MASQUE LULUWA
MASQUE LULUWA
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Masque Luluwa

République démocratique du Congo

Details
Masque Luluwa
République démocratique du Congo
Hauteur : 40 cm. (15 ¾ in.)
Provenance
Collection André Lhote (1885-1962), Paris, en 1928
Lhote-Vérité, Paris, Hôtel Drouot, 22 novembre 1943
Olivier Le Corneur (1906-1991), Paris
Henri Kamer (1927-1992), Paris, acquis auprès de ce dernier par échange
Collection Monique (1929-2019) et Jean Paul (1930-2016) Barbier-Mueller, Genève, acquis le 3 novembre 1977 (inv. n° 1026-30)
Literature
Tzara, T. et al., « Note sur la poésie nègre », in Variétés. Revue mensuelle illustrée de l’esprit contemporain, Bruxelles, 15 novembre 1928, n° 7, pp. 354 et 355
Marquetty, M., Exposition d’art africain, d’art océanien. Galerie Pigalle, Paris, 1930, p. 17, n° 206 (non ill.)
Ratton, C., Masques africains, Paris, 1931, p. 10, pl. 18
Laude, J. et Picon, G., Arts primitifs dans les ateliers d’artistes, Paris, 1967, n° 96
Muensterberger, W., Universalité de l’art tribal. Universality of Tribal Art, Genève, 1979, pp. 66 et 67
Fagg, W., Masques d’Afrique dans les collections du musée Barbier-Müller, Paris, 1980, pp. 136 et 137
Barbier, J.P., « Objet du mois », in La Tribune des arts, Genève, octobre 1986, p. 11
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Schmalenbach, W. et al., Arts de l’Afrique noire dans la collection Barbier-Mueller/Afrikanische Kunst aus der Sammlung Barbier-Mueller, Genf, Munich, 1988, p. 258, n° 164
Ciolkowska, M.-A. et al., La collection Aubier. Une collection pendant la guerre, Rome, 1990, p. 36
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Paudrat, J.-L., « Les arts sauvages à Paris au seuil des années trente », in Art tribal, Genève, 1996, p. 53, n° 10
Hahner-Herzog, I. et al., L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller/African Masks. The Barbier-Mueller Collection/Das zweite Gesicht. Afrikanische Masken aus der Sammlung Barbier-Mueller, Munich, 1997, pp. 204-205 et 273, pl. 84, n° 214
Daix, P., Picasso l’Africain, Genève, 1998, p. 34, n° 47
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Semprün, J. et al., Picasso. L’homme aux mille masques, Paris, 2006, pp. 196 et 197, n° 68
Alleva, A. d’ et al., Arts d’Afrique et d’Océanie. Fleurons du musée Barbier-Mueller/Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, Genève, 2007, pp. 238-239 et 390
Petridis, C., « Dans l’ombre des Chokwe. Masques des Beena Byombo, des Bakwa Kasaanzu et autres sous-groupes Luluwa/In the Shadow of the Chokwe. Masks of the Beena Byombo, Bakwa Kasaanzu and Other Luluwa Subgroups », in Arts & Cultures, Genève, 2010, n° 11, p. 155, n° 1
Barley, N. et al., Les collections Barbier-Mueller. 110 ans de passion, Grenoble, 2017, p. 136, n° 30
Petridis, C., Luluwa. Art d’Afrique entre ciel et terre/Luluwa. Central African Art Between Heaven and Earth, Anvers, 2018, p. 208, n° 186
Bolz, F., African Art - Art africain - Afrikanische kunst - Arte africano - Arte africana - Afrikaanse kunst, Paris, 2018, p. 230 Hourdé, C.-W. et Rolland, N., Galerie Pigalle. Afrique, Océanie, Paris, 2018, pp. 20 et 248, n° 206
Exhibited
Paris, Galerie du Théâtre Pigalle, Exposition d’art africain, d’art océanien, 28 février - 1er avril 1930
New York, MoMA - Museum of Modern Art, African Negro Art, 18 mars - 19 mai 1935
Paris, Musée de l’Homme, Arts primitifs dans les ateliers d’artistes, 27 avril - 30 septembre 1967
Genève, Musée Barbier-Mueller, Universalité de l’art tribal. Universality of Tribal Art, 1er janvier - 30 septembre 1979
Soleure, Kunstmuseum Solothurn, Masques d’Afrique dans les collections du musée Barbier-Müller, 1er janvier - 31 décembre 1980
Düsseldorf, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Afrikanische Kunst aus der Sammlung Barbier-Mueller, Genf, 27 février - 10 avril 1988 ; Francfort-sur-le-Main, Schirn Kunsthalle Frankfurt, 4 juin - 14 août 1988 ; Munich, Haus der Kunst, 17 décembre 1988 - 19 février 1989 ; Genève, Musée Rath, 15 mars - 15 mai 1989 ; Berne, Kunstmuseum Bern, 12 août - 22 octobre 1989
Munich, Haus der Kunst, Das zweite Gesicht. Afrikanische Masken aus der Sammlung Barbier-Mueller/L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller, 7 février - 24 avril 1997 ; Bielefeld, Kunsthalle Bielefeld, 15 mai - 3 août 1997 ; Luxembourg, Banque générale du Luxembourg, 15 septembre - 23 novembre 1997 ; Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 29 mai - 13 septembre 1998 ; Paris, Mona Bismarck American Center, 21 septembre - 28 octobre 1999
Genève, Musée Barbier-Mueller, Picasso l’Africain, 7 mai - 15 septembre 1998
MAH - Musée d’Art et d’Histoire, La création du monde. Fernand Léger et l’art africain dans les collections Barbier-Mueller, 25 octobre 2000 - 25 février 2001
Paris, Grand Palais, Biennale des Antiquaires, Les collections Barbier-Mueller. 110 ans de passion, 11 - 17 septembre 2017
Further details
Luluwa mask, Democratic Republic of the Congo

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Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

BORIS WASTIAU
in Arts d’Afrique et d’Océanie. Fleurons du musée Barbier-Mueller, 2007, p. 238

Les masques lulua, tout comme ceux des Kété qui leur sont proches, ont été utilisés lors des rituels d’initiation masculine du type mukanda. Comme cela se passe dans une vaste région du sud-ouest de l’Afrique centrale, les initiés sont de jeunes garçons que leurs parents masculins séparent symboliquement et physiquement de l’emprise de leur mère en les soumettant à un processus d’initiation rituelle plus ou moins long dans un camp de brousse, le mukanda. Ils sont tout d’abord circoncis afin que leur transition vers la catégorie d’initié soit marquée irréversiblement dans leur corps et aussi par mesure d’hygiène symbolique, le prépuce étant considéré comme une partie féminine et impure dans le corps des jeunes garçons. Le temps passé en réclusion est employé à l’apprentissage des activités pour adultes, parmi lesquelles on notera les danses, la musique et le port des masques, ces derniers n’étant autres que des représentations d’un certain type d’esprits ancestraux que l’on appelle bakisi.

Le radical de ce terme est le même qui désigne les masques du mukanda dans un grand nombre de formations socioculturelles de cette région, dont les Chokwé, qui sont souvent tenus pour inventeurs et diffuseurs de ces pratiques. Ces similitudes ne se notent pas seulement au niveau du concept, mais aussi au niveau de la forme et du style des objets rituels. Par exemple, Frobenius notait déjà la ressemblance de certains masques chokwé et lulua. On remarque par ailleurs des affinités considérables entre la culture matérielle et rituelle lulua et celle des Kété du Sud-Est. Les masques makisi (ou bakisi) sont portés sur la tête par un danseur habillé d’un costume en mailles végétales tressées, généralement décoré de motifs géométriques bicolores ou tricolores. Pour ce qui est de l’usage, on note aussi que les masques lulua ou kété, tout comme les masques chokwé, luvalé ou lunda, sont employés dans le camp de circoncision ainsi que dans le village d’origine des initiés, où ils se produisent avec les mères lors de danses spécifiques.


BORIS WASTIAU
in Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, 2007, p. 238

Luluwa masks, like similar Kete ones, were used during male, mukanda-type initiation rituals. Over a vast region of southwest central Africa, parents symbolically and physically separate young male initiates from their mothers by subjecting them to a process of ritual initiation of variable duration in a camp in the bush, the mukanda. They are first circumcised so that their transition to the category of initiate should be irreversibly marked on their body and also as a measure of symbolic hygiene - the foreskin is considered female and impure in the bodies of young men. The time spent in reclusion is spent learning adult activities, particularly dances, music and the wearing of masks, the latter being representations of a type of ancestral spirit called bakisi.

The root of this term is the word designating mukanda masks in a great many socio-cultural structures in this region, including the Chokwe, who are often thought to be the inventors and disseminators of these practices. These similarities are to be noted not only in the concept but also the form and style of ritual objects. For example, Frobenius noted the resemblance of certain Chokwe and Luluwa masks. There are also considerable affinities between the material and ritual cultures of the Luluwa and the Southeast Kete. Makisi (or bakisi) masks are worn by a dancer dressed in a costume woven out of plaited vegetable fibre, usually decorated with bicolour or tricolour geometric motifs. The Luluwa and Kete masks, like Chokwe, Luvale and Lunda masks, are used in the circumcision camp as well as in the initiates’ home village, where they perform with their mothers in specific dances.

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