Lot Essay
Etienne Doirat est considéré comme l’un des plus importants ébénistes du début du XVIIIe siècle et un précurseur du style rocaille, bien avant Charles Cressent. Il travailla toute sa vie au faubourg Saint-Antoine, où sa famille d’artisans était installée depuis plus d’un siècle. Décédé vers 1732, il réalisa essentiellement des meubles sous la Régence pour une riche clientèle française et étrangère. Son inventaire après décès, publié par J.-D. Augarde en 1985, mentionne en effet la présence d’un nombre important de commodes « à la Régence », « en tombeau », mais aussi d’armoires, de grandes bibliothèques, de secrétaires, de cartonniers, de bureaux plats, de buffets, d’encoignures, de régulateurs de parquet et de petits meubles divers. Il emploie fréquemment des bois précieux en placage uni ou en frisage, souvent en « pointe de diamant », qui traduisent le raffinement de ses ouvrages, comme l’amarante, le palissandre, le bois de violette, le bois de rose ou encore des bois indigènes tels que l’olivier ou le poirier. L’abondance et la qualité des bronzes contribue à la richesse et la somptuosité de ses meubles. Bien qu’il n’ait pas fait ciseler ses bronzes au sein de son atelier, comme pouvaient le faire ses confrères André-Charles-Boulle, Charles Cressent ou encore Jean-Pierre Latz, il semblerait qu’il ait fait réaliser des modèles pour son propre usage et qu’il en conservait non seulement les chefs-modèles mais aussi les exemplaires inutilisés et finis. Il les emploie en mêlant l’iconographie Louis XIV, comme les mascarons, et les « espagnolettes » de l’époque Régence, aux nouveaux éléments rocailles.
L’authentification de sa production demeure problématique, puisque l'estampille n'a été rendue obligatoire par la guilde parisienne des menuisiers-ébénistes qu'en 1751. Sa production fut sans doute abondante, mais il a très peu estampillé de son vivant (J.-D. Augarde, "Etienne Doirat, Menuisier en ébène", in J. Paul Getty Museum Journal, Vol. XIII, 1985, pp. 33-52). Sur certains meubles se retrouvent à côté de son estampille, celle de son gendre Louis Simon Painsu avec les lettres « L.S.P. ». Celui-ci repris certainement la gestion de la boutique, rue Saint-Honoré où il vendait ses ouvrages et ceux de son beau-père demeurés en grand nombre après son décès, ce qui expliquerait la double estampille. D’autre part, certains des meubles qui lui ont été attribués portent l’estampille d’un autre ébéniste. En effet, certains ébénistes pouvaient parfois s’approvisionner chez leurs confrères et apposer leur propre estampille sur un meuble qu’ils n’avaient pas réalisé eux-mêmes. Son estampille n’est jamais accompagnée du poinçon JME puisque l’entrée en vigueur de celui-ci date de 1743. Enfin, certaines estampilles sont également apocryphes, notamment ‘V. DOIRAT’ que nous retrouvons sur notre bureau et qui daterait de la fin du XIXe siècle, ou encore ‘E. DOIRAT’ exécutée plus récemment à Paris.
La plupart des meubles ayant été authentifiés d’Etienne Doirat sont très luxueux avec une ornementation de bronze abondante. Il semblerait toutefois qu’une partie de sa production comprenne des meubles plus sobres et fonctionnels, comme notre secrétaire qui n’en demeure pas moins élégant et harmonieux. En effet, un bureau de pente similaire au notre en placage de palissandre fut vendu à Drouot, le 22 mai 1985 et est illustré dans Pierre Kjellberg, Le Mobilier français du XVIIIe siècle, Paris, 1989, p. 266. Il présente des dimensions analogues, une forme légèrement galbée et un décor très proche avec un élégant et sobre frisage en losanges. Cependant, contrairement à notre exemplaire, celui-ci ne présente pas le passage des jambes sous la ceinture ni de casiers sur les côtés, mais deux rangs de tiroirs en partie inférieure.
L’authentification de sa production demeure problématique, puisque l'estampille n'a été rendue obligatoire par la guilde parisienne des menuisiers-ébénistes qu'en 1751. Sa production fut sans doute abondante, mais il a très peu estampillé de son vivant (J.-D. Augarde, "Etienne Doirat, Menuisier en ébène", in J. Paul Getty Museum Journal, Vol. XIII, 1985, pp. 33-52). Sur certains meubles se retrouvent à côté de son estampille, celle de son gendre Louis Simon Painsu avec les lettres « L.S.P. ». Celui-ci repris certainement la gestion de la boutique, rue Saint-Honoré où il vendait ses ouvrages et ceux de son beau-père demeurés en grand nombre après son décès, ce qui expliquerait la double estampille. D’autre part, certains des meubles qui lui ont été attribués portent l’estampille d’un autre ébéniste. En effet, certains ébénistes pouvaient parfois s’approvisionner chez leurs confrères et apposer leur propre estampille sur un meuble qu’ils n’avaient pas réalisé eux-mêmes. Son estampille n’est jamais accompagnée du poinçon JME puisque l’entrée en vigueur de celui-ci date de 1743. Enfin, certaines estampilles sont également apocryphes, notamment ‘V. DOIRAT’ que nous retrouvons sur notre bureau et qui daterait de la fin du XIXe siècle, ou encore ‘E. DOIRAT’ exécutée plus récemment à Paris.
La plupart des meubles ayant été authentifiés d’Etienne Doirat sont très luxueux avec une ornementation de bronze abondante. Il semblerait toutefois qu’une partie de sa production comprenne des meubles plus sobres et fonctionnels, comme notre secrétaire qui n’en demeure pas moins élégant et harmonieux. En effet, un bureau de pente similaire au notre en placage de palissandre fut vendu à Drouot, le 22 mai 1985 et est illustré dans Pierre Kjellberg, Le Mobilier français du XVIIIe siècle, Paris, 1989, p. 266. Il présente des dimensions analogues, une forme légèrement galbée et un décor très proche avec un élégant et sobre frisage en losanges. Cependant, contrairement à notre exemplaire, celui-ci ne présente pas le passage des jambes sous la ceinture ni de casiers sur les côtés, mais deux rangs de tiroirs en partie inférieure.