Lot Essay
BORIS WASTIAU
in Arts d’Afrique et d’Océanie. Fleurons du musée Barbier-Mueller, 2007, p. 238
Les masques lulua, tout comme ceux des Kété qui leur sont proches, ont été utilisés lors des rituels d’initiation masculine du type mukanda. Comme cela se passe dans une vaste région du sud-ouest de l’Afrique centrale, les initiés sont de jeunes garçons que leurs parents masculins séparent symboliquement et physiquement de l’emprise de leur mère en les soumettant à un processus d’initiation rituelle plus ou moins long dans un camp de brousse, le mukanda. Ils sont tout d’abord circoncis afin que leur transition vers la catégorie d’initié soit marquée irréversiblement dans leur corps et aussi par mesure d’hygiène symbolique, le prépuce étant considéré comme une partie féminine et impure dans le corps des jeunes garçons. Le temps passé en réclusion est employé à l’apprentissage des activités pour adultes, parmi lesquelles on notera les danses, la musique et le port des masques, ces derniers n’étant autres que des représentations d’un certain type d’esprits ancestraux que l’on appelle bakisi.
Le radical de ce terme est le même qui désigne les masques du mukanda dans un grand nombre de formations socioculturelles de cette région, dont les Chokwé, qui sont souvent tenus pour inventeurs et diffuseurs de ces pratiques. Ces similitudes ne se notent pas seulement au niveau du concept, mais aussi au niveau de la forme et du style des objets rituels. Par exemple, Frobenius notait déjà la ressemblance de certains masques chokwé et lulua. On remarque par ailleurs des affinités considérables entre la culture matérielle et rituelle lulua et celle des Kété du Sud-Est. Les masques makisi (ou bakisi) sont portés sur la tête par un danseur habillé d’un costume en mailles végétales tressées, généralement décoré de motifs géométriques bicolores ou tricolores. Pour ce qui est de l’usage, on note aussi que les masques lulua ou kété, tout comme les masques chokwé, luvalé ou lunda, sont employés dans le camp de circoncision ainsi que dans le village d’origine des initiés, où ils se produisent avec les mères lors de danses spécifiques.
BORIS WASTIAU
in Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, 2007, p. 238
Luluwa masks, like similar Kete ones, were used during male, mukanda-type initiation rituals. Over a vast region of southwest central Africa, parents symbolically and physically separate young male initiates from their mothers by subjecting them to a process of ritual initiation of variable duration in a camp in the bush, the mukanda. They are first circumcised so that their transition to the category of initiate should be irreversibly marked on their body and also as a measure of symbolic hygiene - the foreskin is considered female and impure in the bodies of young men. The time spent in reclusion is spent learning adult activities, particularly dances, music and the wearing of masks, the latter being representations of a type of ancestral spirit called bakisi.
The root of this term is the word designating mukanda masks in a great many socio-cultural structures in this region, including the Chokwe, who are often thought to be the inventors and disseminators of these practices. These similarities are to be noted not only in the concept but also the form and style of ritual objects. For example, Frobenius noted the resemblance of certain Chokwe and Luluwa masks. There are also considerable affinities between the material and ritual cultures of the Luluwa and the Southeast Kete. Makisi (or bakisi) masks are worn by a dancer dressed in a costume woven out of plaited vegetable fibre, usually decorated with bicolour or tricolour geometric motifs. The Luluwa and Kete masks, like Chokwe, Luvale and Lunda masks, are used in the circumcision camp as well as in the initiates’ home village, where they perform with their mothers in specific dances.
in Arts d’Afrique et d’Océanie. Fleurons du musée Barbier-Mueller, 2007, p. 238
Les masques lulua, tout comme ceux des Kété qui leur sont proches, ont été utilisés lors des rituels d’initiation masculine du type mukanda. Comme cela se passe dans une vaste région du sud-ouest de l’Afrique centrale, les initiés sont de jeunes garçons que leurs parents masculins séparent symboliquement et physiquement de l’emprise de leur mère en les soumettant à un processus d’initiation rituelle plus ou moins long dans un camp de brousse, le mukanda. Ils sont tout d’abord circoncis afin que leur transition vers la catégorie d’initié soit marquée irréversiblement dans leur corps et aussi par mesure d’hygiène symbolique, le prépuce étant considéré comme une partie féminine et impure dans le corps des jeunes garçons. Le temps passé en réclusion est employé à l’apprentissage des activités pour adultes, parmi lesquelles on notera les danses, la musique et le port des masques, ces derniers n’étant autres que des représentations d’un certain type d’esprits ancestraux que l’on appelle bakisi.
Le radical de ce terme est le même qui désigne les masques du mukanda dans un grand nombre de formations socioculturelles de cette région, dont les Chokwé, qui sont souvent tenus pour inventeurs et diffuseurs de ces pratiques. Ces similitudes ne se notent pas seulement au niveau du concept, mais aussi au niveau de la forme et du style des objets rituels. Par exemple, Frobenius notait déjà la ressemblance de certains masques chokwé et lulua. On remarque par ailleurs des affinités considérables entre la culture matérielle et rituelle lulua et celle des Kété du Sud-Est. Les masques makisi (ou bakisi) sont portés sur la tête par un danseur habillé d’un costume en mailles végétales tressées, généralement décoré de motifs géométriques bicolores ou tricolores. Pour ce qui est de l’usage, on note aussi que les masques lulua ou kété, tout comme les masques chokwé, luvalé ou lunda, sont employés dans le camp de circoncision ainsi que dans le village d’origine des initiés, où ils se produisent avec les mères lors de danses spécifiques.
BORIS WASTIAU
in Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, 2007, p. 238
Luluwa masks, like similar Kete ones, were used during male, mukanda-type initiation rituals. Over a vast region of southwest central Africa, parents symbolically and physically separate young male initiates from their mothers by subjecting them to a process of ritual initiation of variable duration in a camp in the bush, the mukanda. They are first circumcised so that their transition to the category of initiate should be irreversibly marked on their body and also as a measure of symbolic hygiene - the foreskin is considered female and impure in the bodies of young men. The time spent in reclusion is spent learning adult activities, particularly dances, music and the wearing of masks, the latter being representations of a type of ancestral spirit called bakisi.
The root of this term is the word designating mukanda masks in a great many socio-cultural structures in this region, including the Chokwe, who are often thought to be the inventors and disseminators of these practices. These similarities are to be noted not only in the concept but also the form and style of ritual objects. For example, Frobenius noted the resemblance of certain Chokwe and Luluwa masks. There are also considerable affinities between the material and ritual cultures of the Luluwa and the Southeast Kete. Makisi (or bakisi) masks are worn by a dancer dressed in a costume woven out of plaited vegetable fibre, usually decorated with bicolour or tricolour geometric motifs. The Luluwa and Kete masks, like Chokwe, Luvale and Lunda masks, are used in the circumcision camp as well as in the initiates’ home village, where they perform with their mothers in specific dances.