ÉCOLE DE FONTAINEBLEAU VERS 1570
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L'art à fleur de peau, parcours d'une collectionneuse 
ÉCOLE DE FONTAINEBLEAU VERS 1570

Sabina Poppæa 

細節
ÉCOLE DE FONTAINEBLEAU VERS 1570
Sabina Poppæ
huile sur panneau
65 x 51 cm (25 3⁄4 x 20 in.)
來源
Collection privée, Paris, en 1959.
Vente anonyme, Hôtel des Ventes du Palais, Paris, Me Poulain Le Fur, 4 avril 2002, n° 6 (comme ‘Ecole française de la seconde moitié du XVIe siècle’).
出版
Anonyme, "Une suite d'objets réunis par affinité spéciale dans un appartement parisien", Connaissance des Arts, juillet 1959, n° 89, p. 27-28, reproduit en noir et blanc.
展覽
Paris, Orangerie des Tuileries, Le Cabinet de lAmateur, février-avril 1956, p. 12, n° 40, reproduit en noir et blanc pl. VII (comme "Portrait allégorique de Diane de Poitiers ?", il y est précisé que le tableau n'a jamais été exposé).
更多詳情
FONTAINEBLEAU SCHOOL CIRCA 1570, SABINA POPPÆA, OIL ON PANEL

楓丹白露畫派,約1570年,薩賓娜·波培婭的肖像,油彩畫板

榮譽呈獻

Adrien Legendre
Adrien Legendre Head of Department

拍品專文

L’art de la Renaissance entretient avec le nu féminin en rapport complexe, entre fascination et méfiance. Les « portraits » de Poppée, deuxième épouse de Néron, en sont le paradigme car ils contredisent la locution grecque Kalos kagathos que l’époque aime tellement répéter : « ce qui est beau est bon ». C’est donc toute une perception de la beauté féminine parfaite et sensuelle comme reflet d’une âme pure et vertueuse que ces images viennent mettre en doute. Le visage de Sabina Poppaea est en effet celui des dames à la beauté idéale richement vêtues que produisent en nombre les artistes issus, ou du moins proches, de l’école de Fontainebleau à partir des années 1560. Mais tandis que ces « belles dames » reprennent les codes des portraits officiels, Poppée prend la pose de la « Joconde nue » de Léonard. Couverte d’un léger voile transparent, elle cache sa gorge blanche d’un geste gracieux emprunté à la Vénus pudique et à Titien. Dans certaines versions, dont celle du Musée d’art et d’histoire de Genève (inv. no. 1841-0001), un cartouche précise le nom de la jeune femme pour éviter toute confusion avec une héroïne autrement plus prude ou la déesse de l’amour. Le tout est une mise en garde contre les dangers de la beauté séditieuse, uniquement extérieure, comme le rappelle le quatrain sous le portrait de Poppée gravé par Lambertus Suavius en 1558 : « Sabina ton regard luxurieux, ta grace, Tes beaus yeux attirants, la beauté de ta face, Ont causé par-dessus l’exil de ton Othon, Le meurtre de la sœur et femme de Neron ». L’existence de nombreuses versions de ce « portrait » atteste du succès de cette image érotique et moralisatrice à la fois, sans qu’il soit possible de déterminer son origine ni son auteur. Notre version peut être rapprochée de celle passée récemment chez Sotheby’s New York (31 janvier 2019, n° 111). Toutes deux peintes sur bois, elles semblent contemporaines du panneau de Genève.

Nous remercions Dr. Alexandra Zvereva d'avoir rédigé la notice ci-dessus.

Sabina Poppæa, la sulfureuse épouse de l'empereur Néron

Née à Pompéi en 30, Poppée demeure l'une des figures les plus fascinantes de l’Antiquité. Déterminée et manipulatrice, elle est sans doute plus connue pour avoir été la deuxième épouse du tyrannique empereur romain Néron, qui avait fait exiler et assassiner sa première femme, Claudia Octavia. La légende de Poppée, marquée par l'intrigue et la tragédie, fut immortalisée dans les Annales, un ouvrage sur l’histoire de l’Empire romain rédigé par le sénateur Tacite. Poppée est la fille de Titus Ollius et de Poppée l’Ancienne, une aristocrate renommée pour sa beauté (C. Tacitus, Tacitus, Historical Works. Volume I: The Annals, Book XIII, Chapter XLV, trans. by Arthur Murphy, London, 1907, p. 397). Selon Tacite, Poppée était une séductrice sans scrupules qui instrumentalisait ses charmes au profit de son statut sociale. Il a déclaré : « Love, with her, was not an affair of the heart. […] Where she saw her interest, there she bestowed her favours » [L’amour pour elle n’était pas une affaire de cœur. […] Elle accordait ses faveurs là où elle y voyait son intérêt] (Tacitus, op. cit., p. 398). Mariée d’abord à Rufrius Crispinus, un préfet dans la garde prétorienne, elle épouse ensuite Othon, le futur empereur de Rome et ami de Néron après la mort de Crispinus. Pendant son mariage avec Othon, elle débute une liaison avec l’empereur Néron, relation qui provoque l’exil d’Othon dans la province isolée de Lusitanie, aujourd’hui Portugal (G. Minaud, Les Vies de 12 femmes d'empereur romain, Paris, 2012, p. 104). A l'âge de trente-cinq ans, l’impératrice connait une fin violente : l'empereur Néron, en colère, la tue d'un coup de pied alors qu'elle attend son enfant (Minaud, op. cit., p. 116). Au fil du temps, Poppée est devenue le symbole du désir, du vice et de l’ambition. L’image de cette femme fatale archétypique est reprise dans le célèbre tableau d’un artiste anonyme de l’école de Fontainbleau, actuellement conservé au Musée d’art et d’histoire de Genève (inv. no. 1841-0001) et dont de nombreuses copies existent. Son histoire a également inspiré l’opéra Lincoronazione di Poppea (Le Couronnement de Poppée), la dernière œuvre du compositeur italien Claudio Monteverdi, et le personnage de Poppée figure dans plusieurs films et séries contemporains, notamment Quo Vadis (1951) et I, Claudius (1976).


The art of the Renaissance maintains a complicated relationship with the feminine nude, existing between fascination and mistrust. The “portraits” of Poppaea, the second wife of Nero, embody this complex paradigm, as they contradict the Greek expression Kalos kagathos, an phrase commonly invoked during the era: “That which is beautiful is good.” Thus, these portraits challenge the notion that perfect and sensual feminine beauty was the outward reflection of a pure and virtuous soul. Sabina Poppaea’s face is in fact the same one seen in the many images of sumptuously-dressed women who personify ideal beauty. These paintings were produced starting in the 1560s, by artists trained in, or at least with close ties to, the School of Fontainebleau. However, while the representations of these “beautiful women” are based on conventions taken from official portraiture, Poppaea evokes rather the posture of the “Nude Mona Lisa” by Leonardo. Covered by a thin, transparent veil, she hides her white neck with an elegant gesture borrowed from the Venus pudica and from Titian. In certain versions, including the one in the collection of the Musée d’art et d’histoire in Geneva (inv. no. 1841-0001), a cartouche specifies the name of the young woman in order to avoid confusion with an otherwise more modest heroine or with the goddess of love. The result is a composition that warns of the dangers of seditious, exterior beauty, as does the quatrain under the portrait of Poppaea engraved by Lambertus Suavis in 1558: “Sabina ton regard luxurieux, ta grace, Tes beaus yeux attirants, la beauté de ta face, Ont causé par-dessus l’exil de ton Othon, Le meurtre de la sœur et femme de Neron” [Sabina, your lustful gaze, your grace / Your seductive eyes, the beauty of your face / Caused the exile of your Otho / The murder of the sister and wife of Nero]. The fact that so many versions of this “portrait” exist is a testament to its power as a simultaneously erotic and moralising image, even as it is impossible to establish the work’s origin and author. This painting can be compared to a similar version of the composition that was offered for sale at Sotheby’s New York (31 January 2019, n° 111). Both of the works are painted on panel and appear to be contemporaneous with the painting in Geneva.

We would like to thank Dr. Alexandra Zvereva for writing the above catalogue text.

Sabina Poppaea, the conniving wife of the emperor Nero

Born in Pompeii in 30 AD, Sabina Poppaea is one of the most fascinating figures of Antiquity. She is perhaps most famous for being the wily second wife of the tyrannical Roman Emperor Nero, who had his first wife, Claudia Octavia, banished and then executed. Poppaea’s legend, marked by intrigue and tragedy, is immortalised in the Annals, a history on the Roman Empire written by the senator Cornelius Tacitus. She was born the daughter of Titus Ollius and Sabina Poppaea the Elder, a renowned and noble beauty (C. Tacitus, Tacitus, Historical Works. Volume I: The Annals, Book XIII, Chapter XLV, trans. by Arthur Murphy, London, 1907, p. 397). Tacitus described Poppaea as a lascivious and seductive woman who used her beauty to ruthlessly advance her position, stating that, “Love, with her, was not an affair of the heart. […] Where she saw her interest, there she bestowed her favours” (Tacitus, op. cit., p. 398). She was married first to Rufrius Crispinus, a prefect in the Praetorian Guard, and then after his death, to Otho, the future emperor of Rome and friend of the Emperor Nero. While still married to Otho, she began an affair with Nero, a liaison which led the emperor to exile Otho to the remote province of Lusitania, today Portugal (G. Minaud, Les Vies de 12 femmes d'empereur romain, Paris, 2012, p. 104). The Empress met a violent end at the age of thirty-five when she died after Nero, perhaps in a fit of rage, kicked her while she pregnant with his child (Minaud, op. cit., p. 116). Over time, Sabina Poppaea has become a symbol of temptation, vice, and ambition: the archetypal femme fatale. This characterisation is famously captured in the much-copied portrait by an anonymous artist from the École de Fontainebleau, now in the Musée d’Art et d’Histoire in Geneva (inv. no. 1841-0001). Her story also served as the basis for the Italian composer Claudio Monteverdi's last opera, Lincoronazione di Poppea (The Coronation of Poppea), and she has also figured as a principal character in several film and television productions, notably Quo Vadis (1951) and I, Claudius (1976).

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