拍品專文
D’une taille tout à fait inhabituelle et très impressionnante, ce relief en ivoire a fait part de la fameuse collection d’œuvres médiévales qui fut réunie par Robert von Hirsch, puis dispersée après sa mort en 1977.
Robert Von Hirsch collectionna énormément durant les années 1920 et le début des années 30, acquérant notamment des œuvres importantes provenant de la collection Hohenzollern-Sigmaringen, du ‘Guelph Treasure’ vendue par le duc de Brunswick et des ventes des Soviets qui vidaient les palais impériaux russes. Lorsque dans les années 1930 la montée du nazisme devint trop dangereuse, Robert Von Hirsch déménagea en Suisse et sa maison à Bâle devint rapidement un lieu important d’échanges et de rencontres pour de nombreux collectionneurs, directeur de musées, et autres passionnés d’art.
Après sa mort, l’ensemble de ses collections fut vendu dans une succession de ventes aux enchères historiques, durant lesquelles notre lot fut acquis par la famille du vendeur.
Il est quasiment certain que ce relief était à l’origine l’élément principal du plat d’une reliure luxueuse et richement ornée. Le crucifix central divise l’espace en quatre quarts distincts. Les figures de la Vierge et de Saint-Jean, ainsi que des soldats romains occupent la partie haute des quarts inférieurs. En partie basse se trouvent des scènes de la vie de la Vierge précédant la naissance du Christ: l’Annonciation et la Visitation. Les parties supérieures sont ornées de la Crucifixion, de la visite des trois Marie (La Vierge Marie, Marie Madeleine et Marie Salomé) au sépulcre, puis de l’Ascension.
Une comparaison stylistique peut être établie avec d’autres reliefs semblables sculptés durant la première moitié du XIème siècle dans le Bas-Rhin, dont certains sont conservés à Liège et à Essen (voir Goldschmidt, op. cit., nos. 56 and 58, pls. XVII and XVIII). Plus proches encore de notre œuvre, deux reliefs se trouvant au Victoria et Albert Museum et au British Museum à Londres comportent des similitudes frappantes. Dans le texte consacré à l’œuvre du V&A, Paul Williamson souligne quelques détails que l’on retrouve sur notre relief, notamment le dessin particulier des têtes des personnages, en forme de haricots, ainsi que les détails architecturaux sculptés, et les formes particulières des habits aux plis en V qui se forment au centre des tenues. (Williamson, loc. cit.)
Il est important de noter qu’il est extrêmement rare de trouver une telle pièce encore en mains privées. Le fait que cette pièce réapparaisse sur le marché après plus de quatre décennies est une opportunité unique pour les collectionneurs comme pour les musées.
Carved on an impressively large scale, the present ivory relief was once part of the celebrated collection of mediaeval works of art formed by Robert von Hirsch which was dispersed after his death in 1977. Von Hirsch, whose collection also encompassed ceramics as well as 20th century paintings and drawings, was born in Frankfurt, and made his money after joining a leather firm belonging to his uncle. He began collecting at a young age, first in books but later moving into other fields. He was greatly influenced by Georg Swarzenski, the charismatic art historian and museum director, whose passion for early works of art clearly had an affect on the young von Hirsch. The latter collected heavily in the 1920s and early 1930s and made significant purchases from the Hohenzollern-Sigmaringen collection, the Guelph Treasures and the Hermitage sales. When the political situation became too dangerous in Germany, von Hirsch moved to Basle where his house became a focus for collectors, museum directors and other enthusiasts. After his death, the collections were sold at auction in a series of landmark sales; the present lot was bought at that sale by the family of the present vendor.
The relief was almost certainly part of a highly decorated book cover. Centred by the Crucifixion itself, the cross serves to divide the relief into four distinct quadrants with the attendant figures of the Virgin, St John and the soldiers occupying the upper section of the lower two quadrants. In the lower areas we find scenes leading up to Christ’s birth, namely the Annunciation and the Visitation, and in the upper areas are scenes from after Christ’s Crucifixion, which are the Three Maries at Christ’s empty tomb, and his eventual Ascension into heaven. The figure style of the relief has been compared to other ivory reliefs carved in the first half of the 11th century in the Lower Rhine area including examples in Liège and Essen (see Goldschmidt, op. cit., nos. 56 and 58, pls. XVII and XVIII). Even more closely related are a pair of reliefs in the Victoria and Albert Museum and the British Museum, London. In his entry on the V & A example, Paul Williamson describes the distinctive ‘bean-shaped heads’, the detailed carving of the buildings and the fine drapery with the distinctive v-shaped folds running down the front of the figures, all of which are evident here (Williamson, loc. cit.).
With its distinguished von Hirsch provenance and unusually large scale, it is extremely rare for such a relief to remain in private hands. The fact that it is once again coming to the market after over four decades makes it a unique opportunity for both collectors and museums.
Robert Von Hirsch collectionna énormément durant les années 1920 et le début des années 30, acquérant notamment des œuvres importantes provenant de la collection Hohenzollern-Sigmaringen, du ‘Guelph Treasure’ vendue par le duc de Brunswick et des ventes des Soviets qui vidaient les palais impériaux russes. Lorsque dans les années 1930 la montée du nazisme devint trop dangereuse, Robert Von Hirsch déménagea en Suisse et sa maison à Bâle devint rapidement un lieu important d’échanges et de rencontres pour de nombreux collectionneurs, directeur de musées, et autres passionnés d’art.
Après sa mort, l’ensemble de ses collections fut vendu dans une succession de ventes aux enchères historiques, durant lesquelles notre lot fut acquis par la famille du vendeur.
Il est quasiment certain que ce relief était à l’origine l’élément principal du plat d’une reliure luxueuse et richement ornée. Le crucifix central divise l’espace en quatre quarts distincts. Les figures de la Vierge et de Saint-Jean, ainsi que des soldats romains occupent la partie haute des quarts inférieurs. En partie basse se trouvent des scènes de la vie de la Vierge précédant la naissance du Christ: l’Annonciation et la Visitation. Les parties supérieures sont ornées de la Crucifixion, de la visite des trois Marie (La Vierge Marie, Marie Madeleine et Marie Salomé) au sépulcre, puis de l’Ascension.
Une comparaison stylistique peut être établie avec d’autres reliefs semblables sculptés durant la première moitié du XIème siècle dans le Bas-Rhin, dont certains sont conservés à Liège et à Essen (voir Goldschmidt, op. cit., nos. 56 and 58, pls. XVII and XVIII). Plus proches encore de notre œuvre, deux reliefs se trouvant au Victoria et Albert Museum et au British Museum à Londres comportent des similitudes frappantes. Dans le texte consacré à l’œuvre du V&A, Paul Williamson souligne quelques détails que l’on retrouve sur notre relief, notamment le dessin particulier des têtes des personnages, en forme de haricots, ainsi que les détails architecturaux sculptés, et les formes particulières des habits aux plis en V qui se forment au centre des tenues. (Williamson, loc. cit.)
Il est important de noter qu’il est extrêmement rare de trouver une telle pièce encore en mains privées. Le fait que cette pièce réapparaisse sur le marché après plus de quatre décennies est une opportunité unique pour les collectionneurs comme pour les musées.
Carved on an impressively large scale, the present ivory relief was once part of the celebrated collection of mediaeval works of art formed by Robert von Hirsch which was dispersed after his death in 1977. Von Hirsch, whose collection also encompassed ceramics as well as 20th century paintings and drawings, was born in Frankfurt, and made his money after joining a leather firm belonging to his uncle. He began collecting at a young age, first in books but later moving into other fields. He was greatly influenced by Georg Swarzenski, the charismatic art historian and museum director, whose passion for early works of art clearly had an affect on the young von Hirsch. The latter collected heavily in the 1920s and early 1930s and made significant purchases from the Hohenzollern-Sigmaringen collection, the Guelph Treasures and the Hermitage sales. When the political situation became too dangerous in Germany, von Hirsch moved to Basle where his house became a focus for collectors, museum directors and other enthusiasts. After his death, the collections were sold at auction in a series of landmark sales; the present lot was bought at that sale by the family of the present vendor.
The relief was almost certainly part of a highly decorated book cover. Centred by the Crucifixion itself, the cross serves to divide the relief into four distinct quadrants with the attendant figures of the Virgin, St John and the soldiers occupying the upper section of the lower two quadrants. In the lower areas we find scenes leading up to Christ’s birth, namely the Annunciation and the Visitation, and in the upper areas are scenes from after Christ’s Crucifixion, which are the Three Maries at Christ’s empty tomb, and his eventual Ascension into heaven. The figure style of the relief has been compared to other ivory reliefs carved in the first half of the 11th century in the Lower Rhine area including examples in Liège and Essen (see Goldschmidt, op. cit., nos. 56 and 58, pls. XVII and XVIII). Even more closely related are a pair of reliefs in the Victoria and Albert Museum and the British Museum, London. In his entry on the V & A example, Paul Williamson describes the distinctive ‘bean-shaped heads’, the detailed carving of the buildings and the fine drapery with the distinctive v-shaped folds running down the front of the figures, all of which are evident here (Williamson, loc. cit.).
With its distinguished von Hirsch provenance and unusually large scale, it is extremely rare for such a relief to remain in private hands. The fact that it is once again coming to the market after over four decades makes it a unique opportunity for both collectors and museums.