorff va assouvir sa passion en recourant à la pierre de lave qu’il associe à l’acier pour l’église Saint-Vincent-de-Paul. C’est la toute jeune société fondée en 1831 par Pierre Hachette qui fournit les tables en pierre de lave émaillée.
La collaboration de deux génies
Le présent plateau illustre la collaboration entre ces deux génies que sont Hittorff et Hachette, dont l’enseigne du dernier est domiciliée au 40 rue Coquenard à Paris. Le premier dessine, le second réalise. Hachette, gendre de Mortelèque, décèdera en 1848. Son entreprise étant incontournable dans l’émaillage de la pierre de lave, sa veuve récupèrera l’affaire qu’elle rebaptise alors « Veuve Hachette ».
En tant qu’ornemaniste, Hittorff décline cette technique en plus des plateaux, sur les cheminées, les candélabres et les panneaux.
Notons que c’est l’université de Cologne qui conserve les dessins d’Hittorff. On y retrouve l’influence antique qui lui est si chère et qui apparaît dans son Architecture Antique de la Sicile (1826-1830) ou encore sur le présent guéridon évoquant les mosaïques et les fresques antiques italiennes, dans un style dit pompéïen.
Hittorff utilise les plateaux de table pour cibler les clients potentiels influents, y compris certains membres des cours européennes, espérant ainsi la commande de chantiers importants. Hittorff envoie notamment deux plateaux, aujourd’hui disparus, l’un en 1833 au prince Wilhelm Friedrich de Prusse, futur empereur Wilhelm Ier d’Allemagne pour son palais berlinois, et l’autre en 1836 à Léopold Ier, roi de Belgique. Il envoie également un panneau à Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres, aujourd’hui conservé au musée national de la Céramique (inv. MNC 1738).
Le coût de production de ces plateaux de table est incroyablement élevé. Le prix pour un plateau aussi monumental que le nôtre s’approche de 2.200 francs.
Un corpus restreint
On regrette que la majeure partie de la production Hittorff-Hachette ait disparu. Citons celui conservé au Chrysler Museum, Norfolk, Virginie (inv. 2001.21. et provenant de la vente Sotheby’s, Paris, 5 juillet 2001, lot 99). Le Montreal Museum of Fine Art conserve également dans ses collections un important plateau réalisé par Hachette d’après un dessin d’Hittorff (inv. 2019.96) reposant sur un piètement en acajou et bronze doré réalisé par Pierre-Benoît Marcion (1769-1840). Ce guéridon figurait auparavant dans la collection Desmarais (vente Christie’s, New York, 30 avril 2019, lot 79).
Le guéridon est très certainement le piètement d’origine du plateau. D’excellente facture, il pourrait être rattaché à la production de Marcion.
Born from a fusion of curiosity and technical ingenuity, this splendid enameled tray in lava-stone testifies to a rare French expertise that experienced an almost ephemeral moment in the history of art. The vivid colours preserved by the solidity of this material have long aroused fascination, something highlighted with the 2022 exhibition ‘Laves émaillées. Histoire et techniques d’un art du feu’ held at the Sahut Museum in Volvic.
This precious pedestal table is striking for its polychromy and the freshness of its decoration, and elegantly displays two names that cannot be ignored in this all too rarefied field: Pierre Hachette (d. 1848) and Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867). These two names surprisingly appear together on the tabletop.
A volcanic material
A volcanic region, the Auvergne contains deposits of this particular material which was extracted from the Volvic and Mont Dore quarries. The use of lava stone dates back to the 13th century and was originally used for the construction of buildings. Both easy to cut and incredibly durable, this material was used as a base for enamel from the end of the 18th century. At the very beginning of the 19th century, lava stone was used for road construction. Indeed, it was a native of Auvergne and then Prefect of the Seine (1812-1830), Count Gaspard de Chabrol (1773-1843), who provided paving made of this material for some of the capital's streets and later for some Parisian street signs and numbers.
A revolutionary artistic medium
Numerous attempts were made to use lava stone as a base for enamel and the chemist Ferdinand Mortelèque (1773-1842) invented this painting technique. Lava stone then took on its full potential as an artistic medium with a wide range of colours. After conceiving the road system, Chabrol, perhaps carried away by a sort of regional patriotism, launched a vast decorative programme before the fall of the Restoration, focusing in particular on churches. The church of Saint-Vincent-de-Paul is the embodiment of this programme and the German-born architect Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867) was chosen to work on the project (1831-1834). A neoclassical architect and the main architect under the Restoration, Hittorff was trained by Charles Percier (co-author with Pierre Fontaine of the Recueil de décorations intérieures (1801-1812)), and distinguished himself, thanks to the support of François Joseph Bélanger, as inspector of royal celebrations and ceremonies. Some of his projects still mark the city of Paris today, such as the Gare du Nord, the Paris City Hall, the layout of the Place de la Concorde with the Luxor obelisk, the Place de l'Etoile and the Champs-Elysées. Particularly inspired by the polychrome decoration of Ancient Greek monuments, Hittorff satisfied his passion by using lava stone, which he combined with steel for the Saint-Vincent-de-Paul church. A new company founded in 1831 by Pierre Hachette supplied the enamelled lava stone tables exemplified by the present lot.
The collaboration of two geniuses
The present tabletop is a result of the collaboration between these two geniuses, Hittorff and Hachette, the latter of whom was established at 40 rue Coquenard in Paris. Hittorff designed and Hachette produced the tops. Hachette, Mortelèque's son-in-law, died in 1848. His company was a key player in the enamelling of lava stone, and his widow took over the business, which she then renamed ‘Veuve Hachette’. As a designer Hittorff also applied this technique to fireplaces, candelabras and panels. Hittorff's drawings are preserved at the University of Cologne, where the antique influence so dear to him appears in his Architecture Antique de la Sicile (1826-1830) as well as in the present pedestal table, which evokes Italian mosaics and frescoes in a so-called Pompeian style. Hittorff used the tabletops to target influential potential customers, including some members of European Royal courts in the hope of securing orders for important projects. Hittorff sent two table tops, now lost, one in 1833 to Prince Wilhelm Friedrich of Prussia, the future Emperor Wilhelm I of Germany, for his Berlin palace, and the other in 1836 to Leopold I, King of Belgium. He also sent a panel to Alexandre Brongniart, director of the Sèvres manufactory, which is now in the Musée National de la Céramique (inv. MNC 1738). The production cost of these table tops was incredibly high. The price for a top as monumental as ours was close to 2,200 francs.
A limited corpus
It is regrettable that most of the Hittorff-Hachette production has disappeared. One example is preserved in the Chrysler Museum, Norfolk, Virginia (inv. 2001.21. and from the Sotheby's sale, Paris, 5 July 2001, lot 99). The Montreal Museum of Fine Art also holds an important tray made by Hachette after a design by Hittorff (inv. 2019.96) resting on a mahogany and ormolu base made by Pierre-Benoît Marcion (1769-1840). This pedestal table was previously in the Desmarais collection (Christie's sale, New York, 30 April 2019, lot 79).
The pedestal base is most likely the original base of this top. Of excellent workmanship, it could be linked to Marcion's production.