Lot Essay
ANNE-MARIE BOUTTIAUX
in Arts d’Afrique et d’Océanie. Fleurons du musée Barbier-Mueller, 2007, p. 240
Une grande partie de la statuaire lulua est centrée sur la fécondité de la femme ainsi que sur la santé de la mère (ou de la future mère) et de son enfant. Au sein de cette production, les lupingu lwa lwimpe occupent une place de choix. Ces figurines présentent toujours un personnage debout tenant une petite coupe dans une de ses mains alors que l’autre est posée sur le ventre dans une attitude liée aux préoccupations visées plus haut. Les objets de ce type doivent porter chance et veiller sur le bien-être des nouveau-nés. Ils sont le réceptacle des esprits des ancêtres et leur qualité plastique est combinée à leur efficacité. En effet, la beauté est garante de réussite et de santé. C'est pourquoi les Lulua pratiquaient autrefois de nombreuses scarifications qui étaient censées à la fois embellir le corps et fournir, par le contenu symbolique des formes adoptées, un contexte aussi puissant intellectuellement qu’élégant formellement. L'enfant et la statuette qui lui était dévolue bénéficiaient des mêmes soins rituels. Enduits de terre et de poudre de bois rouge (ngula), parfois d'huile de palme, ils étaient ensuite rincés avec de l’eau de pluie. Durant les premiers mois qui suivaient la naissance, la mère aussi était régulièrement ointe de ces substances.
Par ailleurs, les lupingu lwa Iwimpe affichent les mêmes caractéristiques stylistiques que les autres créations lulua : tête proportionnellement très volumineuse par rapport au reste du corps, coiffure en pointe, cou long aux scarifications gaufrées, bras placés à angle droit de part et d'autre du torse, ceinture prolongée par un tablier et grands pieds assurant la stabilité de l’œuvre. L'excroissance ombilicale est souvent présentée dans la littérature anthropologique comme le siège de la fertilité (ou la préfiguration d'une grossesse tant désirée quand iI s'agit de femmes). Elle est mise en valeur par la position des mains de part et d'autre de l'avancée qu'elle produit tout en insistant sur la cambrure des reins. De profil, elle contrebalance la saillie des fesses dans un équilibre de volumes aux courbes délicates.
ANNE-MARIE BOUTTIAUX
in Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, 2007, p. 240
Much of Luluwa statuary is centred around female fertility and the health of the mother (or future mother) and child. The lupingu lwa lwimpe have a special place within this output. These figurines always depict a standing figure, one hand holding a small bowl, the other on the stomach in a pose directly linked to the above-mentioned concerns. This type of object brings good fortune and watches over the well-being of newborns. They are the receptacles of the spirits of the ancestors and their formal qualities are an integral part of their effectiveness since beauty ensures success and good health. This is why the Luluwa used to practice scarification: to decorate the body with forms whose intellectual symbolism was as powerful as their formal elegance. The child and the statuette allotted to it were given the same ritual care. They were coated with clay, red wood powder (ngula) and sometimes palm oil, then rinsed with rain water. During the first months after birth, the mother was also regularly anointed with these substances.
The lupingu wa lwimpe also have the same stylistic characteristics as other Luluwa creations: unnaturally large head, pointed hairstyle, long neck with ribbed scarifications, arms at right angles to the torso, apron hanging from the belt, and large feet for stability. The umbilical outgrowth is often presented in anthropological literature as the seat of fertility (or with women, the prefiguration of a longed-for pregnancy). It is emphasised by the position of the hands on either side of the protuberance, and also by the pronounced hollow of the back. In profile, it counterbalances the jutting buttocks in a delicately curved balance of volumes.
in Arts d’Afrique et d’Océanie. Fleurons du musée Barbier-Mueller, 2007, p. 240
Une grande partie de la statuaire lulua est centrée sur la fécondité de la femme ainsi que sur la santé de la mère (ou de la future mère) et de son enfant. Au sein de cette production, les lupingu lwa lwimpe occupent une place de choix. Ces figurines présentent toujours un personnage debout tenant une petite coupe dans une de ses mains alors que l’autre est posée sur le ventre dans une attitude liée aux préoccupations visées plus haut. Les objets de ce type doivent porter chance et veiller sur le bien-être des nouveau-nés. Ils sont le réceptacle des esprits des ancêtres et leur qualité plastique est combinée à leur efficacité. En effet, la beauté est garante de réussite et de santé. C'est pourquoi les Lulua pratiquaient autrefois de nombreuses scarifications qui étaient censées à la fois embellir le corps et fournir, par le contenu symbolique des formes adoptées, un contexte aussi puissant intellectuellement qu’élégant formellement. L'enfant et la statuette qui lui était dévolue bénéficiaient des mêmes soins rituels. Enduits de terre et de poudre de bois rouge (ngula), parfois d'huile de palme, ils étaient ensuite rincés avec de l’eau de pluie. Durant les premiers mois qui suivaient la naissance, la mère aussi était régulièrement ointe de ces substances.
Par ailleurs, les lupingu lwa Iwimpe affichent les mêmes caractéristiques stylistiques que les autres créations lulua : tête proportionnellement très volumineuse par rapport au reste du corps, coiffure en pointe, cou long aux scarifications gaufrées, bras placés à angle droit de part et d'autre du torse, ceinture prolongée par un tablier et grands pieds assurant la stabilité de l’œuvre. L'excroissance ombilicale est souvent présentée dans la littérature anthropologique comme le siège de la fertilité (ou la préfiguration d'une grossesse tant désirée quand iI s'agit de femmes). Elle est mise en valeur par la position des mains de part et d'autre de l'avancée qu'elle produit tout en insistant sur la cambrure des reins. De profil, elle contrebalance la saillie des fesses dans un équilibre de volumes aux courbes délicates.
ANNE-MARIE BOUTTIAUX
in Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, 2007, p. 240
Much of Luluwa statuary is centred around female fertility and the health of the mother (or future mother) and child. The lupingu lwa lwimpe have a special place within this output. These figurines always depict a standing figure, one hand holding a small bowl, the other on the stomach in a pose directly linked to the above-mentioned concerns. This type of object brings good fortune and watches over the well-being of newborns. They are the receptacles of the spirits of the ancestors and their formal qualities are an integral part of their effectiveness since beauty ensures success and good health. This is why the Luluwa used to practice scarification: to decorate the body with forms whose intellectual symbolism was as powerful as their formal elegance. The child and the statuette allotted to it were given the same ritual care. They were coated with clay, red wood powder (ngula) and sometimes palm oil, then rinsed with rain water. During the first months after birth, the mother was also regularly anointed with these substances.
The lupingu wa lwimpe also have the same stylistic characteristics as other Luluwa creations: unnaturally large head, pointed hairstyle, long neck with ribbed scarifications, arms at right angles to the torso, apron hanging from the belt, and large feet for stability. The umbilical outgrowth is often presented in anthropological literature as the seat of fertility (or with women, the prefiguration of a longed-for pregnancy). It is emphasised by the position of the hands on either side of the protuberance, and also by the pronounced hollow of the back. In profile, it counterbalances the jutting buttocks in a delicately curved balance of volumes.