Lot Essay
Célèbre claveciniste et compositeur, Anne-Jean Boucon apprend la musique aux côtés de son professeur le célèbre Jean-Philippe Rameau (1683-1764) qui écrira d’ailleurs pour son élève un morceau intitulé ‘La Boucon’ dans ses Pièces de clavecin en concert de 1741. Les compositeurs Jacques Duphly en 1744 puis Jean Barrière vers 1745 ont également créé des pièces pour la jeune musicienne. À l’âge de trente-neuf ans, en 1747, elle épouse Jean-Joseph de Cassanéa de Mondonville (1711-1772).
Son mari, compositeur et violoniste de la chambre et de la chapelle royale, très apprécié de Louis XV et de Madame de Pompadour, a également été portraituré par Maurice-Quentin de La Tour, souriant, le visage presque de face et le violon visible uniquement par la tête sculptée, les chevilles et le manche tandis que le reste de l’instrument est à peine esquissé derrière son buste. Une réplique du pastel présenté au Salon en 1747 est aujourd’hui conservée au musée Antoine Lécuyer de Saint-Quentin (fig. 1 ; inv. LT 18 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.1414, ill. ; et Debrie, Salmon, op. cit., 2000, p. 191, fig. 105).
La Tour côtoyait assidûment le monde du théâtre et de la musique, représentant plusieurs danseuses, compositeurs et musiciens, qu’ils appartiennent au théâtre lyrique ou à la musique italienne qui divise les amateurs de l’époque, tel Pietro Manelli, Premier bouffon de la troupe italienne au musée Antoine Lécuyer (inv. LT 20 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.2202 ; et Debrie, Salmon, op. cit., 2000, n°48, ill.). Plus rares sont les portraits de femmes musiciennes au XVIIIe siècle représentées avec leur instrument à l’image du présent pastel.
Une autre version de ce dernier est conservée à l’Art Institute of Chicago (inv. 2001.53 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.1423, ill. ; et Debrie, Salmon, op. cit., 2000, p. 216, sous le n°44 ). Tandis que la brillance du bleu du manteau et les détails de dentelles semblent plus lumineux sur la version de Chicago, l’exécution du visage dans les deux versions est d’une qualité égale, avec dans la version Marcille, ses petites hachures blanches sur les joues, élément particulièrement expressif. Dans les deux cas, il est intéressant de noter que La Tour n’a pas souhaité représenter le clavier du clavecin de manière fidèle (les dièses et les bémols ne sont pas placés de manière correcte), de même que la partition de musique n’est pas très lisible, la volonté de l’artiste étant de mettre l’accent sur les détails de la physionomie du modèle, finement exécuté.
Une copie plus tardive est conservée au Saint Louis Art Museum ayant appartenu au grand collectionneur new yorkais, John Pierpont Morgan (inv. 308.1925 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.14275, ill.). Quant à la version officielle, celle exposée au Salon de 1753 (n°76), elle reste aujourd’hui non localisée (Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.1422).
Qu’il s’agisse du père François-Martial ou des frères Camille et Eudoxe, la famille Marcille a possédé de nombreux portraits au pastel de Maurice Quentin de La Tour dont notamment une Étude préparatoire du visage de Chardin, gravé par la suite par Jules de Goncourt et prêté à l’exposition de l’École des Beaux-Arts en 1879 par Eudoxe (n° 529; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n° J.46.1442). À la vente après décès de Camille Marcille, le 8-9 mars 1876, figurait quatre dessins au pastel de La Tour dont une Étude préparatoire pour le portrait du peintre Dumont le Romain (lot 152 ; localisation inconnue; Jeffares, op. cit., version en ligne, n° J.46.1685) et une Étude pour le portrait du peintre Louis de Silvestre (lot 150 ; Art Institute of Chicago, inv. 1958.543 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.2966, ill.)
Le portrait de madame de Mondonville, l’une des rares éphigies de femmes musiciennes au XVIIIe siècle représentées avec son instrument de musique, est sans doute le plus important et le plus abouti pastel de Maurice-Quentin de La Tour ayant appartenu à la dynastie des Marcille, en comparaison avec les esquisses de visage, de plus petit format et au côté inachevé qu’ils ont possédées.
Fig. 1 M.-Q. de La Tour, Portrait de J.-J. Cassanéa de Mondonville, pastel, Saint Quentin, musée Antoine-Lécuyer.
Son mari, compositeur et violoniste de la chambre et de la chapelle royale, très apprécié de Louis XV et de Madame de Pompadour, a également été portraituré par Maurice-Quentin de La Tour, souriant, le visage presque de face et le violon visible uniquement par la tête sculptée, les chevilles et le manche tandis que le reste de l’instrument est à peine esquissé derrière son buste. Une réplique du pastel présenté au Salon en 1747 est aujourd’hui conservée au musée Antoine Lécuyer de Saint-Quentin (fig. 1 ; inv. LT 18 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.1414, ill. ; et Debrie, Salmon, op. cit., 2000, p. 191, fig. 105).
La Tour côtoyait assidûment le monde du théâtre et de la musique, représentant plusieurs danseuses, compositeurs et musiciens, qu’ils appartiennent au théâtre lyrique ou à la musique italienne qui divise les amateurs de l’époque, tel Pietro Manelli, Premier bouffon de la troupe italienne au musée Antoine Lécuyer (inv. LT 20 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.2202 ; et Debrie, Salmon, op. cit., 2000, n°48, ill.). Plus rares sont les portraits de femmes musiciennes au XVIIIe siècle représentées avec leur instrument à l’image du présent pastel.
Une autre version de ce dernier est conservée à l’Art Institute of Chicago (inv. 2001.53 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.1423, ill. ; et Debrie, Salmon, op. cit., 2000, p. 216, sous le n°44 ). Tandis que la brillance du bleu du manteau et les détails de dentelles semblent plus lumineux sur la version de Chicago, l’exécution du visage dans les deux versions est d’une qualité égale, avec dans la version Marcille, ses petites hachures blanches sur les joues, élément particulièrement expressif. Dans les deux cas, il est intéressant de noter que La Tour n’a pas souhaité représenter le clavier du clavecin de manière fidèle (les dièses et les bémols ne sont pas placés de manière correcte), de même que la partition de musique n’est pas très lisible, la volonté de l’artiste étant de mettre l’accent sur les détails de la physionomie du modèle, finement exécuté.
Une copie plus tardive est conservée au Saint Louis Art Museum ayant appartenu au grand collectionneur new yorkais, John Pierpont Morgan (inv. 308.1925 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.14275, ill.). Quant à la version officielle, celle exposée au Salon de 1753 (n°76), elle reste aujourd’hui non localisée (Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.1422).
Qu’il s’agisse du père François-Martial ou des frères Camille et Eudoxe, la famille Marcille a possédé de nombreux portraits au pastel de Maurice Quentin de La Tour dont notamment une Étude préparatoire du visage de Chardin, gravé par la suite par Jules de Goncourt et prêté à l’exposition de l’École des Beaux-Arts en 1879 par Eudoxe (n° 529; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n° J.46.1442). À la vente après décès de Camille Marcille, le 8-9 mars 1876, figurait quatre dessins au pastel de La Tour dont une Étude préparatoire pour le portrait du peintre Dumont le Romain (lot 152 ; localisation inconnue; Jeffares, op. cit., version en ligne, n° J.46.1685) et une Étude pour le portrait du peintre Louis de Silvestre (lot 150 ; Art Institute of Chicago, inv. 1958.543 ; voir Jeffares, op. cit., version en ligne, n°J.46.2966, ill.)
Le portrait de madame de Mondonville, l’une des rares éphigies de femmes musiciennes au XVIIIe siècle représentées avec son instrument de musique, est sans doute le plus important et le plus abouti pastel de Maurice-Quentin de La Tour ayant appartenu à la dynastie des Marcille, en comparaison avec les esquisses de visage, de plus petit format et au côté inachevé qu’ils ont possédées.
Fig. 1 M.-Q. de La Tour, Portrait de J.-J. Cassanéa de Mondonville, pastel, Saint Quentin, musée Antoine-Lécuyer.