Lot Essay
Le tableau ci-présent offre au spectateur un subtil mariage entre le caravagisme et la manière vénitienne qui constitue toute la poésie de l’œuvre de Claude Vignon (1593-1670). L’artiste appartient au grand maniérisme tardif, dont le lyrisme raffiné fit le délice des cours européennes pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. Pour Vignon, peindre est l’art de conter : l’agilité de son pinceau fait vivre des histoires, des mythes et donne à voir des pays lointains pour ses nombreux mécènes.
Cependant, le sujet du Songe du chevalier reste entouré de mystère. Bien que nous puissions y trouver des parallèles avec son Rêve de Daphnis, peint vers 1645 (collection particulière ; voir P. Pacht Bassani, Claude Vignon 1593-1670, Paris, 1992, p. 321, n°229), ce n’est pas pour autant cette histoire que Vignon nous présente. L’homme endormi n’est pas un chevrier mais un noble aux riches habits, les femmes qui apparaissent dans son rêve ne sont pas des nymphes mais des religieuses ou des saintes qui portent des crucifix, et les femmes aux drapés volant au vent en arrière-plan sont loin d’être la belle bergère Chloé.
Il est plus probable que cette composition représente le soldat Scipion, qui voit dans un rêve la vertu et l’inconduite, passage raconté dans les Punica de Silius Italicus (25-101). Vignon aurait trouvé son inspiration dans l’œuvre de Raphaël (1483-1520), qui peint vers 1504 Le songe d’un chevalier, actuellement conservé à la National Gallery de Londres (no. inv. NG213). Selon Paola Pacht Bassani, auteur du catalogue raisonné de l’artiste, le tableau ci-présent daterait de 1640-1650 (voir P. Pacht Bassani, 1993, op. cit. supra) ; on retrouve les arbres à la frondaison nébuleuse remplissant le fond, la surface chatoyante et les riches coloris dans d’autres tableaux de cette période comme la Scène de banquet (collection particulière ; ibid, p. 317, n°224), le Rêve de Daphnis, et le Banquet d’Antoine et Cléopâtre (The John and Mabel Ringling Museum of Art, Sarasota, Floride, no. inv. 653).
Cependant, le sujet du Songe du chevalier reste entouré de mystère. Bien que nous puissions y trouver des parallèles avec son Rêve de Daphnis, peint vers 1645 (collection particulière ; voir P. Pacht Bassani, Claude Vignon 1593-1670, Paris, 1992, p. 321, n°229), ce n’est pas pour autant cette histoire que Vignon nous présente. L’homme endormi n’est pas un chevrier mais un noble aux riches habits, les femmes qui apparaissent dans son rêve ne sont pas des nymphes mais des religieuses ou des saintes qui portent des crucifix, et les femmes aux drapés volant au vent en arrière-plan sont loin d’être la belle bergère Chloé.
Il est plus probable que cette composition représente le soldat Scipion, qui voit dans un rêve la vertu et l’inconduite, passage raconté dans les Punica de Silius Italicus (25-101). Vignon aurait trouvé son inspiration dans l’œuvre de Raphaël (1483-1520), qui peint vers 1504 Le songe d’un chevalier, actuellement conservé à la National Gallery de Londres (no. inv. NG213). Selon Paola Pacht Bassani, auteur du catalogue raisonné de l’artiste, le tableau ci-présent daterait de 1640-1650 (voir P. Pacht Bassani, 1993, op. cit. supra) ; on retrouve les arbres à la frondaison nébuleuse remplissant le fond, la surface chatoyante et les riches coloris dans d’autres tableaux de cette période comme la Scène de banquet (collection particulière ; ibid, p. 317, n°224), le Rêve de Daphnis, et le Banquet d’Antoine et Cléopâtre (The John and Mabel Ringling Museum of Art, Sarasota, Floride, no. inv. 653).