Lot Essay
Le sujet de Vénus ou nymphe au bain, prétexte au dévoilement du corps féminin, a été traité avec prédilection par les sculpteurs de toute époque depuis l’Antiquité. Le XVIIIe siècle reprend ces représentations, à l’instar d’Étienne-Maurice Falconet (1716-1791) et de Christophe-Gabriel Allegrain (1710-1795). Si ces derniers produisent durant les mêmes années des figures de baigneuses, elles présentent cependant des différences dans leur attitude et mouvement. Là où Allegrain choisit la femme qui s’essuie après le bain, Falconet préfère représenter sa nymphe avant sa baignade. La Vénus d’Allegrain est saisie dans une attitude contournée avec un hanchement très prononcé qui contraste avec la baigneuse de Falconet qui s’inscrit dans des contours plus droits et simples. De plus, Allegrain dépeint une baigneuse en pleine maturité, avec un travail des chairs qui donne le « sentiment de la chair imprimé au marbre » (Levesque) quand Falconet décrit une Vénus gracile et enfantine avec un rendu très lisse.
Les catalogues de ventes du XVIIIe siècle témoignent du succès dont a joui la Baigneuse de Falconet en prouvant l’existence de nombreux exemplaires de cette figure par ou d’après Falconet, et ce dans différents matériaux tels le marbre, le bois, la terre cuite et le biscuit.
La sculpture présentée ici a fait partie de la collection de John Edward Taylor (1830-1905), fils du fondateur, puis propriétaire, du journal d’information britannique The Manchester Guardian (The Guardian depuis 1959). Notre Vénus est alors attribuée à Falconet (vente du 1er juillet 1912, Christie’s Londres, lot 568).
De nouvelles observations amènent aujourd’hui à reconsidérer cette attribution à Falconet. Le traitement des chairs, de l’attitude, des gestes et des mouvements rappellent davantage ceux de la Diane surprise par Actéon (musée du Louvre, inv. MR 1746) d’Allegrain et témoignent d’une réalisation plus proche du travail de ce sculpteur. La Diane du Louvre, commandée en 1772 par la comtesse Du Barry, devait faire pendant à la Vénus de l’artiste réalisée en 1767 et offerte par Louis XV à la comtesse en 1772. Placée à Louveciennes, Diane est ensuite envoyée à Versailles, puis au palais du Luxembourg avant de rejoindre le musée du Louvre en 1824.
Christophe-Gabriel Allegrain naît à Paris en 1710. Il est le petit-fils du peintre paysagiste Étienne Allegrain (v. 1650-1733), et le fils de Gabriel Allegrain (v. 1680-1733), également peintre de paysage et membre de l’Académie. Christophe-Gabriel reçoit probablement des leçons de son père. En 1733, il épouse Geneviève-Charlotte Pigalle, fille du menuisier Jean Pigalle et sœur du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785). Agréé en 1748 à l’Académie royale de peinture et de sculpture, il en est nommé membre en 1751, professeur en 1759, recteur en 1783. On ne connaît que peu de sculptures d’Allegrain qui a dû certainement collaborer, dans l’atelier de son beau-frère, à de nombreux ouvrages signés par ce dernier.
Les catalogues de ventes du XVIIIe siècle témoignent du succès dont a joui la Baigneuse de Falconet en prouvant l’existence de nombreux exemplaires de cette figure par ou d’après Falconet, et ce dans différents matériaux tels le marbre, le bois, la terre cuite et le biscuit.
La sculpture présentée ici a fait partie de la collection de John Edward Taylor (1830-1905), fils du fondateur, puis propriétaire, du journal d’information britannique The Manchester Guardian (The Guardian depuis 1959). Notre Vénus est alors attribuée à Falconet (vente du 1er juillet 1912, Christie’s Londres, lot 568).
De nouvelles observations amènent aujourd’hui à reconsidérer cette attribution à Falconet. Le traitement des chairs, de l’attitude, des gestes et des mouvements rappellent davantage ceux de la Diane surprise par Actéon (musée du Louvre, inv. MR 1746) d’Allegrain et témoignent d’une réalisation plus proche du travail de ce sculpteur. La Diane du Louvre, commandée en 1772 par la comtesse Du Barry, devait faire pendant à la Vénus de l’artiste réalisée en 1767 et offerte par Louis XV à la comtesse en 1772. Placée à Louveciennes, Diane est ensuite envoyée à Versailles, puis au palais du Luxembourg avant de rejoindre le musée du Louvre en 1824.
Christophe-Gabriel Allegrain naît à Paris en 1710. Il est le petit-fils du peintre paysagiste Étienne Allegrain (v. 1650-1733), et le fils de Gabriel Allegrain (v. 1680-1733), également peintre de paysage et membre de l’Académie. Christophe-Gabriel reçoit probablement des leçons de son père. En 1733, il épouse Geneviève-Charlotte Pigalle, fille du menuisier Jean Pigalle et sœur du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785). Agréé en 1748 à l’Académie royale de peinture et de sculpture, il en est nommé membre en 1751, professeur en 1759, recteur en 1783. On ne connaît que peu de sculptures d’Allegrain qui a dû certainement collaborer, dans l’atelier de son beau-frère, à de nombreux ouvrages signés par ce dernier.