Lot Essay
LOUIS PERROIS
in Art ancestral du Gabon dans les collections du musée Barbier-Mueller, 1985, p. 206
Ce très beau masque okuyi relève de la variante stylistique la plus courante, les masques à coque centrale flanquée de tresses latérales, le visage portant des scarifications en écailles. Il est possible, mais non établi avec certitude par les enquêtes de terrain, que ces scarifications aient une signification de sexe et que ces masques soient des représentations féminines, alors que les autres, sans décor particulier, soient masculins (encore que la danse soit exclusivement l'apanage des hommes au niveau de l'exécution). Les scarifications présentent toujours neuf écailles en losange. Au Gabon, le chiffre neuf, multiple de trois, revient souvent dans les rituels et a une signification symbolique importante. Il semble à première vue que les coiffures soient féminines, bien que nous ne connaissions rien des coiffures masculines de parades anciennes qui pouvaient être aussi compliquées que celles des femmes (comme chez les Fang où les belles coiffures étaient plutôt masculines).
D'une très grande finesse de sculpture, ce masque est remarquable par l'élégance de la coiffure, la coque centrale très gonflée et les petites tresses faisant contraste de volume. De profil la coiffe surplombe le front, d'autant plus qu'en position d'utilisation, le masque était penché en avant, le danseur évoluant à trois ou quatre mètres de haut. Le visage est posé sur un support postérieur, teinté de noir, servant à fixer l'habit du danseur ; le front séparé de la coiffe par une natte transverse délicatement taillée. Les détails du visage montrent à l'évidence une grande maîtrise dans la sculpture : yeux en grains de café fendu (les paupières sont soulignées par un double trait arqué parallèle à la fente palpébrale elle-même) ; nez aux ailes habilement modelées ; bouche aux lèvres rouges ourlées en forme de huit dans un mouvement immobile de moue, motif très répandu dans toute l'aire de l'Ogooué.
LOUIS PERROIS
in Ancestral Art of Gabon from the Collections of the Barbier-Mueller Museum, 1985, p. 206
This beautiful okuyi mask is an example of the most commonly represented variation of this style: a central hair “shell” flanked by short braids and fish scale scarification on the face. It is possible, but not fully supported by field research, that this scarification has a sexual meaning and that these masks are female representations. The others without this particular scarification pattern would therefore be male despite the fact that the dancing of the mask is the exclusive prerogative of men. The scarification consistently groups nine fish scales into a lozenge. In Gabon, the number nine as a multiple of three often recurs in rituals and has important symbolic meaning. The coiffure seems to be primarily feminine, although nothing is known about any former ornamental masculine coiffure which could have been as elaborate as those of women (as among the Fang where the coiffures were rather masculine).
This mask is a fine carving, remarkable for the elegance of the coiffure, the large, central “shell” of hair, and the small braids providing a contrast of volume. In profile, the headdress hangs over the forehead and much more so when actually used. The mask is tilted forward, the dancer moving at a height of three or four meters. The dancer’s face is placed against the black posterior base of the mask that also serves to hold the costume in place. The forehead is separated from the headdress by a delicate transverse braid. The details of the face show a mastery of carving: split coffee bean eyes (the eyelids are underlined by two arching lines parallel to the crevice); a well-modelled nose; and a mouth with red lips tucked into an impassive, figure-eight pout. This expression is prevalent in the Ogowe area.
in Art ancestral du Gabon dans les collections du musée Barbier-Mueller, 1985, p. 206
Ce très beau masque okuyi relève de la variante stylistique la plus courante, les masques à coque centrale flanquée de tresses latérales, le visage portant des scarifications en écailles. Il est possible, mais non établi avec certitude par les enquêtes de terrain, que ces scarifications aient une signification de sexe et que ces masques soient des représentations féminines, alors que les autres, sans décor particulier, soient masculins (encore que la danse soit exclusivement l'apanage des hommes au niveau de l'exécution). Les scarifications présentent toujours neuf écailles en losange. Au Gabon, le chiffre neuf, multiple de trois, revient souvent dans les rituels et a une signification symbolique importante. Il semble à première vue que les coiffures soient féminines, bien que nous ne connaissions rien des coiffures masculines de parades anciennes qui pouvaient être aussi compliquées que celles des femmes (comme chez les Fang où les belles coiffures étaient plutôt masculines).
D'une très grande finesse de sculpture, ce masque est remarquable par l'élégance de la coiffure, la coque centrale très gonflée et les petites tresses faisant contraste de volume. De profil la coiffe surplombe le front, d'autant plus qu'en position d'utilisation, le masque était penché en avant, le danseur évoluant à trois ou quatre mètres de haut. Le visage est posé sur un support postérieur, teinté de noir, servant à fixer l'habit du danseur ; le front séparé de la coiffe par une natte transverse délicatement taillée. Les détails du visage montrent à l'évidence une grande maîtrise dans la sculpture : yeux en grains de café fendu (les paupières sont soulignées par un double trait arqué parallèle à la fente palpébrale elle-même) ; nez aux ailes habilement modelées ; bouche aux lèvres rouges ourlées en forme de huit dans un mouvement immobile de moue, motif très répandu dans toute l'aire de l'Ogooué.
LOUIS PERROIS
in Ancestral Art of Gabon from the Collections of the Barbier-Mueller Museum, 1985, p. 206
This beautiful okuyi mask is an example of the most commonly represented variation of this style: a central hair “shell” flanked by short braids and fish scale scarification on the face. It is possible, but not fully supported by field research, that this scarification has a sexual meaning and that these masks are female representations. The others without this particular scarification pattern would therefore be male despite the fact that the dancing of the mask is the exclusive prerogative of men. The scarification consistently groups nine fish scales into a lozenge. In Gabon, the number nine as a multiple of three often recurs in rituals and has important symbolic meaning. The coiffure seems to be primarily feminine, although nothing is known about any former ornamental masculine coiffure which could have been as elaborate as those of women (as among the Fang where the coiffures were rather masculine).
This mask is a fine carving, remarkable for the elegance of the coiffure, the large, central “shell” of hair, and the small braids providing a contrast of volume. In profile, the headdress hangs over the forehead and much more so when actually used. The mask is tilted forward, the dancer moving at a height of three or four meters. The dancer’s face is placed against the black posterior base of the mask that also serves to hold the costume in place. The forehead is separated from the headdress by a delicate transverse braid. The details of the face show a mastery of carving: split coffee bean eyes (the eyelids are underlined by two arching lines parallel to the crevice); a well-modelled nose; and a mouth with red lips tucked into an impassive, figure-eight pout. This expression is prevalent in the Ogowe area.