Lot Essay
Plébiscité par les plus importants clients pour ses subtiles et luxueuses créations, Marc du Plantier est l’un des principaux décorateur-designer français du XXe siècle. Après des études d’architecture, du Plantier se dédie en 1929 à l'aménagement intérieur pour un groupe très restreint de collectionneurs privés. La simplicité néoclassique raffinée de ses créations séduit de nombreux mécènes, dont Henry de Rothschild, Juan March, le comte et la comtesse d'Elda ou encore la marquise de Morbecq.
En 1935, Marc Du Plantier investit un spectaculaire appartement au 3 rue du Belvédère, à Boulogne-Billancourt. Restée inachevée, cette demeure au charme piranésien, faite d’escaliers enchevêtrés et coupoles va devenir la maison personnelle de l’artiste jusqu’à sa disparition. Du Plantier y présente l’acmé de son style et fait de la ruine un palace marmoréen invoquant une antiquité rêvée où règne une élégance sévère. Jean Cocteau, Max Jacob, Serge Lifar et bien d’autres y fréquentent sa table lors des « jeudis », soirées mondaines courues du tout-Paris, où se côtoient artistes et invités de marques.
L’appartement est salué par les critiques de son temps, aux premiers rangs desquels Georges Waldemar notant que « Marc du Plantier ramène l’art actuel à ses sources. Mais ses œuvres ne sont pas des reconstitutions. Marc du Plantier est le porte-parole d’un classicisme vivant. Son beau logis est avant tout un lieu de recueillement et de méditation. C’est aussi un lieu où souffle l’esprit. », W. Georges, « Formes d’aujourd’hui », Art et industrie, avril 1936, p. 7-24.
Dans cet écrin, notre lampadaire - l’un des deux seuls connus de ce modèle - vient parfaitement s’intégrer à cet espace dallé de marbre Paonazzo, où des formes géométriques épurées viennent se confronter à de luxuriantes fourrures. Il est plus tard vendu à Bob et Didi Philippe, voisins de l’artistes vivants dans l’appartement au-dessus du couple du Plantier et est même brièvement apparu dans le film « Julietta » en 1953 de Marc Allégret tourné chez eux. Proches amis et commanditaires des Du Plantier, ils ont également demandé au designer de meubler leur résidence d'été en Corse, pour laquelle du Plantier a réalisé une fresque murale.
Le seul autre exemplaire connu de ce modèle est vendu à Jean Bignon pour son appartement Parisien réalisé en 1934. A ce titre, la présente œuvre, marque par sa rareté, sa provenance et sa première apparition aux enchères une opportunité unique pour un collectionneur.
One of the leading French decorator-designers of the 20th century, Marc du Plantier's subtle, luxurious creations attracted a number of prestigious clients. After studying architecture, du Plantier concentrated as of 1929 on interior design for a very select group of private collectors. The refined neoclassical simplicity of his creations attracted many benefactors, including Henri de Rothschild, Juan March, the Count and Countess of Elda and the Marquise de Morbecq.
In 1935, Marc Du Plantier moved into a spectacular flat at 3 Rue du Belvédère, Boulogne-Billancourt. This unfinished residence, with its Piranesian charm, tangled staircases and cupolas, was to become the artist's personal home until his death. It was here that Du Plantier presented the pinnacle of his style, turning the run-down space into a marmoreal palace,invoking a dream of antiquity, where streamlined elegance reigned. Jean Cocteau, Max Jacob, Serge Lifar and many otherluminaries attended his “Thursday” evenings, very popular with the Parisian elite, where artists and distinguished guests mingled.
The flat was hailed by the critics of the day, among them Georges Waldemar, who noted that “Marc du Plantier brings contemporary art back to its roots. But his works are not reconstitutions. Marc du Plantier is the spokesman for living classicism. His beautiful home is above all a place of contemplation and meditation. It is also a place full of spirit.” W. Georges, ‘Formes d’aujourd’hui’, Art et industrie, April 1936, p. 7-24. In this setting, our floor lamp —one of only two known examples of this model — blends perfectly into the Paonazzo marble-paved space, where pure geometric shapes are set against lush furs. It was later sold to Bob and Didi Philippe, neighbours living in the flat above from the du Plantier couple, and even briefly appeared in Marc Allégret’s 1953 film “Julietta”, during a sequence taking place in their home. Close friends and sponsors of Anne and Marc du Plantier, they also asked the designer to design furniture for their summer residence in Corsica, including a unique mural.
The only other known example of this model was sold to Jean Bignon for his Paris flat in 1934.The rarity of this work, its provenance and its first appearance at auction make it a special opportunity for a collector.
Christie’s would like to thank Yves Badetz, author of the Marc du Plantier monograph, for his contribution in cataloguing this lot.
En 1935, Marc Du Plantier investit un spectaculaire appartement au 3 rue du Belvédère, à Boulogne-Billancourt. Restée inachevée, cette demeure au charme piranésien, faite d’escaliers enchevêtrés et coupoles va devenir la maison personnelle de l’artiste jusqu’à sa disparition. Du Plantier y présente l’acmé de son style et fait de la ruine un palace marmoréen invoquant une antiquité rêvée où règne une élégance sévère. Jean Cocteau, Max Jacob, Serge Lifar et bien d’autres y fréquentent sa table lors des « jeudis », soirées mondaines courues du tout-Paris, où se côtoient artistes et invités de marques.
L’appartement est salué par les critiques de son temps, aux premiers rangs desquels Georges Waldemar notant que « Marc du Plantier ramène l’art actuel à ses sources. Mais ses œuvres ne sont pas des reconstitutions. Marc du Plantier est le porte-parole d’un classicisme vivant. Son beau logis est avant tout un lieu de recueillement et de méditation. C’est aussi un lieu où souffle l’esprit. », W. Georges, « Formes d’aujourd’hui », Art et industrie, avril 1936, p. 7-24.
Dans cet écrin, notre lampadaire - l’un des deux seuls connus de ce modèle - vient parfaitement s’intégrer à cet espace dallé de marbre Paonazzo, où des formes géométriques épurées viennent se confronter à de luxuriantes fourrures. Il est plus tard vendu à Bob et Didi Philippe, voisins de l’artistes vivants dans l’appartement au-dessus du couple du Plantier et est même brièvement apparu dans le film « Julietta » en 1953 de Marc Allégret tourné chez eux. Proches amis et commanditaires des Du Plantier, ils ont également demandé au designer de meubler leur résidence d'été en Corse, pour laquelle du Plantier a réalisé une fresque murale.
Le seul autre exemplaire connu de ce modèle est vendu à Jean Bignon pour son appartement Parisien réalisé en 1934. A ce titre, la présente œuvre, marque par sa rareté, sa provenance et sa première apparition aux enchères une opportunité unique pour un collectionneur.
One of the leading French decorator-designers of the 20th century, Marc du Plantier's subtle, luxurious creations attracted a number of prestigious clients. After studying architecture, du Plantier concentrated as of 1929 on interior design for a very select group of private collectors. The refined neoclassical simplicity of his creations attracted many benefactors, including Henri de Rothschild, Juan March, the Count and Countess of Elda and the Marquise de Morbecq.
In 1935, Marc Du Plantier moved into a spectacular flat at 3 Rue du Belvédère, Boulogne-Billancourt. This unfinished residence, with its Piranesian charm, tangled staircases and cupolas, was to become the artist's personal home until his death. It was here that Du Plantier presented the pinnacle of his style, turning the run-down space into a marmoreal palace,invoking a dream of antiquity, where streamlined elegance reigned. Jean Cocteau, Max Jacob, Serge Lifar and many otherluminaries attended his “Thursday” evenings, very popular with the Parisian elite, where artists and distinguished guests mingled.
The flat was hailed by the critics of the day, among them Georges Waldemar, who noted that “Marc du Plantier brings contemporary art back to its roots. But his works are not reconstitutions. Marc du Plantier is the spokesman for living classicism. His beautiful home is above all a place of contemplation and meditation. It is also a place full of spirit.” W. Georges, ‘Formes d’aujourd’hui’, Art et industrie, April 1936, p. 7-24. In this setting, our floor lamp —one of only two known examples of this model — blends perfectly into the Paonazzo marble-paved space, where pure geometric shapes are set against lush furs. It was later sold to Bob and Didi Philippe, neighbours living in the flat above from the du Plantier couple, and even briefly appeared in Marc Allégret’s 1953 film “Julietta”, during a sequence taking place in their home. Close friends and sponsors of Anne and Marc du Plantier, they also asked the designer to design furniture for their summer residence in Corsica, including a unique mural.
The only other known example of this model was sold to Jean Bignon for his Paris flat in 1934.The rarity of this work, its provenance and its first appearance at auction make it a special opportunity for a collector.
Christie’s would like to thank Yves Badetz, author of the Marc du Plantier monograph, for his contribution in cataloguing this lot.