PIERRE JULIEN (1731-1804)
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Amalthée et la chèvre de Jupiter

細節
PIERRE JULIEN (1731-1804)
Amalthée et la chèvre de Jupiter
terre cuite, porte une étiquette de l'Exposition universelle de 1889 à Paris "H.T. [Palais Historique du Travail], Son. II [Section II], N° 02 / Monsieur Groult / 1 terre cuite de Jullien / La Laitière de Rambouillet" ; accidents et manques
H. 53 cm (21 in.)
來源
Collection Charles-Camille Groult (1832-1908).
Vente Me Etienne Ader, Paris, 28 juin 1954, lot 104.
Vente Boisgirard-Antonini, Paris, 6 novembre 2017, lot 144.
出版
M. P. Worley, « Catalogue of the works of Pierre Julien », in Gazette des Beaux-Arts, VIe période, Tome CXII, 130e année, novembre 1988, p. 195, cat. 28e.
M. P. Worley, Pierre Julien: Sculptor to Queen Marie-Antoinette, 2003, p. 91.

Bibliographie comparative :
G. Grandjean, G. Scherf, Pierre Julien : Sculpteur du roi, Paris, 2004, pp. 66-89.
A. Heitzmann, « La laiterie de Rambouillet » in Versalia, Revue de la Société des Amis de Versailles Année, n°10, 2007, pp. 46-57.
A. Maës, La Laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet : un temple pastoral pour le plaisir de la reine, Paris, 2016, pp. 31-39.
A. Maës, « La Laiterie de la Reine à Rambouillet : "Temple du lait" et demeure d'Amalthée » in G. Wick, R. Serrette (dir.), Vivre à l’antique de Marie-Antoinette à Napoléon 1er , Paris, 2021, pp. 135-147.
展覽
Exposition universelle de 1889 à Paris, « Palais de l’Histoire du Travail » [Palais des Arts Libéraux], Section II, Sculptures en terre cuite, Salles H.-I, vitrine 32 à 36, cat. n° 02.
更多詳情
A TERRACOTTA STUDY OF 'AMALTHEA AND THE GOAT' FOR THE MARBLE GROUP AT QUEEN MARIE-ANTOINETTE'S DAIRY AT THE CHÂTEAU DE RAMBOUILLET, BY PIERRE JULIEN

From 1785, a year after the purchase of the Château de Rambouillet, Louis XVI devised a renovation to reconcile Marie-Antoinette with this hunting estate, whose "gothic" appearance she disliked (Antoine Maës, 2016, p. 12). The initial plan for a new neoclassical château being too costly, the king entrusted his Director of the King's Buildings, the Count d'Angiviller, with the redesign of the park and the creation of a dairy, similar to that at Trianon. As early as the 16th century, Marie de Médicis had such garden follies constructed, followed by Louis XIV in his Ménagerie at Versailles and the Prince de Condé at Chantilly. However, the true growth and enthusiasm for these ornamental structures became evident during the second half of the 18th century, concurrent with the development of English-style gardens. "Les dames venaient [y] prendre le lait, battre le beurre, & faire des fromages pour se délasser (…) des amusements champêtres" (Jacques-François Blondel, Cours d’Architecture, 1773) in the working dairies, while the ornamental dairies served as meeting places and tasting rooms, akin to veritable "temples of milk." The Queen's Dairy at Rambouillet stands at the intersection of admiration for a picturesque way of life and the archaeological rediscoveries initiated at the beginning of the century.

Hubert Robert, painter and designer of the King's gardens, was responsible for the architectural uniformity of this white sandstone setting, erected in 1786, while the architect Jacques-Jean Thévenin drew up the plans. Drawing inspiration from ancient models, the Dairy borrows its formal vocabulary from Roman constructions, particularly the rotunda of the Baths of Diocletian. The decor, for its part, revisits the pastoral theme through six medallions, two friezes, and a marble group commissioned from the sculptor Pierre Julien. These sculptures are complemented by a complete set of "Etruscan" style mahogany furniture by the cabinetmaker Georges Jacob and a porcelain service from the Sèvres manufacture. The group of Amalthea is the central element of this brilliant neoclassical ensemble, integrated into an impressive artificial rock made of Vergelé stone, still visible today, and accompanied by an ingenious hydraulic system.

Julien, a student of Guillaume II Coustou, studied at the French Academy in Rome from 1768 to 1773 before being admitted and received into the Academy in 1778 and 1779. Though ailing in Lyon, the sculptor responded to Hubert Robert's solicitation for the Count d'Angiviller in a letter dated November 29, 1785: "J’espère, Monsieur, pouvoir vous donner bientôt des preuves de mon zele en vous adressant, si vous le desiréz, les esquisses de l’ouvrage de Rambouillet, je vous supplieray de me faire passer les observations qui vous seront dictées par la sureté de votre goût, et l’étendüe de vos lumieres" ("I hope, Sir, to soon provide you with proof of my zeal by sending you, if you so wish, the sketches of the Rambouillet project. I would beseech you to share with me the observations that will be dictated by the surety of your taste and the extent of your knowledge.") (op. cit. p. 31). Despite the short deadline for this commission, the King's sculptor returned to his Parisian workshop and produced these models within a few months. The masterpiece, the group of the nymph Amalthea, nurse of Jupiter accompanied by the goat whose milk nourished the young god (Ovid, The Fasti, chapter V), perfectly matches the iconographic program of the folly. The Louvre Museum preserves a preparatory sketch (inv. RF 2309) as well as the completed marble work (inv. CC 230), considered by Joachim Lebreton (1760-1819), perpetual secretary of the Institut de France, as "la plus gracieuse statue de femme que les modernes aient produite. ("The most graceful statue of a woman that the moderns have produced.")

Our present sculpture undoubtedly represents an unprecedented stage in Pierre Julien's production process, between the sketch, the plaster, and the finished work. This hypothesis is strongly reinforced by the high quality of execution, the finesse of the treatment, and the precision of the details of this terracotta. Originating from the famous collection of the industrialist Camille Groult (1832-1908), the statuette was exhibited, as indicated by its label, at the 1889 Exposition Universelle Internationale in Paris (cat. 02), before being sold at Drouot in 1954 and reappearing on the French art market in 2017. Although other terracotta and plaster examples of Julien's Amalthea exist, only our figure is rendered in these dimensions.

榮譽呈獻

Hélène Rihal
Hélène Rihal Head of Department

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拍品專文

Dès 1785, un an après l’achat du château de Rambouillet, Louis XVI élabore une rénovation afin de réconcilier Marie-Antoinette avec ce domaine de chasse dont elle n'apprécie pas l'aspect « gothique » et qu'elle aurait surnommé « crapaudière » (Antoine Maës, 2016, p. 12). Le projet initial d’un nouveau château néoclassique étant trop onéreux, le roi confie à son directeur des Bâtiments du Roi, le comte d’Angiviller, le réaménagement du parc et la création d’une laiterie, comme à Trianon. Déjà au XVIe siècle Marie de Médicis fit construire ce type de fabrique de jardin, puis Louis XIV dans sa Ménagerie de Versailles et le prince de Condé à Chantilly, mais la véritable multiplication et l’engouement pour ces constructions ornementales se constatent durant la seconde moitié du XVIIIe siècle en parallèle du développement des jardins à l’anglaise. « Les dames venaient prendre le lait, battre le beurre, & faire des fromages pour se délasser (…) des amusements champêtres » (Jacques-François Blondel, Cours d’Architecture, 1773) dans les laiteries de préparation tandis que les laiteries d’agrément sont un lieu de rencontre et de dégustation, constituées comme de véritables « temples du lait ». La laiterie de la Reine à Rambouillet est au carrefour de cette admiration d’un mode de vie pittoresque et des redécouvertes archéologiques initiées depuis le début du siècle.

Hubert Robert, peintre et dessinateur des jardins du Roi, est en charge de l’uniformité architecturale de cet écrin en grès blanc élevé en 1786, tandis que l'architecte Jacques-Jean Thévenin en élabore les plans. Héritage des modèles antiques, la Laiterie emprunte son vocabulaire plastique aux constructions romaines, et plus particulièrement à la rotonde des thermes de Dioclétien. Le décor quant à lui réemploie le thème de la pastorale à travers six médaillons, deux frises et un groupe en marbre commandés au sculpteur Pierre Julien. Ces sculptures sont accompagnées d’un ameublement complet dit « à l'étrusque » en acajou par le menuisier Georges Jacob et d’un service en porcelaine de la manufacture de Sèvres. Le groupe d’Amalthée est l’élément central de ce brillant ensemble néoclassique, intégré dans un impressionnant rocher artificiel en pierre de Vergelé toujours visible aujourd’hui et accompagné d’un ingénieux système hydraulique.

Julien, élève de Guillaume II Coustou, étudie à l’Académie française de Rome de 1768 à 1773 avant d’être agréé et reçu à l’Académie en 1778 et 1779. Alors souffrant à Lyon, le sculpteur répond pourtant à la sollicitation d'Hubert Robert pour le comte d’Angiviller dans une lettre du 29 novembre 1785 « J’espère, Monsieur, pouvoir vous donner bientôt des preuves de mon zele en vous adressant, si vous le desiréz, les esquisses de l’ouvrage de Rambouillet, je vous supplieray de me faire passer les observations qui vous seront dictées par la sureté de votre goût, et l’étendüe de vos lumieres » (op. cit. p. 31). Ne disposant que d’un court délai pour cette commande, le sculpteur du Roi rejoint son atelier parisien et produit ces modèles en quelques mois. La pièce maîtresse, le groupe de la nymphe Amalthée, nourrice de Jupiter accompagnée de la chèvre dont le lait nourrit le jeune dieu (Ovide, Les Fastes, chapitre V), répond parfaitement au programme iconographique de la fabrique. Le musée du Louvre en conserve une esquisse préparatoire (inv. RF 2309) de même que l’œuvre aboutie en marbre (inv. CC 230), considérée par Joachim Lebreton (1760-1819), secrétaire perpétuel de l’Institut de France, comme « la plus gracieuse statue de femme que les modernes aient produite.»

Notre présente sculpture constitue très certainement une étape inédite du processus de production de Pierre Julien, entre l’esquisse, le plâtre et l'œuvre finie. Cette hypothèse est largement renforcée par la grande qualité d’exécution, la finesse du traitement et la préciosité des détails de cette terre cuite. Provenant de la célèbre collection de l'industriel Camille Groult (1832-1908), la statuette a figuré, comme l’indique son étiquette, à l’Exposition universelle internationale de 1889 à Paris (cat. 02), avant d’être vendue à Drouot en 1954 et de réapparaitre sur le marché de l’art français en 2017. Si d’autres exemplaires en terre cuite et en plâtre de l’Amalthée de Julien existent, seule notre figure est traitée dans ces dimensions.

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