Lot Essay
« Jean Fournier a non seulement montré mes tableaux dans sa galerie mais il a soutenu mon travail durant de nombreuses années. D’autres artistes qu’il exposait, comme Hantaï et Shirley, appréciaient mon approche et cette admiration était réciproque. Les premières œuvres de Sam Francis que j’ai découvertes m’ont notamment procuré un plaisir intense. » - Pierre Buraglio
Au milieu des années 1970, le 14e arrondissement de Paris, où Pierre Buraglio avait installé son atelier, fait l’objet d’importants travaux de réaménagement. Attiré par ces chantiers de démolition, l’artiste commence à collecter çà et là des objets abandonnés. Il trouve notamment des châssis de fenêtres. Buraglio conserve les menuiseries d’origine mais remplace les vitres brisées ou manquantes par du verre coloré vert, bleu ou jaune. C’est sa série emblématique baptisée Fenêtres, qu’il va poursuivre dans les années 1980 et de manière intermittente au cours des décennies suivantes. La présente œuvre est en réalité le coin inférieur gauche d’une fenêtre. Son cadre en bois peint contient un angle rectangulaire de verre vert jade éclatant, réalisé sur mesure.
Buraglio est né en 1939 à Charenton-le-Pont, en banlieue parisienne. Après avoir étudié à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris au début des années 1960, il commence sa carrière en tant que peintre figuratif et expose rapidement au Salon de la Jeune Peinture. Très engagé en tant que peintre, Buraglio rejette rapidement les hiérarchies des « beaux-arts », jugeant les techniques artisanales et les processus de fabrication industrielle autrement plus convaincants. Entre 1969 et 1973, il met en pause son activité de peintre pour travailler dans une imprimerie. Il s’intéresse alors aux objets de la vie quotidienne moderne, qu’il recyclera dans ses œuvres : paquets de cigarettes, portières de voiture, ruban adhésif, journaux, enveloppes postales, panneaux de métro découpés, etc.
En 1966, Buraglio appartient à une nouvelle génération d’artistes qui compte notamment Daniel Buren, Jean-Michel Meurice et Michel Parmentier. La même année est organisée à la galerie Jean Fournier, une exposition intitulée Pour une exposition en forme de triptyque qui réunit ces quatre artistes aux côtés de Simon Hantaï, Jean Paul Riopelle et Antoni Tàpies. S’il refuse de rejoindre le groupe Supports/Surfaces, Buraglio s’inspire de la philosophie de Jean Fournier qui consiste à « mélanger les générations, sans volonté de former un groupe. Ici, il n’y a ni suiveurs ni hiérarchies : Jean Fournier parlait de la galerie comme de “la maison”, un lieu offert à un large éventail d’individualités. » (P. Wat, 'Ne rien attendre, tout espérer',
in Petit journal pour l'exposition ''Petits et grands tableaux en souvenir de Jean Fournier'', Galerie Jean Fournier, Paris 2016, p. 17)
Buraglio a toujours occupé une place à part dans l’histoire de la peinture et de ses avant-gardes des années 1970, si ses gestes sont radicaux, il reste très attaché à l’histoire de l’art à laquelle il fait sans cesse référence. Ses Fenêtres témoignent de cette position sur le fil : elles évoquent l’idée du tableau sans le geste de peindre et pourtant, par l’usage de la couleur éclatante, elles rendent hommage à tous les peintres admirés, de Philippe de Champaigne à Matisse.
Au milieu des années 1970, le 14e arrondissement de Paris, où Pierre Buraglio avait installé son atelier, fait l’objet d’importants travaux de réaménagement. Attiré par ces chantiers de démolition, l’artiste commence à collecter çà et là des objets abandonnés. Il trouve notamment des châssis de fenêtres. Buraglio conserve les menuiseries d’origine mais remplace les vitres brisées ou manquantes par du verre coloré vert, bleu ou jaune. C’est sa série emblématique baptisée Fenêtres, qu’il va poursuivre dans les années 1980 et de manière intermittente au cours des décennies suivantes. La présente œuvre est en réalité le coin inférieur gauche d’une fenêtre. Son cadre en bois peint contient un angle rectangulaire de verre vert jade éclatant, réalisé sur mesure.
Buraglio est né en 1939 à Charenton-le-Pont, en banlieue parisienne. Après avoir étudié à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris au début des années 1960, il commence sa carrière en tant que peintre figuratif et expose rapidement au Salon de la Jeune Peinture. Très engagé en tant que peintre, Buraglio rejette rapidement les hiérarchies des « beaux-arts », jugeant les techniques artisanales et les processus de fabrication industrielle autrement plus convaincants. Entre 1969 et 1973, il met en pause son activité de peintre pour travailler dans une imprimerie. Il s’intéresse alors aux objets de la vie quotidienne moderne, qu’il recyclera dans ses œuvres : paquets de cigarettes, portières de voiture, ruban adhésif, journaux, enveloppes postales, panneaux de métro découpés, etc.
En 1966, Buraglio appartient à une nouvelle génération d’artistes qui compte notamment Daniel Buren, Jean-Michel Meurice et Michel Parmentier. La même année est organisée à la galerie Jean Fournier, une exposition intitulée Pour une exposition en forme de triptyque qui réunit ces quatre artistes aux côtés de Simon Hantaï, Jean Paul Riopelle et Antoni Tàpies. S’il refuse de rejoindre le groupe Supports/Surfaces, Buraglio s’inspire de la philosophie de Jean Fournier qui consiste à « mélanger les générations, sans volonté de former un groupe. Ici, il n’y a ni suiveurs ni hiérarchies : Jean Fournier parlait de la galerie comme de “la maison”, un lieu offert à un large éventail d’individualités. » (P. Wat, 'Ne rien attendre, tout espérer',
in Petit journal pour l'exposition ''Petits et grands tableaux en souvenir de Jean Fournier'', Galerie Jean Fournier, Paris 2016, p. 17)
Buraglio a toujours occupé une place à part dans l’histoire de la peinture et de ses avant-gardes des années 1970, si ses gestes sont radicaux, il reste très attaché à l’histoire de l’art à laquelle il fait sans cesse référence. Ses Fenêtres témoignent de cette position sur le fil : elles évoquent l’idée du tableau sans le geste de peindre et pourtant, par l’usage de la couleur éclatante, elles rendent hommage à tous les peintres admirés, de Philippe de Champaigne à Matisse.