Lot Essay
Cette somptueuse gouache représente le roi Henri II (1519-1559) en armure portant un bâton de commandement, monté sur un cheval richement harnaché.
Fils du roi François Ier (1494-1547), Henri II poursuit l’œuvre politique de son père en continuant les guerres d’Italie et en réprimant le protestantisme, dont l’essor marque son règne. En parallèle, il s’inscrit dans la continuité de son père dans son soutien au développement des arts en France, surtout dans la mise en scène du pouvoir royal.
Le portrait ci-présent, dont on connaît au moins deux autres versions, une à la mine de plomb actuellement conservée au musée Condé (inv. DE PD 363) et une à l’huile, attribuée à Clouet et atelier, dans la collection d’Upton Park de Warwickshire en Angleterre et récemment étudié par Alexandra Zvereva (inv. NT 446778; A. Zvereva, ‘Les Valois à cheval’ in A cheval. Le portrait équestre dans la France de la Renaissance, cat. exp. Ecouen, musée national de la Renaissace, 2024, n° 49, ill.), suit un modèle perdu que l’on peut attribuer à François Clouet (vers 1510-1572), portraitiste au service de la cour et grand favori de la reine Catherine de Médicis (1519-1589), pour laquelle il exécute de nombreux portraits des enfants royaux.
L’original de cette composition procède d’une longue tradition de portraits princiers équestres, et semble d’ailleurs répondre en pendant au Portrait équestre de François Ier attribué à Jean Clouet (1480-1541) (musée du Louvre, Paris, inv. MI 1092).
La gouache du Louvre représentant le roi François Ier apparaît comme un véritable reflet du portrait d’Henri II. François Ier est également assis à cheval, mais tourné vers la gauche. Simplement, à la monochromie du portrait d’Henri II est opposée l’abondance de cramoise dans le harnais, dans sa passementerie et dans la jupe militaire que porte le roi. On y retrouve aussi le même pilier carré, cette fois-ci à droite de la composition.
Il y a cependant deux différences importantes dans ces deux œuvres qui pourraient façonner notre lecture du portrait d’Henri II. D’abord si l’on compare la position de la tête du modèle. François Ier tourne légèrement la sienne vers nous les spectateurs, quand Henri II regarde droit devant lui. Il regarderait alors dans la direction de son père si les deux compositions étaient placées en pendant. Puis se pose la question de l’absence du chapeau dans le costume d’Henri II, présent dans d’autres portraits équestres du modèle. Porter une armure d’apparat sans chapeau à cette époque n’aurait pas été coutume, sauf à le comprendre comme une marque de déférence au roi en face de lui.
Ces indices suggèreraient que ce portait ne représenterait peut-être pas Henri II en tant que roi, mais avant la mort de son père en 1547 et après la mort de son frère ainé François en 1536, quand il était encore dauphin.
Fils du roi François Ier (1494-1547), Henri II poursuit l’œuvre politique de son père en continuant les guerres d’Italie et en réprimant le protestantisme, dont l’essor marque son règne. En parallèle, il s’inscrit dans la continuité de son père dans son soutien au développement des arts en France, surtout dans la mise en scène du pouvoir royal.
Le portrait ci-présent, dont on connaît au moins deux autres versions, une à la mine de plomb actuellement conservée au musée Condé (inv. DE PD 363) et une à l’huile, attribuée à Clouet et atelier, dans la collection d’Upton Park de Warwickshire en Angleterre et récemment étudié par Alexandra Zvereva (inv. NT 446778; A. Zvereva, ‘Les Valois à cheval’ in A cheval. Le portrait équestre dans la France de la Renaissance, cat. exp. Ecouen, musée national de la Renaissace, 2024, n° 49, ill.), suit un modèle perdu que l’on peut attribuer à François Clouet (vers 1510-1572), portraitiste au service de la cour et grand favori de la reine Catherine de Médicis (1519-1589), pour laquelle il exécute de nombreux portraits des enfants royaux.
L’original de cette composition procède d’une longue tradition de portraits princiers équestres, et semble d’ailleurs répondre en pendant au Portrait équestre de François Ier attribué à Jean Clouet (1480-1541) (musée du Louvre, Paris, inv. MI 1092).
La gouache du Louvre représentant le roi François Ier apparaît comme un véritable reflet du portrait d’Henri II. François Ier est également assis à cheval, mais tourné vers la gauche. Simplement, à la monochromie du portrait d’Henri II est opposée l’abondance de cramoise dans le harnais, dans sa passementerie et dans la jupe militaire que porte le roi. On y retrouve aussi le même pilier carré, cette fois-ci à droite de la composition.
Il y a cependant deux différences importantes dans ces deux œuvres qui pourraient façonner notre lecture du portrait d’Henri II. D’abord si l’on compare la position de la tête du modèle. François Ier tourne légèrement la sienne vers nous les spectateurs, quand Henri II regarde droit devant lui. Il regarderait alors dans la direction de son père si les deux compositions étaient placées en pendant. Puis se pose la question de l’absence du chapeau dans le costume d’Henri II, présent dans d’autres portraits équestres du modèle. Porter une armure d’apparat sans chapeau à cette époque n’aurait pas été coutume, sauf à le comprendre comme une marque de déférence au roi en face de lui.
Ces indices suggèreraient que ce portait ne représenterait peut-être pas Henri II en tant que roi, mais avant la mort de son père en 1547 et après la mort de son frère ainé François en 1536, quand il était encore dauphin.