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Cirque de l’étoile filante. Paris : Ambroise Vollard, 1938.
Details
ROUAULT, Georges (1871-1958)
Cirque de l’étoile filante. Paris : Ambroise Vollard, 1938.
Exemplaire de tête avec suite de cet ouvrage, troisième avatar d'un quart de siècle de fructueuse collaboration entre Georges Rouault et Ambroise Vollard, dans une spectaculaire reliure de Creuzevault.
Pour Vollard, l'artiste illustrera en effet Réincarnations du père Ubu (1932), Les Fleurs du Mal (1936-1938), Cirque de l'étoile filante (paru en 1938), et enfin Passion d'André Suarès (1939). Vollard a longtemps nourri le dessein de publier un livre consacré au cirque, aux saltimbanques et aux enfants de la balle. André Suarès lui avait soumis un premier manuscrit, tandis que l’éditeur avait naturellement sollicité Rouault, dont la peinture était déjà empreinte depuis longtemps de ces thématiques circassiennes. Après plusieurs années de travail, Vollard décline finalement le texte de Suarès mais, souhaitant tout de même mener le projet à son terme, il propose à Rouault, en plus des dizaines de gravures réalisées pour l’ouvrage, d’en signer également le texte. L'exigence et les demandes boulimiques du marchand-éditeur sont fréquemment l'objet de plaintes de Rouault : écrivant justement à Suarès, le 16 octobre 1934, il peste ainsi : "peintures, eaux-fortes, noires et couleurs? Et quoi encore ? Modèles et bois originaux ! Par centaines... il croit que cela se fait en soufflant dessus...". Pour autant, l'artiste voyait surtout en Vollard "le rare bonhomme à comprendre la liberté à donner à un artiste pour oeuvrer en pensant à une oeuvre".
Le tirage des eaux-fortes est réalisé par les ateliers de Roger Lacourière – le maître-graveur introduisit Rouault au procédé de l’aquatinte, et se chargea de rendre au mieux les lumineuses variations de couleurs des épreuves rehaussées par l’artiste en guise de modèles, sur les grandes planches hors-texte de l’ouvrage. Le résultat est somptueux, avec des planches qui évoquent autant les vitraux avec lesquels Rouault était familier depuis son apprentissage, que ses peintures. Vollard lui avait d’ailleurs écrit, à l’occasion de sa candidature à l’Académie des Beaux-Arts : « il y a dans un centimètre de vos gravures plus de métier de peinture que dans les plus grandes toiles des trois quarts de ces Messieurs » (lettre 18 janvier 1930).
Le relieur Henri Creuzevault s’est approprié les thématiques circassiennes de l’ouvrage, avec un riche décor estampé et mosaïqué qui évoque autant les halos et les faisceaux de lumière sur la piste, que les cerceaux des artistes qui s’y produisent. Cette reliure est identique à celle listée par Colette Creuzevault sous le n°164, à l’exception près du décor du plat supérieur, qui est ici plus élégant, sans lettres estampées. Elle “n’est pas sans rappeler certains décors de Pierre Legrain, pour qui Henri Creuzevault voua toute sa vie une grande admiration”. Carteret, Illustrés, IV, p. 350 ("édition très recherchée et cotée") ; Jacqueline Munck, "Vollard et Rouault, un quart de siècle de collaboration. Le métier de gravure, un "métier de peintre"?", in Édition limitée. Vollard, Petiet et l'estampe de maîtres, Paris, Petit Palais, 2021, pp. 90-99 et cat. 203-210 ; Castleman, A century of Artists Books, pp. 27-88. Monroe Wheeler, The prints of Georges Rouault, New York : MoMA, 1938, cat. 15 ; The Artist and the Book, cat. 271.
In-folio (439 x 321 mm). Édition originale. Tirage limité à 250 exemplaires mis dans le commerce, celui-ci l’un des 35 exemplaires de tête sur Japon impérial comprenant une suite en noir, n°31, signé par Rouault à la justification. Illustré de 17 aquatintes originales hors-texte en couleurs de Georges Rouault. Comme annoncé à la justification, l'exemplaire comprend aussi une suite de ces aquatintes, tirées en noir sur un Japon plus épais. L’exemplaire comprend donc au total 34 aquatintes originales de Rouault. 73 gravures sur bois et une table des illustrations en gravure sur bois par Georges Aubert, d’après les dessins originaux de Rouault.
Reliure signée de Creuzevault : box ébène, plats et dos ornés d’un riche décor de cercles concentriques en filets à froid, et à l'oeser rouge, bleu et jaune avec, sur le plat supérieur des mosaïques centrales de box de même couleur, dos lisse avec lettre dorée, doublures et gardes de daim orange, couverture et dos conservés, chemise et étui assortis.
Provenance : "A Private Collection Of Illustrated Books And Fine Bindings", Sotheby's New York, 25 juin 2001, lot n°158.
One of the 35 deluxe copies on Japan paper, comprising the 17 etchings and aquatints in colour by Rouault, as well as a suite in black of the same plates, in a most spectacular binding by Henri Creuzevault. The binding echoes the spots and light beams on the circus stage.
Cirque de l’étoile filante. Paris : Ambroise Vollard, 1938.
Exemplaire de tête avec suite de cet ouvrage, troisième avatar d'un quart de siècle de fructueuse collaboration entre Georges Rouault et Ambroise Vollard, dans une spectaculaire reliure de Creuzevault.
Pour Vollard, l'artiste illustrera en effet Réincarnations du père Ubu (1932), Les Fleurs du Mal (1936-1938), Cirque de l'étoile filante (paru en 1938), et enfin Passion d'André Suarès (1939). Vollard a longtemps nourri le dessein de publier un livre consacré au cirque, aux saltimbanques et aux enfants de la balle. André Suarès lui avait soumis un premier manuscrit, tandis que l’éditeur avait naturellement sollicité Rouault, dont la peinture était déjà empreinte depuis longtemps de ces thématiques circassiennes. Après plusieurs années de travail, Vollard décline finalement le texte de Suarès mais, souhaitant tout de même mener le projet à son terme, il propose à Rouault, en plus des dizaines de gravures réalisées pour l’ouvrage, d’en signer également le texte. L'exigence et les demandes boulimiques du marchand-éditeur sont fréquemment l'objet de plaintes de Rouault : écrivant justement à Suarès, le 16 octobre 1934, il peste ainsi : "peintures, eaux-fortes, noires et couleurs? Et quoi encore ? Modèles et bois originaux ! Par centaines... il croit que cela se fait en soufflant dessus...". Pour autant, l'artiste voyait surtout en Vollard "le rare bonhomme à comprendre la liberté à donner à un artiste pour oeuvrer en pensant à une oeuvre".
Le tirage des eaux-fortes est réalisé par les ateliers de Roger Lacourière – le maître-graveur introduisit Rouault au procédé de l’aquatinte, et se chargea de rendre au mieux les lumineuses variations de couleurs des épreuves rehaussées par l’artiste en guise de modèles, sur les grandes planches hors-texte de l’ouvrage. Le résultat est somptueux, avec des planches qui évoquent autant les vitraux avec lesquels Rouault était familier depuis son apprentissage, que ses peintures. Vollard lui avait d’ailleurs écrit, à l’occasion de sa candidature à l’Académie des Beaux-Arts : « il y a dans un centimètre de vos gravures plus de métier de peinture que dans les plus grandes toiles des trois quarts de ces Messieurs » (lettre 18 janvier 1930).
Le relieur Henri Creuzevault s’est approprié les thématiques circassiennes de l’ouvrage, avec un riche décor estampé et mosaïqué qui évoque autant les halos et les faisceaux de lumière sur la piste, que les cerceaux des artistes qui s’y produisent. Cette reliure est identique à celle listée par Colette Creuzevault sous le n°164, à l’exception près du décor du plat supérieur, qui est ici plus élégant, sans lettres estampées. Elle “n’est pas sans rappeler certains décors de Pierre Legrain, pour qui Henri Creuzevault voua toute sa vie une grande admiration”. Carteret, Illustrés, IV, p. 350 ("édition très recherchée et cotée") ; Jacqueline Munck, "Vollard et Rouault, un quart de siècle de collaboration. Le métier de gravure, un "métier de peintre"?", in Édition limitée. Vollard, Petiet et l'estampe de maîtres, Paris, Petit Palais, 2021, pp. 90-99 et cat. 203-210 ; Castleman, A century of Artists Books, pp. 27-88. Monroe Wheeler, The prints of Georges Rouault, New York : MoMA, 1938, cat. 15 ; The Artist and the Book, cat. 271.
In-folio (439 x 321 mm). Édition originale. Tirage limité à 250 exemplaires mis dans le commerce, celui-ci l’un des 35 exemplaires de tête sur Japon impérial comprenant une suite en noir, n°31, signé par Rouault à la justification. Illustré de 17 aquatintes originales hors-texte en couleurs de Georges Rouault. Comme annoncé à la justification, l'exemplaire comprend aussi une suite de ces aquatintes, tirées en noir sur un Japon plus épais. L’exemplaire comprend donc au total 34 aquatintes originales de Rouault. 73 gravures sur bois et une table des illustrations en gravure sur bois par Georges Aubert, d’après les dessins originaux de Rouault.
Reliure signée de Creuzevault : box ébène, plats et dos ornés d’un riche décor de cercles concentriques en filets à froid, et à l'oeser rouge, bleu et jaune avec, sur le plat supérieur des mosaïques centrales de box de même couleur, dos lisse avec lettre dorée, doublures et gardes de daim orange, couverture et dos conservés, chemise et étui assortis.
Provenance : "A Private Collection Of Illustrated Books And Fine Bindings", Sotheby's New York, 25 juin 2001, lot n°158.
One of the 35 deluxe copies on Japan paper, comprising the 17 etchings and aquatints in colour by Rouault, as well as a suite in black of the same plates, in a most spectacular binding by Henri Creuzevault. The binding echoes the spots and light beams on the circus stage.
Brought to you by

Adrien Legendre
Head of Department
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