拍品专文
Exceptionnel chef-d’oeuvre du style néoclassique le plus abouti, ces fauteuils aux proportions imposantes, au dessin architecturé mais aussi à la grande qualité d’exécution sont de véritables sieges d’apparat derriere lesquels se cache sans aucun doute un commanditaire de renom. L’intervention d’un marchand-mercier faisant réaliser ces sieges à partir des dessins d’un architecte ornemaniste est également fort probable tant le propos est ici accompli.
Claude Chevigny, artisan de la Cour
Claude Chevigny, reçu maître dans les dernieres années du règne de Louis XV, s’illustra dans la création de modeles néoclassiques,
selon le nouveau gout grec, gout qui caractérisa son illustre clientele. Parmi celle-ci retenons, le duc de Choiseul pour son château
de Chanteloup, la famille de Montmorency pour leur château de Modave en Belgique ou encore le marquis de Paulmy. Chevigny réalisa notamment un imposant salon néoclassique pour la famille Choiseul-Praslin, célebre en son temps pour son gout avant-gardiste et l’esthétique néoclassique régnant dans ses salons. Il est tres probable que notre présent lot faisait partie intégrante d’un ensemble beaucoup plus conséquent comprenant notamment des canapés et des chaises. En effet, nous connaissons trois fauteuils parfaitement identiques estampillés de Chevigny, aujourd’hui conservés au Métropolitain Museum de New York suite a la donation de Mrs C. Foy née Chrysler (1902-1957) (inv. 53.217.3 – 4).
Un modèle à succes
Datables des années 1785-1788, ces sieges sont ornés de motifs sculptés se retrouvant sur plusieurs ensembles livrés par Jacob à
cette époque.
Parmi les sieges comparables citons le mobilier réalisé par Georges Jacob, livré vers 1787-88 au prince de Galles, futur Georges IV, pour Carlton House, par l’intermédiaire du marchand-mercier Daguerre. Un fauteuil de cet ensemble, aujourd’hui conservé pour l’ essentiel dans les collections royales anglaises, à Windsor Castle et Buckingham Palace, fit partie de la collection de Jacques et Henriette Schumann, vente Christie’s Paris, le 30 septembre 2003, lot 469. Entierement sculpté de rosaces dans des entrelacs, le dossier surmonté d’une couronne florale nouée, les pieds ornés de feuilles d’acanthe, canaux et frises de perles, il présente le meme
degré de raffinement dans l’exécution tout en conservant cette meme forte présence.
La frise de coeurs est quant a elle plus originale. Cependant elle apparaît sur des oeuvres livrées au Garde-Meuble de la Couronne
par Jacob, Boulard et Sené ces memes années. Nous pouvons citer: la bergere livrée pour Marie-Antoinette a Saint-Cloud en 1787 par Sené (illustrée dans D. Meyer, Le mobilier de Versailles, Tome I, Dijon, 2002, p. 42) ; le lit pour la chambre des bains de Louis XVI a Compiegne, en 1785 par Boulard (ibid, p. 250) ainsi que le mobilier de la chambre à coucher du petit appartement de Marie-Antoinette à Versailles vers 1788, par Jacob (ibid, p. 284).
René Smadja
Né à Tnuis en 1901, orphelin de père dès l’âge de 14 ans et élevé dans une fratrie de sept enfants, il dut très tôt prendre son destin en main. Grand érudit, il se lancera dans le monde des affaires industrielles et commerciales où il rencontrera très rapidement le succès. Dans le somptueux décor années 30 de l’hôtel de la Muette, qu’il acquiert à son arrivée à Paris à la fin des années 40 il réalisera l’un de ses rêves les plus chers en rassemblant une exceptionnelle collection d’objets, de meubles mais également de tableaux, dont le XVIIIe siècle sera la référence essentielle. Véritable passionné et autodidacte, il aura également l’intelligence de s’entourer de personnalités les plus influentes du marché de l’art de cette époque et notamment de Seligmann, d’où proviennent nos présents fauteuils et avec qui il nouera une réelle affinité artistique.
Aujourd’hui, il est tentant de supposer que ces chefs d'œuvres de l'art du siège aient pu faire partie des collections de Richard Wallace que Jacques Seligmann racheta en bloc en 1916 avant de les disperser auprès de ses clients européens et américains.
Claude Chevigny, artisan de la Cour
Claude Chevigny, reçu maître dans les dernieres années du règne de Louis XV, s’illustra dans la création de modeles néoclassiques,
selon le nouveau gout grec, gout qui caractérisa son illustre clientele. Parmi celle-ci retenons, le duc de Choiseul pour son château
de Chanteloup, la famille de Montmorency pour leur château de Modave en Belgique ou encore le marquis de Paulmy. Chevigny réalisa notamment un imposant salon néoclassique pour la famille Choiseul-Praslin, célebre en son temps pour son gout avant-gardiste et l’esthétique néoclassique régnant dans ses salons. Il est tres probable que notre présent lot faisait partie intégrante d’un ensemble beaucoup plus conséquent comprenant notamment des canapés et des chaises. En effet, nous connaissons trois fauteuils parfaitement identiques estampillés de Chevigny, aujourd’hui conservés au Métropolitain Museum de New York suite a la donation de Mrs C. Foy née Chrysler (1902-1957) (inv. 53.217.3 – 4).
Un modèle à succes
Datables des années 1785-1788, ces sieges sont ornés de motifs sculptés se retrouvant sur plusieurs ensembles livrés par Jacob à
cette époque.
Parmi les sieges comparables citons le mobilier réalisé par Georges Jacob, livré vers 1787-88 au prince de Galles, futur Georges IV, pour Carlton House, par l’intermédiaire du marchand-mercier Daguerre. Un fauteuil de cet ensemble, aujourd’hui conservé pour l’ essentiel dans les collections royales anglaises, à Windsor Castle et Buckingham Palace, fit partie de la collection de Jacques et Henriette Schumann, vente Christie’s Paris, le 30 septembre 2003, lot 469. Entierement sculpté de rosaces dans des entrelacs, le dossier surmonté d’une couronne florale nouée, les pieds ornés de feuilles d’acanthe, canaux et frises de perles, il présente le meme
degré de raffinement dans l’exécution tout en conservant cette meme forte présence.
La frise de coeurs est quant a elle plus originale. Cependant elle apparaît sur des oeuvres livrées au Garde-Meuble de la Couronne
par Jacob, Boulard et Sené ces memes années. Nous pouvons citer: la bergere livrée pour Marie-Antoinette a Saint-Cloud en 1787 par Sené (illustrée dans D. Meyer, Le mobilier de Versailles, Tome I, Dijon, 2002, p. 42) ; le lit pour la chambre des bains de Louis XVI a Compiegne, en 1785 par Boulard (ibid, p. 250) ainsi que le mobilier de la chambre à coucher du petit appartement de Marie-Antoinette à Versailles vers 1788, par Jacob (ibid, p. 284).
René Smadja
Né à Tnuis en 1901, orphelin de père dès l’âge de 14 ans et élevé dans une fratrie de sept enfants, il dut très tôt prendre son destin en main. Grand érudit, il se lancera dans le monde des affaires industrielles et commerciales où il rencontrera très rapidement le succès. Dans le somptueux décor années 30 de l’hôtel de la Muette, qu’il acquiert à son arrivée à Paris à la fin des années 40 il réalisera l’un de ses rêves les plus chers en rassemblant une exceptionnelle collection d’objets, de meubles mais également de tableaux, dont le XVIIIe siècle sera la référence essentielle. Véritable passionné et autodidacte, il aura également l’intelligence de s’entourer de personnalités les plus influentes du marché de l’art de cette époque et notamment de Seligmann, d’où proviennent nos présents fauteuils et avec qui il nouera une réelle affinité artistique.
Aujourd’hui, il est tentant de supposer que ces chefs d'œuvres de l'art du siège aient pu faire partie des collections de Richard Wallace que Jacques Seligmann racheta en bloc en 1916 avant de les disperser auprès de ses clients européens et américains.