Lot Essay
IRIS HAHNER-HERZOG
in L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller, 1997, p. 212
Les masques bifwebe (kifwébé) font partie des objets d'une société éponyme qui bénéficie encore aujourd'hui d'un grand respect chez les Songyé de l'est. Cette société dispose d’individus aux pouvoirs surnaturels (basha masende) qui auraient la capacité de manipuler les esprits au moyen de techniques magiques.
Les masques, complétés par un costume tissé et une longue barbe de raphia, dansent lors de diverses cérémonies. Ils sont portés par des hommes qui font office de « police » à la demande d'un souverain, ou dans le but d'intimider l'ennemi en cas de guerre.
Ce rare masque est du type féminin des kifwébé (connu sous le nom de kikashi ; bikashi), qui, contrairement au type masculin (kilume ; bilume), n'a pas de peigne sur le centre de la tête. Les masques féminins se caractérisent par un fin motif rainuré sur le visage, dans lequel de la peinture blanche a été frottée. Le rouge a été utilisé pour accentuer les yeux bien délimités entre des paupières en demi-lune, le nez triangulaire en saillie et la bouche anguleuse, dont l'ouverture peut être comparée à un sablier couché sur le côté.
Les masques, les couleurs et les costumes ont tous une signification symbolique. Les éléments du visage sont associés à certains animaux tels que les lions, les zèbres, les potamochères, les crocodiles et les porcs-épics, dont les comportements particuliers sont considérés comme intrinsèques au masque. L'utilisation du blanc sur le masque symbolise des concepts positifs tels que la pureté et la paix, la lune et la lumière. Le rouge est associé au sang et au feu, au courage et à la force d'âme, mais aussi au danger et au mal. Les masques féminins reflètent essentiellement des forces positives et apparaissent principalement dans les danses nocturnes, comme lors de cérémonies lunaires, ou lors de l'investiture ou de la mort d'un souverain.
IRIS HAHNER-HERZOG
in African Masks. The Barbier-Mueller Collection, 1997, p. 212
Bifwebe (sing. Kifwebe) masks belong to the accoutrements of a society of the same name that to this day enjoys extreme respect among the eastern Songye. The society includes individuals with supernatural power (basha masende) who are believed to manipulate spirits by means of magical techniques. The masks, supplemented by a woven costume and a long beard of raffia, dance at various ceremonies. They are worn by men who act as police at the behest of a ruler, or to intimidate the enemy in case of war.
The mask shown here embodies the rarer female type of Kifwebe (known as kikashi, pl. bikashi), which, in contrast to the male type (kilume, pl. bilume), lacks a high comb extending over the center of the head. Also characteristic of female masks is the fine, grooved pattern on the face into which white paint has been rubbed. Red has been used to accentuate the sharply delineated eyes between half-moon-shaped lids, the jutting triangular nose, and the angular mouth, whose opening might be compared to an hourglass lying on its side.
Mask, colors, and costume all have symbolic meaning. Facial elements are associated with certain animals such as lions, zebras, bushbucks, crocodiles, and porcupines, whose particular behaviors are considered intrinsic to the mask. The use of white on the mask symbolizes positive concepts such as purity and peace, the moon and light. Red is associated with blood and fire, courage and fortitude, but also with danger and evil. Female masks essentially reflect positive forces and appear principally in dances held at night, such as during lunar ceremonies and at the investiture or death of a ruler.
in L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller, 1997, p. 212
Les masques bifwebe (kifwébé) font partie des objets d'une société éponyme qui bénéficie encore aujourd'hui d'un grand respect chez les Songyé de l'est. Cette société dispose d’individus aux pouvoirs surnaturels (basha masende) qui auraient la capacité de manipuler les esprits au moyen de techniques magiques.
Les masques, complétés par un costume tissé et une longue barbe de raphia, dansent lors de diverses cérémonies. Ils sont portés par des hommes qui font office de « police » à la demande d'un souverain, ou dans le but d'intimider l'ennemi en cas de guerre.
Ce rare masque est du type féminin des kifwébé (connu sous le nom de kikashi ; bikashi), qui, contrairement au type masculin (kilume ; bilume), n'a pas de peigne sur le centre de la tête. Les masques féminins se caractérisent par un fin motif rainuré sur le visage, dans lequel de la peinture blanche a été frottée. Le rouge a été utilisé pour accentuer les yeux bien délimités entre des paupières en demi-lune, le nez triangulaire en saillie et la bouche anguleuse, dont l'ouverture peut être comparée à un sablier couché sur le côté.
Les masques, les couleurs et les costumes ont tous une signification symbolique. Les éléments du visage sont associés à certains animaux tels que les lions, les zèbres, les potamochères, les crocodiles et les porcs-épics, dont les comportements particuliers sont considérés comme intrinsèques au masque. L'utilisation du blanc sur le masque symbolise des concepts positifs tels que la pureté et la paix, la lune et la lumière. Le rouge est associé au sang et au feu, au courage et à la force d'âme, mais aussi au danger et au mal. Les masques féminins reflètent essentiellement des forces positives et apparaissent principalement dans les danses nocturnes, comme lors de cérémonies lunaires, ou lors de l'investiture ou de la mort d'un souverain.
IRIS HAHNER-HERZOG
in African Masks. The Barbier-Mueller Collection, 1997, p. 212
Bifwebe (sing. Kifwebe) masks belong to the accoutrements of a society of the same name that to this day enjoys extreme respect among the eastern Songye. The society includes individuals with supernatural power (basha masende) who are believed to manipulate spirits by means of magical techniques. The masks, supplemented by a woven costume and a long beard of raffia, dance at various ceremonies. They are worn by men who act as police at the behest of a ruler, or to intimidate the enemy in case of war.
The mask shown here embodies the rarer female type of Kifwebe (known as kikashi, pl. bikashi), which, in contrast to the male type (kilume, pl. bilume), lacks a high comb extending over the center of the head. Also characteristic of female masks is the fine, grooved pattern on the face into which white paint has been rubbed. Red has been used to accentuate the sharply delineated eyes between half-moon-shaped lids, the jutting triangular nose, and the angular mouth, whose opening might be compared to an hourglass lying on its side.
Mask, colors, and costume all have symbolic meaning. Facial elements are associated with certain animals such as lions, zebras, bushbucks, crocodiles, and porcupines, whose particular behaviors are considered intrinsic to the mask. The use of white on the mask symbolizes positive concepts such as purity and peace, the moon and light. Red is associated with blood and fire, courage and fortitude, but also with danger and evil. Female masks essentially reflect positive forces and appear principally in dances held at night, such as during lunar ceremonies and at the investiture or death of a ruler.