Lot Essay
L’école de Frankenthal, tirant son nom du village de la Bavière rhénane éponyme, marque le genre du paysage nordique à la fin du XVIe siècle. A cette même époque arrive dans ce bastion protestant un groupe de dissidents religieux des Pays-Bas cherchant à fuir la politique de répression menée par les Habsbourg dans les Pays-Bas catholiques suite à la chute de la ville d’Anvers. Parmi eux se trouve le peintre de paysage anversois Gillis Van Coninxloo III (1544-1606) dont l’œuvre se détourne des vastes panoramas pour représenter des visions de forêts boisées, touffues, aux troncs noueux dans lesquelles prennent place paysans, animaux et figures mythologiques. Les jeux de tons et de glacis participent au rendu buissonneux, dense de ces paysages, tout en y convoquant d’habiles jeux de lumière.
Van Coninxloo III marquera durablement le genre, influençant d’autres peintres installés à Frankenthal, comme Antoine Mirou (1578-1661), mais aussi des artistes de tradition anversoise restés dans les Pays-Bas, tels que David Vinckboons (1576-1632), Alexander Keirincx (1600-1652) ou Joos de Momper (1564-1635). Certains diffuseront également les leçons de l’école de Frankenthal auprès des cours étrangères. Nous pouvons entre autres citer Peter Stevens II (vers 1567-après 1626) et Roelandt Savery (1576-1639) à Prague, à la cour de Rodolphe II (1552-1612), empereur du Saint-Empire.
Le tableau ci-présent est un élégant hommage aux principes stylistiques de l’école de Frankenthal. Le camaïeu successif de bruns, de verts et de bleus des feuillages apporte de la profondeur à la composition, permettant une habile disposition des animaux autour d’Orphée, assis au centre de la composition. Le traitement de ces derniers rappelle le bestiaire des frères Roelandt et Jacob (1592-1651) Savery dont les frondaisons présentent une densité proche de celle du tableau-ci présent. L’importance consacrée au rendu de l’écorce du tronc à droite de la composition, dont la forme, les couleurs et la consistance nous sont parvenues avec un haut degré de détails, laisse deviner le talent du peintre, dont l’identité nous reste mystérieuse, derrière cette composition.
Van Coninxloo III marquera durablement le genre, influençant d’autres peintres installés à Frankenthal, comme Antoine Mirou (1578-1661), mais aussi des artistes de tradition anversoise restés dans les Pays-Bas, tels que David Vinckboons (1576-1632), Alexander Keirincx (1600-1652) ou Joos de Momper (1564-1635). Certains diffuseront également les leçons de l’école de Frankenthal auprès des cours étrangères. Nous pouvons entre autres citer Peter Stevens II (vers 1567-après 1626) et Roelandt Savery (1576-1639) à Prague, à la cour de Rodolphe II (1552-1612), empereur du Saint-Empire.
Le tableau ci-présent est un élégant hommage aux principes stylistiques de l’école de Frankenthal. Le camaïeu successif de bruns, de verts et de bleus des feuillages apporte de la profondeur à la composition, permettant une habile disposition des animaux autour d’Orphée, assis au centre de la composition. Le traitement de ces derniers rappelle le bestiaire des frères Roelandt et Jacob (1592-1651) Savery dont les frondaisons présentent une densité proche de celle du tableau-ci présent. L’importance consacrée au rendu de l’écorce du tronc à droite de la composition, dont la forme, les couleurs et la consistance nous sont parvenues avec un haut degré de détails, laisse deviner le talent du peintre, dont l’identité nous reste mystérieuse, derrière cette composition.