HUBERT ROBERT (PARIS 1733-1808)
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This lot is offered without reserve. Provenant de la collection J.E. Safra.
HUBERT ROBERT (PARIS 1733-1808)

Galerie en ruines avec un couple à cheval au centre

Details
HUBERT ROBERT (PARIS 1733-1808)
Galerie en ruines avec un couple à cheval au centre
signé, localisé et daté ‘ROBERTI/ ...LINAVIT ROMAE/ 1760’ (sur la pierre au centre à gauche)
graphite, plume et encre noire, aquarelle, trois bandes de papier ajoutées le long des bords droit, gauche et supérieur
50,7 x 66,3 cm (19 7/8 x 26 1/8 in.)
Provenance
Georges Bourgarel (1857-1922) ; sa vente, Paris, Hôtel Drouot, 15-16 juin 1922, lot 199.
Vente Palais d’Orsay, Paris, 7 décembre 1979, lot 6.
Vente Sotheby’s, Monaco, 5 décembre 1991, lot 13.
Literature
H. Burda, Die ruine in den bildern Hubert Roberts, Munich, 1967, p. 51, ill.
A. Ananoff, François Boucher, Lausanne-Paris, 1976, I., p. 190, n° 53/3, p. 189, fig. 271.
V. Carlson, Hubert Robert, Drawings & Watercolours, cat. exp., Washington, National Gallery of Art, 1978, pp. 22, 26, note 68.
François Boucher, cat. exp., New York, The Metropolitan Museum of Art, Detroit, The Detroit Institute of Arts, Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 1986-1987, p. 126, sous le n° 12.
M. Roland Michel, Maurice et Pauline Feuillet de Borsat collectionneurs. Dessins français et étrangers du XVIIe au XIXe siècle, cat. exp., Marseille, musée des beaux-arts, 2001, sous le n° 112.
Special notice
This lot is offered without reserve.
Further details
HUBERT ROBERT, AN ARCHITECTURAL CAPRICCIO WITH RUINS AND A COUPLE ON HORSEBACK, BLACK CHALK, WATERCOLOUR

The nickname ‘Robert des ruines’ (Robert of the ruins), given to the artist by Czarina Catherine II and later taken up by Denis Diderot in his reviews of the Paris Salons, perfectly suits the present watercolour where the architectural elements are covered with foliage and weeds that have grown between the stones over time.
In Hubert Robert’s drawings, watercolours or grisailles slightly enhanced with blue, like in the present sheet, are rarer than drawings in red chalks. Examples other than the present work include an Architectural capriccio with the Pantheon dated 1760 in the collection of Jean Bonna, Geneva (N. Strasser, Dessins français du XVI et XVIIIe siècle. Collection Jean Bonna, Geneva, 2016, no. 79, ill.), or an Architectural capriccio with the Laocoon at the Harvard Art Museums, Cambridge, inv. 1978.35 (Hubert Robert (1733-1808). Un Peintre visionnaire, exhib. cat., Paris, Musée du Louvre, and Washington, National Gallery of Art, 2016, no. 63, ill.).
Dated 1760, the drawing was produced during Hubert Robert’s stay at the Académie de France in Rome, a period when the director of the institution, Charles-Joseph Natoire, sent a letter to the Marquis de Marigny praising the progress of the young student who was ‘working at his ordinary job with zeal and success’ (letter dated 20 February 1760, published in C. Voiriot, ‘Chronologie biographique’, in exhib. cat., 2016, op. cit., p. 448). A year later, Natoire mentions sending to Pierre-Jean Mariette ‘some coloured drawings’ (ibid., p. 449). Robert was still nourished by the works of his Roman masters who specialised in the representation of antique ruins, Giovanni Paolo Pannini (1691-1765), Charles-Louis Clérisseau (1721-1820) or Giovanni Battiste Piranesi (1720-1778) (G. Faroult ibid., p. 239).
The subject of the ruined arch of a large gallery is one of the many topoi in the artist’s work, perfectly rendered in The Old Temple, a painting depicting a long gallery flanked on either side by columns and whose coffered vault is in open ruins (Art Institute of Chicago, inv. 1900.382; see ibid., p. 96, fig. 39). Another recurring element in Hubert Robert’s work is the hanging lantern found in The Fountain, a painting in the Musée Cognacq Jay in Paris (inv. COGJ98; see ibid., p. 252, fig. 98), in one of the six monumental Architectural Capricci of more than two meters in height preserved in the Musée des Arts Décoratifs in Paris (inv. 19730; see ibid., 2016, no. 102, ill.), and again in the painting The Return of the Cattle, exhibited at the Salon in 1775, at the Metropolitan Museum of Art, inv. 35.40.1.
The art of quotation does not end there because the couple on horseback in the center of the composition is found in a painting by François Boucher, The Return From the Market, which belonged to Jacques-Laure Le Tonnelier de Breteuil (1723-1785), better known as Bailli de Breteuil, and who was Hubert Robert’s patron in Rome (Springfield Art Museum, inv. 55.01; see A. Ananoff, François Boucher, Lausanne and Paris, 1976, I, no. 53, ill.). François Boucher’s couple was engraved by Alexandre Briceau under the title The Travellers, after a red chalk drawing (ibid., nos. 53/1, 53/2). A painting of the same composition, signed lower left, was sold at the Palais Galliera in Paris on 26 November 1975, lot G.
A decade after the present watercolour was made, Hubert Robert used this composition again, quoting the central couple and the ruins on the left in a circular oil on canvas dated 1777, formerly in the collections of the Metropolitan Museum of Art, New York, and auctioned at Christie’s, New York, June 6, 2012, part of lot 81 (fig. 1). In addition, a watercolour that more closely replicates the present drawing with the colonnades on either side of a gap to the outside, the hanging lantern, and the figures in the foreground but smaller in size (39 x 49 cm), from the collection of Maurice and Pauline Feuillet de Borsat, is in the Musée Borély, Marseille (inv. 68-184).
The subtlety in the choice of shades slightly heightened with blue in the sky, the architectural research of this caprice mixing different periods, from antiquity to the eighteenth century, through the Renaissance, and the addition of small figures in the foreground that animate the composition, make this large sheet not a simple preparatory study, but a work of art in itself.
We are grateful to Sarah Catala for confirming the attribution after visual examination.
Fig. 1. Hubert Robert, The Ruins. Private collection.

Brought to you by

Hélène Rihal
Hélène Rihal Head of Department

Lot Essay

Le surnom de ‘Robert des ruines’ donné à Hubert Robert par la tsarine Catherine II et reprit plus tard par Diderot dans ses critiques de Salons convient parfaitement à la présente aquarelle où les éléments architecturaux sont couverts de feuillages et d’herbes folles ayant poussés entre les pierres au fil du temps.
Dans l’œuvre dessiné d’Hubert Robert, les aquarelles ou grisailles légèrement rehaussé de bleu, qui vient ainsi réveiller et illuminer la composition, à l’image de la présente feuille, se font plus rares que les sanguines. Elles apparaissent généralement plus détaillées, d’un trait de plume plus précis avec de nombreux détails.
Datée 1760, la présente aquarelle a été réalisée lors du pensionnat d’Hubert Robert à l’Académie de France à Rome, période où le directeur de l’institution, Charles-Joseph Natoire envoie une lettre à Marigny en louant les progrès du jeune élève qui ‘travaille à son ordinaire avec zèle et succès’ (lettre datée du 20 Février 1760 in C. Voiriot, ‘Chronologie biographique’, in Hubert Robert (1733-1808). Un Peintre visionnaire, cat. exp., Paris, Musée du Louvre, et Washington, National Gallery of Art, 2016, p. 448). Une année après, Natoire mentionne un envoie à Pierre-Jean Mariette de ‘quelques dessains coloré’ (ibid., p. 449). Il est encore nourri des œuvres de ses maîtres romains qui se sont spécialisés dans la représentation des vestiges antiques : Giovanni Paolo Pannini (1691-1765), Charles-Louis Clérisseau (1721-1820) ou encore Gianbattista Piranesi (1720-1778) (G. Faroult, in ibid., p. 239).
Le thème iconographique de l’arche en ruines d’une grande galerie est un des nombreux topos dans l’œuvre de l’artiste, parfaitement bien rendu dans Le Vieux temple, tableau représentant une longue galerie flanquée de part et à d’autres de colonnes et dont la voûte à caissons est en ruines à ciel ouvert à l’image du présent dessin (Chicago, The Art Institute of Chicago, inv. 1900.382 ; ibid., p. 96, fig. 39). Autre éléments récurrents dans les œuvres de Hubert Robert, la lanterne suspendue parallélépipédique que se retrouve dans La Fontaine, un tableau conservé au musée Cognacq Jay à Paris (inv. COGJ98 ; ibid., p. 252, fig. 98), sur l’un des six Caprices architecturaux monumentaux de plus de deux mètres de hauteur conservées au musée des Arts décoratifs (inv. 19730 ; ibid., 2016, n° 102) et encore dans le tableau du Retour du troupeau, exposée au Salon en 1775 (New York, Metropolitan Museum of Art, inv. 35.40.1).
L’art de citation ne s’arrête pas là puisque le couple à cheval au centre de la composition se retrouve dans un tableau de François Boucher, Le Retour du marché, ayant appartenu à Jacques Laure Le Tonnelier de Breteuil (1723-1785), plus connu sous le nom de Bailli de Breteuil, et qui fut le mécène d'Hubert Robert à Rome (Springfield, Museum of Fine Art, inv. 55.01 ; A. Ananoff, François Boucher, Lausanne-Paris, 1976, I., n° 53). Le couple de François Boucher a été gravé par Alexandre Briceau sous le titre Les Voyageurs, d’après un dessin à la sanguine (ibid., p. 190, n° 53/1 et 53/2). Un tableau de même composition, Couple de cavaliers cheminant parmi les ruines, signé en à bas à gauche, est passé en vente au Palais Galliéra à Paris le 26 novembre 1975, lot G (72,5 x 87,5 cm).
Une décennie après la réalisation de la présente aquarelle, Hubert Robert va réutiliser cette composition en reprenant principalement le couple central et les ruines sur la gauche dans une huile sur toile circulaire datée 1777, anciennement dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York et passé en vente chez Christie's, New York, 6 juin 2012, partie du lot 81 (fig. 1). De plus, une aquarelle qui reprend plus fidèlement le présent dessin avec les colonnades de part et d'autres d'une trouée vers l'extérieur, la lanterne suspendue et les figures au premier plan mais de dimensions plus petites (39 x 49 cm), provenant de la collection de Maurice et Pauline Feuillet de Borsat, est conservée au musée Borély de Marseille (inv. 68-184).
La subtilité dans le choix du camaïeu de brun légèrement rehaussé de bleu dans le ciel, la recherche architecturale de ce caprice mêlant les différentes époques, de l’antiquité au XVIIIe siècle, en passant par la Renaissance, et l’ajout de petits personnages au premier plan qui animent la composition, font de cette large feuille, non pas une simple étude préparatoire, mais bien une œuvre d’art à part entière.

Nous remercions Sarah Catala d'avoir confirmé l'attribution après examen visuel de l'œuvre.

Fig. 1. Hubert Robert, Les Ruines, huile sur toile (coll. part).

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