拍品專文
Un coloris chaud et ambré marque ce tableau automnal du peintre anversois Guilliam Gabron (1619-1678) dont on ne connaît que dix tableaux signés. Sur une dalle de pierre s’empilent des raisins, des pommes, des pêches, une grenade, des nèfles et des prunes. Au-dessus de cette opulente nature morte sont accrochées une branche de prunier, lourde de fruits, des ronces et une grappe de raisins noirs, ornée d’un ruban bleu. La composition est complétée par deux noix dans le coin inférieur gauche.
Suivant les coutumes de son époque, Gabron emmène le spectateur à travers les éléments de sa composition dans deux champs narratifs distincts.
Le premier porte sur le symbolisme religieux. L’artiste a ainsi inclus les raisins comme une référence au vin de messe. La symbolique religieuse des noix est en revanche moins facile à appréhender pour un spectateur contemporain. Du vivant de Gabron, la noix, composée de trois parties distinctes – à savoir l'enveloppe verte, la bogue et le noyau – renvoie à la Trinité. Selon saint Augustin, elle symbolisait également la Passion du Christ : l’enveloppe figurerait sa chair, laquelle a porté les amertumes, le noyau figurerait sa douceur intérieure, et la bogue la Croix sur laquelle Il est mort. Gabron souligne l’importance des noix en les intégrant comme principales sources de lumière de la composition : cette lumière dorée semble jaillir du coin inférieur gauche, mettant en relief les succulents fruits.
Le second cheminement narratif a trait à la mythologie grecque. Gabron choisit soigneusement de peindre six pépins de grenade sur la dalle en bas à droite. Ceux-ci renvoient à la légende de Perséphone. Enlevée par Hadès, roi des Enfers, pour être sa reine, Perséphone, fille de la déesse Déméter, refuse de manger. À bout de forces, elle mange finalement six pépins de grenade. Quand sa mère, qui la cherchait désespérément partout, la retrouve enfin, Hadès lui dit qu’ayant consommé les denrées du monde souterrain, Perséphone n’avait plus jamais le droit de partir. Déméter, désemparée, demande alors de l’aide à Zeus, qui décide que Perséphone doit rester six mois chaque année aux Enfers, un mois pour chaque pépin, et qu’elle peut retourner auprès de sa mère les six mois restants. Ce mythe expliquerait le changement des saisons. Les mois passés par Perséphone aux Enfers correspondent à l’automne et à l’hiver, ce qui rend la présence des pépins dans cette composition automnale très pertinente.
Suivant les coutumes de son époque, Gabron emmène le spectateur à travers les éléments de sa composition dans deux champs narratifs distincts.
Le premier porte sur le symbolisme religieux. L’artiste a ainsi inclus les raisins comme une référence au vin de messe. La symbolique religieuse des noix est en revanche moins facile à appréhender pour un spectateur contemporain. Du vivant de Gabron, la noix, composée de trois parties distinctes – à savoir l'enveloppe verte, la bogue et le noyau – renvoie à la Trinité. Selon saint Augustin, elle symbolisait également la Passion du Christ : l’enveloppe figurerait sa chair, laquelle a porté les amertumes, le noyau figurerait sa douceur intérieure, et la bogue la Croix sur laquelle Il est mort. Gabron souligne l’importance des noix en les intégrant comme principales sources de lumière de la composition : cette lumière dorée semble jaillir du coin inférieur gauche, mettant en relief les succulents fruits.
Le second cheminement narratif a trait à la mythologie grecque. Gabron choisit soigneusement de peindre six pépins de grenade sur la dalle en bas à droite. Ceux-ci renvoient à la légende de Perséphone. Enlevée par Hadès, roi des Enfers, pour être sa reine, Perséphone, fille de la déesse Déméter, refuse de manger. À bout de forces, elle mange finalement six pépins de grenade. Quand sa mère, qui la cherchait désespérément partout, la retrouve enfin, Hadès lui dit qu’ayant consommé les denrées du monde souterrain, Perséphone n’avait plus jamais le droit de partir. Déméter, désemparée, demande alors de l’aide à Zeus, qui décide que Perséphone doit rester six mois chaque année aux Enfers, un mois pour chaque pépin, et qu’elle peut retourner auprès de sa mère les six mois restants. Ce mythe expliquerait le changement des saisons. Les mois passés par Perséphone aux Enfers correspondent à l’automne et à l’hiver, ce qui rend la présence des pépins dans cette composition automnale très pertinente.