拍品專文
Avec leurs qualités techniques exceptionnelles et leur vraie monumentalité, ces vases sont le symbole d’un épisode artistique de premier ordre dans l’histoire du règne de Napoléon Ier.
La manufacture de Sarreguemines au service de l’Empereur
La fabrication de ces spectaculaires pièces de Sarreguemines va bien au-delà d’une simple démarche artistique. Elle nait avant tout d’une volonté de l’Empereur de limiter non seulement les coûteuses importations de porphyre mais également de favoriser et de privilégier avant tout l'essor de l'industrie française et l’excellence de son artisanat.
La manufacture est fondée en Moselle en 1790 par trois associés Joseph Fabry, Nicolas-Henri et Augustin Jacobi. Le climat économique étant malheureusement très difficile, les pertes financières s’accumulent et les frères Jacobi sont bientôt obligés de céder leurs parts à leur associé. Dès 1799, Joseph Fabry crée une nouvelle association avec François-Paul Utzschneider qui redresse la manufacture et lui permet d’atteindre une certaine prospérité . Cette dernière est atteinte grâce à l’introduction de nouvelles techniques décoratives notamment des grès et faïences à l’imitation des pierres-dures tels que le porphyre, le granit ou le jaspe. L’effet s’obtient en mélangeant des terres colorées puis en les cuisant à haute température. La pâte devient alors très résistante, prête à être polie à l’émeri (une pierre abrasive) sur un tour. Cette technique est d’ailleurs décrite comme il suit dans les Registres de l’Intendance de l’Empereur : Il (Utzschneider associé à Fabry) est parvenu postérieurement à composer une pâte formée de cailloux pulvérisés avec laquelle on établit des vases susceptibles de prendre un beau poli imitant pour les couleurs et pour la dureté, le porphyre, le granit, le basalte, le jaspe... (Archives nationales O/2/534). L’Exposition des Produits de l’Industrie de 1809 est d’ailleurs une consécration dans l’histoire de la manufacture puisque celle-ci gagnera une médaille d’or pour la création de cette nouvelle technique.
La commande napoléonienne de 1810
C’est en effet à cette occasion qu’ils attirent l’attention de l’Empire en la personne du baron Vivant-Denon, Directeur Général du Musée Napoléon, qui conçoit alors un projet qui s’appuiera sur cette nouvelle technique et qui aura pour but de meubler et décorer les palais impériaux. En 1810, ce projet est confirmé par une commande de huit paires de candélabres (ou torchères) de deux modèles différents ainsi que de vingt-deux paires de vases de quatre modèles différents pour un total de 120,000 francs, dont notre présent lot pourrait très bien faire partie.
Vases en matières imitant les pierres dures opaques, savoir le basalte brun, le porphyre brun, le porphyre brun et rouge et le porphyre brun et blanc, dans les formes et ornements en bronze doré conformes aux dessins n. 1,2 & 4 (facture du Mobilier Impérial) : cet ordre est soumis au comte Daru le 14 août par Monsieur Desmazis, Administrateur du Mobilier Impérial. Leur production débute le 16 octobre et trois ans plus tard, le 24 juillet 1813, Desmazis peut affirmer qu’elle est bientôt achevée.
Notre spectaculaire paire de vases Médicis est à mettre en relation directe avec les spectaculaires torchères de cette commande, dont une paire est désormais visible au château de la Malmaison, et qui fut pendant très longtemps conservée dans la fameuse collection de Hubert de Givenchy (qui en à fait don au musée en 2014). Ses bronzes à motif de feuilles de vigne et de grappes de raisin sont en effet parfaitement similaires, nous laissant ainsi supposer qu’ils faisaient tous partie de cette même commande de 1810. Ces bronzes peuvent d’ailleurs être attribués à Pierre-Maximilien Delafontaine (1777-1860), ancien élève de Davis, collaborateur de Jacob-Desmalter, et qui était également proche de Fabry et Utzschneider à qui il prêtait son magasin parisien comme dépôt.
La manufacture de Sarreguemines au service de l’Empereur
La fabrication de ces spectaculaires pièces de Sarreguemines va bien au-delà d’une simple démarche artistique. Elle nait avant tout d’une volonté de l’Empereur de limiter non seulement les coûteuses importations de porphyre mais également de favoriser et de privilégier avant tout l'essor de l'industrie française et l’excellence de son artisanat.
La manufacture est fondée en Moselle en 1790 par trois associés Joseph Fabry, Nicolas-Henri et Augustin Jacobi. Le climat économique étant malheureusement très difficile, les pertes financières s’accumulent et les frères Jacobi sont bientôt obligés de céder leurs parts à leur associé. Dès 1799, Joseph Fabry crée une nouvelle association avec François-Paul Utzschneider qui redresse la manufacture et lui permet d’atteindre une certaine prospérité . Cette dernière est atteinte grâce à l’introduction de nouvelles techniques décoratives notamment des grès et faïences à l’imitation des pierres-dures tels que le porphyre, le granit ou le jaspe. L’effet s’obtient en mélangeant des terres colorées puis en les cuisant à haute température. La pâte devient alors très résistante, prête à être polie à l’émeri (une pierre abrasive) sur un tour. Cette technique est d’ailleurs décrite comme il suit dans les Registres de l’Intendance de l’Empereur : Il (Utzschneider associé à Fabry) est parvenu postérieurement à composer une pâte formée de cailloux pulvérisés avec laquelle on établit des vases susceptibles de prendre un beau poli imitant pour les couleurs et pour la dureté, le porphyre, le granit, le basalte, le jaspe... (Archives nationales O/2/534). L’Exposition des Produits de l’Industrie de 1809 est d’ailleurs une consécration dans l’histoire de la manufacture puisque celle-ci gagnera une médaille d’or pour la création de cette nouvelle technique.
La commande napoléonienne de 1810
C’est en effet à cette occasion qu’ils attirent l’attention de l’Empire en la personne du baron Vivant-Denon, Directeur Général du Musée Napoléon, qui conçoit alors un projet qui s’appuiera sur cette nouvelle technique et qui aura pour but de meubler et décorer les palais impériaux. En 1810, ce projet est confirmé par une commande de huit paires de candélabres (ou torchères) de deux modèles différents ainsi que de vingt-deux paires de vases de quatre modèles différents pour un total de 120,000 francs, dont notre présent lot pourrait très bien faire partie.
Vases en matières imitant les pierres dures opaques, savoir le basalte brun, le porphyre brun, le porphyre brun et rouge et le porphyre brun et blanc, dans les formes et ornements en bronze doré conformes aux dessins n. 1,2 & 4 (facture du Mobilier Impérial) : cet ordre est soumis au comte Daru le 14 août par Monsieur Desmazis, Administrateur du Mobilier Impérial. Leur production débute le 16 octobre et trois ans plus tard, le 24 juillet 1813, Desmazis peut affirmer qu’elle est bientôt achevée.
Notre spectaculaire paire de vases Médicis est à mettre en relation directe avec les spectaculaires torchères de cette commande, dont une paire est désormais visible au château de la Malmaison, et qui fut pendant très longtemps conservée dans la fameuse collection de Hubert de Givenchy (qui en à fait don au musée en 2014). Ses bronzes à motif de feuilles de vigne et de grappes de raisin sont en effet parfaitement similaires, nous laissant ainsi supposer qu’ils faisaient tous partie de cette même commande de 1810. Ces bronzes peuvent d’ailleurs être attribués à Pierre-Maximilien Delafontaine (1777-1860), ancien élève de Davis, collaborateur de Jacob-Desmalter, et qui était également proche de Fabry et Utzschneider à qui il prêtait son magasin parisien comme dépôt.